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Projet séparatiste: le HCUA persiste et signe
Publié le jeudi 12 mai 2016  |  Info Matin
Crise
© AFP par AHMED OUOBA
Crise Malienne : Ouverture des négociations entre Bamako et groupes touareg
Samedi 08 juin 2013. Ouagadougou. Les négociations entre le pouvoir malien et les rebelles touareg qui occupent Kidal, dans le nord-est du pays, se sont ouvertes sous l’égide de la médiation burkinabè. Photo(Alghabass Ag Intalla leader de la délégation ansardine)




En poursuivant ses prétendues ‘’missions d’information et de sensibilisation’’ sur l’objet de sa ‘’révolution’’ pour la liberté et la dignité du peuple de l’Azawad, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) se trahit et administre la preuve la plus irréfutable que son projet séparatiste n’est mis qu’en veilleuse après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.

Nous donnions la primeur de l’information dans l’une de nos précédentes parutions : les groupes armés du Nord sont lancés dans une course effrénée à la mise en place des cellules de base. Le préalable à ces installations étant une vaste campagne d’information et de sensibilisation des populations. Dans cette veine, il y a quelques jours, apprend-on, une mission du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad était dans le cercle de Tidermène, dans la nouvelle région de Ménaka. Objectif de la mission ? Expliquer à la population de l’ensemble de la région les ‘’objectifs et les principes’’ de ce que le HCUA appelle ‘’révolution’’ pour la liberté et la dignité du peuple de l’Azawad. Les sources rapportent qu’au cours de la mission, plusieurs bureaux locaux ont été installés dans la région de Ménaka.
L’on indique également que la mission a été un franc succès, d’autant plus que la population a été profondément imprégnée de la raison de la ‘’révolution’’ du HCUA et a accepté d’adhérer à ce mouvement. Ainsi des chefs de fraction, des notables, des leaders religieux, des cadres militeraient désormais au sein de ce mouvement politico-militaire, très proche d’Ansar Eddine de Iyad Ag Ghaly qui continue à s’illustrer par la pose de mines antipersonnel faisant autant des victimes militaires que civiles.
Il ne s’agit pas là d’une première. Loin s’en faut. En effet depuis le mois de février, la jeunesse de ce mouvement armé avait commencé à investir le terrain. Elle prend prétexte des dispositions réelles ou supposées de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger pour l’installation de cellules de base. En fait cet Accord n’est que le parfait dérivatif politique pour enfoncer la porte de la libre administration telle qu’elle l’entend.
Comme on peut le constater aisément, il y a donc une sorte de marche forcée pour la mise en place de ces structures de base qui pourraient s’avérer déterminantes pour la suite des événements.
Il faut aussi rappeler que depuis quelque temps des représentants des Mouvements armés parcourent des pays d’Europe. L’objectif, rapportent nos sources, est très clair : rentrer en contact avec des sociétés minières intéressées par l’exploitation des ressources minières. Aussi, précise-t-on, la mise en place prochaine des autorités intérimaires a été l’occasion inespérée pour eux de mettre en œuvre leur plan machiavélique de se mettre en posture de passer des accords avec des sociétés étrangères. L’on comprend alors aisément pourquoi, ils s’arrogent la part léonine dans ces futures instances communales, au grand dam des élus dont le mandat est tout de même arrivé à terme.
Le plan est machiavélique, parce que les autorités intérimaires ont des prérogatives clairement définies. L’exploitation unilatérale des ressources minières n’en fait pas partie. Et même dans l’Accord pour la paix et la réconciliation qu’ils ont signé, sous les feux des projecteurs du monde entier, du bout des doigts, ne le prévoit nulle part. L’article 15 stipule en effet : ‘’L’Etat rétrocède aux collectivités territoriales concernées un pourcentage des revenus issus de l’exploitation, sur leur territoire, de ressources naturelles, notamment minières, selon des critères à définir d’un commun accord’’.
Ce qui saute aux yeux, dans cette démarche scélérate, est la volonté des anciens rebelles de se substituer à l’État. Mais n’est-ce pas l’objet de toutes les agitations des Mouvements armés qui réclament à cor et à cri l’installation des autorités intérimaires ?
Si au début, il y a très peu de visibilité sur ce qui faisaient les mouvements armés, les tournées européennes font tomber le voile. Ils entendent s’accaparer de tout en se substituant à l’État malien. Ce qui fait dire à de nombreux analystes que le projet séparatiste n’a jamais été définitivement enterré par l’Accord pour la paix et la réconciliation qui n’aura finalement permis qu’un répit, à moins qu’il ne s’agisse de reculer pour mieux sauter.
A l’évidence une euphorie enivrante découlant d’une quête frénétique de la paix et de la réconciliation a été à l’origine d’une illusion d’optique. Un coup de Jarnac était en préparation, sans que personne n’y prête véritablement attention. Au contraire, obnubilés par la recherche de la paix et de la réconciliation, de l’unité nationale, de nombreux Maliens ont vu dans des initiatives des Mouvements armés, pourtant scissionnistes, un raccourci pour y parvenir.

Par Bertin DAKOUO
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