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Conclusions de la Commission d’enquête sur la visite du Premier Ministre, Moussa MARA, à Kidal: les députés demandent la mise en accusation de Mara, de SBM et du CEMA
Publié le jeudi 19 mai 2016  |  Info Matin
Visite
© AFP par FABIEN OFFNER
Visite de Moussa Mara à Kidal




Du 16 au 18 mai 2014, le Premier Ministre, Moussa MARA, a entrepris une visite dans les trois régions nord du pays. Si à Tombouctou et Gao, il n’y a pas eu de problème, cette visite à Kidal a provoqué un affrontement avec les groupes armés et leurs alliés et une attaque atroces contre les symboles de l’Etat (les forces armées maliennes et de sécurité, l’administration et les édifices publics).

Ses conséquences ont été désastreuses, douloureuses, et humiliantes au triple plan humain, matériel et de la stabilité : tirs d’obus, de roquettes, un véritable arsenal de guerre, ayant entrainé d’importantes pertes en vies humaines parmi les forces armées maliennes et de sécurité (FAMAS), l’assassinat de préfets et sous-préfets, la prise en otage d’agents fonctionnaires d’Etat, d’éléments des forces armées maliennes et de sécurité.
Pour être édifié sur le drame qui venait de frapper la Nation, l’Assemblée nationale a invité le Chef du Gouvernement, dès son retour à Bamako, et l’a entendu à huis clos le lundi 19 mai 2014.
Devant les élus de la nation pétrifiés, le Premier ministre déclara in fine: « la réponse de l’Etat, en représailles à l’agression des groupes armées, sera à hauteur » de l’agression.
Deux jours plus tard, le mercredi 21 mai 2014, l’armée dans une impréparation totale engage les hostilités pour, dit-on, reconquérir les positions perdues le 17 mai, notamment le Gouvernorat. Sans se douter, elle sera confrontée à une coalition de rebelles et de narco-djihadistes forte de 3 000 hommes tandis que ses effectifs étaient en deçà du demi-millier opérationnel. Résultat : on a ajouté à l’humiliation l’injure, une nouvelle défaite cuisante et humiliante, entraînant la déroute, la fuite des FAMAS, en repli sur Gao (zone hors contrôle des groupes armés).
Comme jamais dans son histoire, la Nation malienne est vaincue dans l’humiliation la plus totale avec un bilan macabre qui s’allonge…
Le vaillant peuple, au lendemain de ce triste 21 mai, constate qu’il n’a pas perdu non seulement la bataille, mais aussi la présence jusqu’alors symbolique de l’État à Kidal, notamment le camp militaire et le Gouvernorat. Pire, le Malien s’est retrouvé dans la plus abjecte confusion et dans la consternation la plus ébranlante lorsque le Premier ministre Moussa MARA déclara : « l’armée malienne n’a pas reçu l’ordre politique pour lancer les hostilités du 21 mai 2014 ».
Alors, se pose des questions : qui a lancé l’armée à la boucherie et pourquoi ? Pourquoi le Premier ministre Moussa MARA a-t-il entrepris cette visite ? Était-ce sur instruction du Président IBK dont le souci est de voir le Chef de l’Administration sur le terrain proche des administrés et s’enquérir des conditions de travail des serviteurs de l’État ou à la demande de l’Opposition parlementaire (Mody N’Diaye) lors de la Déclaration de Politique Générale devant l’Assemblée nationale ?
Le Premier ministre Moussa MARA a soutenu les deux versions. À quoi s’en tenir ?
Pour édifier le peuple, à travers ses élus, par résolution N°14-02, l’Assemblée nationale, lors de sa séance plénière du jeudi 12 juin 2014, a créé, conformément à l’article 28 du règlement intérieur, une Commission spéciale, chargée d’enquêter sur les évènements de Kidal, des 17 et 21 mai 2014. Objectif : recueillir toutes les informations nécessaires pour la compréhension desdits évènements afin d’en tirer les conclusions.
Le mandat de la Commission présidée par l’Honorable Niamé KEITA, est donc sans aucune équivoque : recueillir toutes les informations concourant à la manifestation de la vérité, notamment les raisons et les conditions de départ du Premier ministre sur Kidal et les péripéties de son séjour dans la Région ; déterminer l’ordre opérationnel (qui a donné l’ordre d’attaquer) pour situer les responsabilités.
Deux ans après la tragédie, où en est-on quant à la manifestation de la vérité ? L’écoute de la vingtaine de hautes personnalités civiles et militaires au sein de la Commission a-t-elle permis aux députés de se faire leur religion ?

Selon nos investigations, depuis le 21 octobre 2015, la Commission Niamé KEITA a bouclé son rapport.
Les révélations faites par la vingtaine de hautes personnalités civiles et militaires auditionnées sont édifiantes, voire parfois terrifiantes.
Dans le rapport final de plus 150 pages qu’elle a déposé, au terme des différentes auditions effectuées dans le cadre de sa mission, la Commission a tiré des conclusions accablantes et recommandé la mise en accusation de trois hautes personnalités à l’époque des faits : le Premier ministre Moussa MARA, le ministre de la Défense et des anciens combattants Soumeylou Boubèye MAIGA (sous réserve) et le Chef d’État-major général des armés, le Général Mahamane Touré.
Le Quotidien des sans voix a pu consulter ce rapport de plus de 150 pages et vous donne en exclusivité des extraits du rapport final de la Commission Niamé KEITA.

Par Sambi TOURÉ
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