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Mali: "ils lui ont scié la main avec un coupe-coupe", raconte un médecin (TEMOIGNAGE)
Publié le vendredi 1 fevrier 2013  |  AFP




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TOMBOUCTOU (Mali) - Le docteur Ibrahim Maïga, 40 ans, se souviendra toujours de ce jour d'octobre 2012, lorsque les islamistes armés occupant la ville malienne de Tombouctou (nord) sont venus le chercher dans son hôpital pour fournir l'assistance médicale à une amputation publique.

"Il y a eu une seule amputation à Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako) pendant l'occupation", assure le médecin, qui est toujours resté dans la cité mythique, "Je ne pouvais pas laisser les gens, j'ai des diabétiques, des tuberculeux, des gens atteints du paludisme, de malnutrition, d'hypertension..."

Il ne se souvient plus exactement de la date de l'amputation, mais affirme
que c'était en octobre. "Ils m'ont appelé, m'ont dit d'amener une équipe
médicale. C'était derrière l'hôtel Bouctou, il y a une grande place", raconte
le petit homme aux épaisses lunettes.

Il poursuit: "Un homme était accusé de vol, il paraît qu'il avait volé du
riz. Sa famille a dû rembourser le vol. Il avait 28 ans".

Sur place, "l'homme était bien attaché à une chaise", les bras liés aux
accoudoirs. "Il était conscient tout le temps", se souvient le docteur Maïga.

"Ils lui ont scié la main avec un coupe-coupe (machette). C'est possible
qu'ils l'aient anesthésié, car il n'a commencé à se débattre qu'à la fin,
juste avant que la main ne se détache", dit-il, précisant n'avoir lui-même
administré aucune drogue à la victime, qu'il a ensuite soignée avant qu'elle
ne s'enfuie à Bamako.

"Ca m'a beaucoup touché", confie le quadragénaire.

Comme le reste de la population, il a dû assister de plus à une exécution
publique, "un homme accusé de meurtre, un Touareg", qui "a été fusillé en
novembre". Il a aussi entendu parler de cas de viols par les islamistes, mais
aucune femme n'est jamais venue se faire soigner pour cela dans son hôpital.

Par contre, il a vu affluer à partir du 11 janvier, lorsque l'armée française a commencé ses opérations militaires contre les groupes islamistes armés qui avançaient sur Bamako, des jihadistes blessés. "On a eu une vingtaine de blessés chez les islamistes ces deux dernières semaines. Certains venaient de Konna (centre, 700 km au nord-est), d'autres de Diabali (centre, 400 km au nord-est de Bamako)", deux villes occupées par les combattants islamistes et reprises ces dernières semaines par les soldats français et maliens.

Ces islamistes n'ont pas attendu l'entrée des militaires dans la ville
lundi, ils ont fui vers le Nord sans combat.

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