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Contre la prostitution des mineurs : L’ONG BNCE forme les journalistes
Publié le jeudi 12 mai 2016  |  Le 22 Septembre




La Maison de partenariat Bamako-Angers a servi de cadre à l’ONG Bureau national catholique pour l’enfant-Mali (BNCE) pour outiller les hommes de média sur le phénomène de prostitution des mineurs. C’était au cours d’un atelier de formation de 2 jours les 10 et 11 mai 2016.





Une trentaine de journalistes de la presse écrite, des radios et télévision du Mali sont outillés sur le problème de prostitution des mineurs surtout à des fins commerciales. Le thème de l’atelier était l’engagement des medias dans la lutte contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales. Les formateurs étaient Raoul Dogodi Dembélé, représentant du projet Ecpat Luxembourg, et Moussa Bagayoko, chargé du programme de BNCE

Raoul, psychologue, a présenté aux hommes de médias quelques résultats ont obtenus à la suite d’une enquête auprès des victimes. Que ce soit au Mali ou au Sénégal, le constat est le même : le phénomène de l’exploitation sexuelle des mineurs à des fins commerciales prend de l’ampleur. L’âge des victimes est compris entre 9 et 14 ans. Pour la plupart des cas, leurs bourreaux sont les membres de leurs familles. Les marabouts et les enseignants ne sont pas en reste.
Les formateurs ont analysé les causes profondes qui amènent certains à se livrer à cette pratique honteuse. Parmi les causes on peut retenir la démission des parents, de l’Etat, la défaillance du système éducatif et surtout de la pauvreté. Il y a aussi des personnes qui en font un business, recrutant les jeunes filles dans les villages prétextant leur offrir un emploi décent et qui les livrent par la suite aux détenteurs des bars et maquis. Les conséquences sont souvent terribles allant souvent jusqu’à la mort. Plusieurs interventions sont venues agrémentées l’exposé.

Moussa Bakayoko a rappelé que le Mali dispose de textes pour sanctionner les auteurs de cet acte ignoble, mais de déplorer que leur mise en application pose problème. Les ONG ne remplacent pas l’Etat mais peuvent l’aider à mieux gérer certaines situations. Ainsi le BNCE ayant constaté que l’Etat est dans l’impossibilité de fournir un avocat aux personnes démunies, en a recruté un pour défendre les enfants en cas d’un procès.

Les orateurs ont beaucoup insisté sur les peines qu’encourent les contrevenants allant des amendes aux peines d’emprisonnement jusqu’à 10 ans.

Les médias ont un grand rôle à jouer notamment dans la sensibilisation, que ce soit du côté des parents ou des enfants. Selon Bakayoko, la prise en charge des victimes coûte extrêmement cher qu’il faut le prévenir. Et tout le monde est appelé à mettre la main à la pâte.

Les journalistes sont invités à se rendre sur les lieux de détention des mineurs pour s’imprégner de leurs conditions de détention afin de leur venir en aide.

Yaou Kawélé
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