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Conférence internationale sur islam et paix de l’AMPS : Les Pays-Bas financent les religieux maliens pour contrecarrer le radicalisme religieux !
Publié le jeudi 19 mai 2016  |  Nieta Kibaru
Atelier
© aBamako.com par FS
Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe
Le CICB a abrité le Jeudi 27 Août 2015, l`Atelier de validation du rapport sur l`employabilité des diplômés et formés en langue arabe.




Sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Kéita, président de la république, représenté lors de la cérémonie d’ouverture par son Premier Ministre Modibo Kéita, la conférence internationale sur l’Islam et la Paix, organisée par l’Association Malienne pour la Paix et le salut, AMPS, s’est déroulée du 14 au 16 mai 2016 au Centre International de Conférence de Bamako. Pour la circonstance, les autorités politiques et administratives, des experts venus d’horizons divers, des érudits, des défenseurs des droits humains, des associations religieuses, des femmes, jeunes et Imams ont effectué le déplacement. Au présidium, on pouvait voir le Premier Ministre Modibo Kéita, le Ministre des affaires religieuses et du culte Thierno Hass Diallo, le maire de la commune 3 Abdoul Kader Sidibé, le président de l’AMPS Mohamed Moussa Diallo, l’Imam de TOROKOROBOUGOU, le président du Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du Mali, Chérif Ousmane Madani Haïdara et le représentant de l’Université Al-Azar de Caire, devant une ribambelle de personnalités composée des membres du gouvernement, d’anciens premiers ministres, les représentants des partis politiques et ceux du corps diplomatique…c’est plutôt la présence de Monseigneur Jean Zerbo et du représentant de l’Eglise Protestante qui a retenu le plus l’attention.
Après la lecture de quelques versets su Saint Coran, c’est le Maire de la commune 3 du District de Bamako qui a ouvert le bal des interventions. Au nom du conseil communal et au sien propre, il a souhaité la bienvenue à tous, avant de souligner que la conférence internationale organisée par l’AMPS est sans doute d’une grande importance au regard de la situation que vit notre pays actuellement. C’est pourquoi, il espère très vivement que l’issue des travaux de cette conférence, auxquels il a souhaité plein succès, comblera les attentes des uns et des autres.
A la suite de l’Elu communal, l’Imam Mohamed Moussa Diallo a pris la parole pour tenir un long discours. Pour lui, ladite conférence s’inscrit dans le cadre du programme d’activités de l’AMPS et est motivée par le contexte d’une crise multiforme que traverse notre pays : « Depuis 2012, le Mali est rentré dans une crise sans précédent, remettant en cause les fondements de la république, la cohésion sociale et les relations communautaires tissées par l’Histoire, la Géographie et la Foi ». Et de continuer : « Certains acteurs de cette grave crise se réclament de l’Islam pour justifier leurs actions, créant ainsi une confusion terrible dans l’esprit, ébranlant la conviction du citoyen et du croyant qui connaissent et pratiquent depuis plus de mille ans un Islam pacifique et tolérant ». Face à cette situation, ajoute l’Imam Diallo, l’AMPS se voit fortement interpellée par l’ampleur et la tournure de la crise. Il pense, ensuite, que la vision erronée des extrémistes constitue une grave menace au vivre -ensemble, car incompatible avec les règles d’une société paisible, de tolérance et ouvertes aux valeurs d’un Etat moderne. Pour renverser la tendance, les Pays-Bas- où existent les partis chrétiens et anti-Islam- ont financé cette conférence de l’AMPS pour, dit-on, amener le citoyen à comprendre et à s’approprier l’Islam comme facteur de paix, de tolérance, de solidarité et de partage. En plus, l’AMPS affirme qu’il s’agit également de favoriser par l’Islam le dialogue entre les composantes de la nation, la réconciliation nationale, la restauration de la paix, de la sécurité au Mali.
Par ailleurs, puisque la violence et l’obscurantisme ne sont pas l’apanage du seul Mali, et en raison du fait que les terroristes, évoluant en réseaux, frappent toute la sous-région et au-delà, la nécessité de mener des actions concertées et transfrontalières s’est imposée. Pour y répondre, un réseau international d’Imams et d’Ulémas a été créé afin de réussir une reconversion des mentalités.
Prenant la parole au nom de la délégation sénégalaise, l’homme politique et féministe Amsatou Sow Sidibé s’est d’abord réjouie d’être ici au Mali sur la terre de ses ancêtres : « je viens de Macina ! », s’est-elle exultée. Après avoir dénoncé les atrocités commises sous le drapeau de l’Islam, elle a soutenu que les musulmans doivent chercher à réhabiliter les valeurs fondamentales et sûres de l’Islam, condition sine qua non-pour elle- de la lutte contre certains fléaux qui ont pour noms : l’exclusion, la discrimination, la pauvreté, l’intolérance, la haine, la violence…Et pour relever ces défis, l’implication des femmes est capitale, selon Amsatou, car « la femme joue un rôle fondamental en termes de prévention et de résolution des conflits et même de consolidation de la paix ».
Quant à Chérif Ousmane Madani Haïdara, il a débiné les leaders religieux qui s’’intéressent aux affaires publiques et a mis en garde le gouvernement.
La série des interventions a été bouclée par le discours du Premier Ministre Modibo Kéita qui a résumé les préoccupations des intervenants en une espèce de vision dialectique, l’harmonie des contraires, en ces termes : « Vous avez parlé de la lutte contre l’exclusion, mais en recommandant la solidarité ; vous avez recommandé la tolérance, mais en luttant de toutes nos forces contre l’orgueil, contre la pensée unique ; vous avez également mis l’accent sur la nécessité de la justice, de l’équité. Cela veut dire que nous devons promouvoir la légalité, car quand on ne veut pas de la légalité, c’est la violence ».
S’agissant de la lutte contre le terrorisme, le chef du gouvernement dira que chacun doit se sentir investi d’une même mission, celle de « sauver l’humain dans l’Homme, de faire en sorte que l’animalité qui peut s’abriter en nous s’efface durablement au profit de l’humanité, de l’humanisme ».
Il dit également fonder espoir sur cette assise qui se veut un creuset des sensibilités certainement diverses, mais ayant un dénominateur commun : l’Amour de Dieu, l’Amour du prochain, l’Amour de l’Homme.
Le rideau est tombé sur les travaux de la conférence internationale sur l’Islam et la Paix dans l’après-midi du lundi 16 mai 2016 par l’adoption des résolutions redondantes (résolutions du forum du Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du Mali), le nouvel apport est la création d’un fameux réseau international d’Imams et d’Ulémas. Ces résolutions ont été présentées à la cérémonie de clôture.
Mardi dernier, le président de la république a reçu les membres du Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du Mali pour partager les conclusions des travaux des trois jours de colloque.

ABDOUL NIANG
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