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Braquage dans une station de la place : Plus de 40 millions seraient disparus
Publié le vendredi 1 fevrier 2013  |  Le Relais




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Deux pompistes, un technicien de surface, un enseignant et un gardien sont accusés de vol et de complicité de vol à la station Chacka Finin de Bougouni.

Les braquages et les vols de tout genre deviennent de plus en plus fréquents dans la cité du Banimonotié à l’approche de la fin d’année. En effet, de sources policières, l’approche des fêtes de fin d’année sont des moments de prédilection pour les malfrats et bandits de tout acabit pour commettre des forfaits.

En cette période, toutes les organisations qui manipulent l’argent liquide élèvent, en accord avec les services de sécurité, leur niveau de sécurité et redoublent de vigilance, organisations qui sont toutes aussi essentielles qu’indispensables pour une ville en pleine croissance comme Bougouni.

Ainsi, dans la nuit du 20 au 21 décembre 2012, la station de Chacka SANGARE appelé par les intimes Chacka Finin, située dans le quartier Farabadjé de Bougouni sur la RN 7 a été dévalisée par des bandits, qui ont emporté avec eux plus de 40 millions de francs CFA.
Selon, les dépositions enregistrées à la police de Bougouni, dans la nuit du jeudi 20 décembre 2012, profitant du froid glacial qui enveloppait Bougouni et ses environs, trois hommes, à visage découvert, font escale à la station entre deux heures et trois heures du matin, pour disent-ils, acheter du carburant pour leur véhicule tombé en panne sèche avant le poste de contrôle. Arrivés à la station, les trois hommes vont d’abord saluer le gardien des lieux avant de lui demander s’il y avait un pompiste en service ici. Aussitôt, les trois malfrats se ruèrent sur le gardien le traînant de l’autre coté du goudron en prenant le soin de le ligoter pieds et mains. Après cette opération, la voix était royalement libérée pour les bandits de passer à l’acte ils pénétrèrent facilement dans le 1er bureau non fermé puis dans le second qui, lui était fermé à clé et dont le battant vitré mais était sans grille de protection. Ils utilisèrent alors un marteau pour briser la vitre du bureau dans lequel se trouvait le sac contenant les 40 millions et plus. Et après, ils ont pris la poudre d’escampette en laissant derrière eux une jaquette et un marteau. Le matin la corde qui a servi à ligoter le gardien, le matelas, le sac à main et un carton plein de papier ont été retrouvés sur les lieux. Le propriétaire de la station informé vers 3h30 mn du matin par téléphone et par le pompiste de garde ne put rejoindre les lieux immédiatement, craignant pour sa sécurité. Il arrivera finalement sur les lieux le matin de bonne heure vers 6 heures et a fait le constat de la disparition du sac contenant les 40 millions, M. Chacka SANGARE alerta alors la police par téléphone vers 7h15mn. Les services de police saisis ont dépêché une forte équipe, conduite par le Commissaire de police Dougoutigui DIABATE lui même, le chef de la PJ Ancoundia NAPO, l’inspecteur de police Amidou DIAKITE, le major Salif DIALLO et le sergent Abdoulaye SANFO pour se rendre sur les lieux et faire le constat et les enquêtes préliminaires. Dans la même matinée, M. Boubacar MARIKO gardien des lieux a été interpellé puis gardé à vue. Dans l’après midi, M. Dani Moussa BAGAYOGO dit Balla, le deuxième pompiste a été interpellé. Quant à M. Salif DIAWARA le technicien de surface, le pompiste de garde Papa et M. Boubacar DOUMBIA un jeune diplômé sortant de l’IFM, ami de Dani Moussa ont été tous interpellés le samedi qui a suivi puis gardés à vue en attendant la suite de l’enquête.

Après les dépositions et les interrogatoires individuels qui n’ont pas permis à la police d’avoir des pistes, les forces de l’ordre ont décidé de passer par la méthode forte pour avoir les aveux, autrement dit faire parler par tous les moyens les prévenus, qui ne sont que des prévenus jusqu’à ce qu’ils soient déférés devant les tribunaux. Tous les prévenus sont passés à tabac sans exception, leur faisant même passer par des supplices. Bref, ils ont été sérieusement et copieusement cuisinés. C’est à la suite de ces mauvais traitements que des cas de blessures graves et parfois des fractures auraient été même constatés après examen des prévenus à l’hôpital de Bougouni. Mais, alors où est passé le droit dans tout cela ?

Selon les jeunes qui sont détenus maintenant à la maison d’arrêt de Bougouni, la détention à la garde à vue a duré 6 longues journées, alors que le délai légal est de 48 heures et ne peut être prolongé que sur autorisation du juge.

Au delà de la problématique sécuritaire que pose cette affaire qui a défrayé la chronique en cette fin d’année à Bougouni, elle relance encore une fois de plus le débat sur l’efficacité de la torture comme moyen de recueillir ou de subtiliser aux prévenus des informations pour la manifestation de la vérité. N’y a-t- il pas là une carence ou une incapacité de la police, à partir des questions détournées à pouvoir obtenir des informations clés sur une affaire aussi simple que celle-ci. Mais ce que les tortionnaires ignorent certainement, c’est que les informations ou les aveux recueillis sous l’effet de la torture ou quelques pressions que ce soit, sont nuls du point de vue juridique. D’où la méfiance des cours et tribunaux face aux informations recueillies sous pression.

On pensait cette pratique révolue, bannie des services des commissariats et des brigades de gendarmeries, pratiques qui vont à l’encontre du droit et des conventions ratifiées par le Mali en matière des droits de l’Homme. De pauvres pompistes que l’on torture sous prétexte qu’ils étaient vendeurs au moment des faits. Être vendeur à la station ne fait pas forcement quelqu’un coupable d’un vol dans cette boîte. En matière de droit, les prévenus qui qu’ils soient, bénéficient jusqu’au verdict de la présomption d’innocence.

Ah ! Que les vieilles habitudes ont la vie dure ! Voilà une des habitudes classées aux oubliettes qui reviennent au galop ! En voilà des comportements qui font grincer les dents des organisations de défense des droits de la personne humaine comme Amnesty Internationale ou Human Right Watch etc…

Au delà des conclusions hâtives qu’on est tenté de tirer, des détails troublants persistent dans cette affaire et qui suscitent encore des interrogations, c’est que comment cette opération a pu se dérouler sans que les autres personnes qui dormaient à coté n’en soient alertées ?

Et comment les 3 bandits ont su qu’il y avait une telle somme ce jour là dans les bureaux de la station ? Pourquoi M. Chacka SANGARE a pris le risque de garder un tel montant dans les bureaux de la station sans grille de protection ?

Et comment le gardien a pu se libérer de cette corde qui nouait ses mains et ses pieds ?
Face à l’importance du montant pourquoi le propriétaire à attendu le matin pour alerter la police ?

Pour ce qui concerne la vraisemblance de la disparition d’un tel montant par l’opérateur économique M. Chacka SANGARE, après avoir mené une enquête dans une banque de la place, la police a conclu effectivement que, si c’était les recettes de la station du lundi au jeudi, la somme pourrait même dépasser le montant déclaré c’est-à-dire les 40 millions.
Mais, il semble que le succès des affaires et l’appât du gain ont fait perdre de vue les dispositions sécuritaires qui devraient accompagner l’entreprise depuis, et cela est dommage !

Conséquence, selon des sources policières, le promoteur à fait preuve d’une négligence et d’une naïveté incroyables.

En attendant leur jugement, les présumés ruminent leur douleur à la maison d’arrêt de Bougouni.

Les recherches policières continuent.

B.S

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