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Il faut le dire sans rancune : chacun son hommage au père de la nation
Publié le mercredi 18 mai 2016  |  Delta News
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© AFP par Byline
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Quel est donc ce soudain intérêt que portent les acteurs de la vie politique pour la vie du père de la nation ? Le 16 mai a été une occasion cette année de magnifier le président Modibo Kéïta. Habituellement, la cérémonie officielle s’en tient au dépôt d’une gerbe de fleur sur sa tombe. Cette année, le 15 mai, un jour avant la cérémonie officielle, on a assisté à une autre cérémonie à la Pyramide du Souvenir organisée par les amis et la famille du président Alpha Oumar Konaré.
Le prétexte trouvé : présentation d’un recueil de discours du président Alpha. Pourquoi ces deux cérémonies parallèles ? L’examen de la situation actuelle du pays nous inspire cette réflexion :
Quand tous les ressorts des acteurs de la vie publique semblent cassés, et qu’ils n’inspirent plus confiance, quand tous les acteurs ont perdu toute crédibilité, quand tous les acteurs censés éclairer la bonne voie à suivre la balisent d’obstacles, quand enfin, leurs déclarations tonitruantes d’hommage à des vrais patriotes, conduisent au ridicule et ne convainquent personne, ils sont obligés de reconnaître qu’ils ne représentent aucune boussole, aucun repère pour leur peuple.
Ils ont alors recours au passé pour essayer de faire vibrer la fibre patriotique de leur peuple à travers l’évocation des qualités exceptionnelles et de grandes œuvres accomplies par des morts, espérant par ces mots, changer la donne. Sinon comment expliquer que cet hommage qu’on a rendu à Modibo soit effectué en ce mois de mai 2016 ? Si c’est pour la symbolique, il est né en juin 1915 et donc l’année du centenaire est 2015 et non 2016 !
Messieurs les acteurs, pensez-vous vraiment que la principale préoccupation de la jeunesse malienne soit la vie et l’œuvre de Modibo Keïta ? Si on voulait tant soit peu le magnifier, pourquoi l’avoir assassiné une seconde fois ce 17 mai 2014, lorsque par la visite incongrue, du Premier ministre de l’époque, fils d’un de ses tombeurs, toute autorité malienne a été dégagée de Kidal ? On sait combien le président Modibo tenait à Kidal et à n’importe quelle parcelle du territoire national, malgré son esprit panafricaniste poussé. Chaque malien devrait peut-être se poser cette question : « qu’ai-je fait pour imiter Modibo ? »
La grande bataille aujourd’hui, ce n’est pas qui va magnifier le plus Modibo. La grande bataille aujourd’hui, c’est de pouvoir préserver son héritage à savoir l’intégrité du territoire que nous avons hérité de la colonisation, le recouvrement de notre dignité et le développement du pays. Tandis que nous gaspillons vos énergies à parler du passé, d’autres nations ayant moins d’atouts naturels et humains que nous, investissent l’avenir, projettent l’amélioration des conditions de vie de leurs populations, parlent d’émergence économique, de conquête spatiale, ne posent plus le problème de besoins alimentaires primaires.
On retiendra que l’année 2016 a été une année où chacun a eu son hommage pour le père de la nation. En ce sens nous pensons que Monsieur Diarra, président de l’UM-RDA, grand organisateur du centenaire s’en est sûrement réjoui bien qu’il soit partie prenante de la manifestation officielle. Le « trop plein » dans un tel cas, étant synonyme de succès !
Wamseru A. Asama
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