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Art et Culture

Processus paix et de réconciliation au Mali: les femmes de Kirina entretenus sur leur rôle
Publié le mardi 10 mai 2016  |  Info Matin
Lancement
© aBamako.com par Momo
Lancement de la 2eme édition du Festival de Kirina
Bamako, le 05 mai 2016 Madame la ministre de la culture a lancé la 2eme édition du Festival de Kirina




Le programme de la 2e édition du festival de Kirina a été marqué, le samedi 7 mai, par une conférence débat sur le rôle de la femme dans le processus de paix et de réconciliation. Elle a été animée par le 1er vice-président du CNJ-Mali, Souleymane Satigui SIDIBE, représentant des jeunes lors des pourparlers d’Alger.

C’était en présence du chef de village de Kirina, des femmes leaders et des représentants des jeunes de Kirina.
En effet, le festival de Kirina, en marge de son aspect culturel, qui permet de faire une rétrospection à la source, le débat intellectuel, en langue locale, occupe également une place de choix dans les programmes. IL permet aux populations locales de donner leur point de vue sur la gestion de leur cité.
Dans son exposé, le conférencier Souleymane Satigui SIDIBE a tout d’abord rappelé l’historique de cette crise cyclique qui paralyse notre pays et le rôle que les jeunes et les femmes ont joué et continuent de jouer dans le processus de paix et de réconciliation. Le conférencier a beaucoup insisté sur la mission de stabilisation de la femme dans la famille et au plan national.
Pour lui, les femmes ont du mal à apporter convenablement leur rôle dans le processus de paix et de réconciliation, à cause de l’union sacrée qui manque en leur sein.
« Il y a aujourd’hui beaucoup d’organisations féminines qui s’occupent des questions féminines, sans grande visibilité. Si toutes les femmes se mettaient d’accord autour de l’essentiel, c’est-à-dire si elles parlaient de la même voix pour contribuer au processus de sortie de crise, leur contribution serait plus importante », a affirmé le conférencier.
Il a expliqué que les réfugiés, suite à la crise du nord, sont de deux types, d’un côté ceux qui ont commis des actes criminels et qui ont pu échapper lors des opérations militaires et de l’autre, ceux qui ont été contraints à quitter le pays suite aux exactions. Pour le retour de ces derniers, le conférencier estime que les femmes peuvent jouer un rôle important. Selon lui, qu’il s’agisse de faire venir la victime qui a subi des tortures ou le coupable qui a commis des actes criminels, les femmes sont les mieux placées pour mener la sensibilisation afin de faire baisser les ardeurs et amener les uns et les autres à s’accepter.
« En réalité, ce qui bloque le retour des réfugiés, c’est la difficulté de pouvoir rapprocher les différentes parties. Ni les groupes armés ni l’État ne peuvent jouer ce rôle de réconciliation entre les communautés qui ont des comptes à régler entre elles. Ce rôle doit revenir à la société civile, aux communautés et plus particulièrement aux femmes », a insisté le conférencier.
Les participants ont saisi de l’opportunité pour exposer leurs préoccupations qui sont entre autres, le manque de soutien pour les activités génératrices de revenus, le manque de centre de santé adéquat, le manque d’enseignant pour les enfants et de centre d’alphabétisation pour les adolescents….
Le conférencier, après avoir recensé les doléances, a rassuré de les rapporter à qui de droit dans le souci de trouver des solutions pour amorcer le développement de Kinira.
Il a fait savoir que les problèmes que les populations du nord évoquent sont identiques à ceux qui sont évoqués dans le reste du pays.
« Ce sont des problèmes d’eau, de santé, d’écoles… qui sont récurrents partout dans le pays. La preuve est que le thème portait sur le rôle des femmes dans le processus de paix et de réconciliation et les gens se sont montrés plus préoccupés par d’autres problèmes qui sont plus urgents pour eux que la question de paix. Si l’on ne fait pas attention, la situation dans laquelle se trouvent ces populations peut susciter d’autres tensions », s’est inquiété M. SIDIBE. Avant de rappeler que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale prévoit un chapitre sur le développement socioéconomique et que l’État doit prendre des dispositions pour appuyer les zones du sud qui souffrent autant que celles du nord.

PAR MODIBO KONE
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