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L’identité malienne : A creuser à l’occasion de cette crise, disent les évêques
Publié le samedi 2 fevrier 2013  |  Madikama




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Un cadre malien assurait, quelques jours avant les frappes françaises à Konna, que sans un Kéïta à Koulouba, la guerre ne serait pas gagnée, le pays ne connaîtrait pas de repos. Il est sûrement temps, comme l’a affirmé le porte-parole de la dernière conférence épiscopale du Mali, qui vient de se terminer le 24 janvier, de savoir ce qu’il faut faire de la victoire, de notre vie commune. Quelle crainte d Dieu ? Quelle citoyenneté pour le Mali, interrogeaient-ils notamment ?

Au début, les castes

C’était le cheval de bataille du régime de l’US-RDA, comme en témoigne la chanson « Bambo » de la troupe régionale de Bamako, quoique chantée par la future diva, la griotte Tata Bambo Kouyaté. Ce qui n’empêchera pas le président Modibo Kéïta d’inviter à Koulouba les griots à l’occasion des fêtes officielles, pour chanter la gloire du Mali confondue avec celle de ses propres ancêtres. Sans doute une méthode inattaquable de conserver le patrimoine tout en le biaisant quelque part.

Le Dr Seydou Badian, ancien responsable de l’US-RDA, a lancé le signal l’autre année, quand il a abandonné son nom d’adoption « Kouyaté » pour se présenter à l’élection présidentielle de 1997. Ne dit-on pas qu’en 1956 le RDA n’a renversé la situation en sa faveur au détriment du PSP, pourtant soutenu par la métropole, qu’en usant de la valeur symbolique des noms illustres de Konaté et de Kéïta portés par premiers dirigeants? ATT sera pointé du doigt : c’est un « neuf graines », assure-t-on, et, à ce titre, il n’en impose pas. N’était-ce pas la vraie cause du laisser-aller connu sous le nom d’ATTcratie, et bien sûr honni par les patriotes ?

Ces conceptions surannées, entretenues peut-être intentionnellement, tiennent le pays en laisse, avec leur emprise puissante sur le psychisme du Malien. Les écrivains africains modernes ont d’ailleurs décrit ce phénomène comme une cause essentielle de la corruption, tare du développement. N’est-il pas temps de les exorciser, manière de prendre le taureau par les cornes ?

L’Islam, facteur de démocratie au Mali

Comme aux temps héroïques du Prophète, c’est l’Islam qui allait introduire l’égalité entre les hommes, porter des coups au féodalisme et à l’esclavage, créer des espaces de liberté. Il faut être ignorant comme un islamiste pour ne pas le savoir. C’est par son biais que va se développer le commerce sous-continental ouest-africain, avec des royaumes (Kong, Odjenné, Kankan, Bobo-Dioulasso) et des principautés (Bamako).L’Islam avait permis de créer un équilibre au Soudan, équilibre remis en cause depuis par la colonisation (qu’on se souvienne des villages Liberté, destinés à affaiblir l’ordre musulman), et désormais concurrencé par la laïcité et le communisme de l’ère des indépendances. L’UDPM de Moussa Traoré l’intégrera comme élément fondamental de cohésion nationale, sans renoncer en rien à la laïcité de l’Etat. Pendant dix ans, le Comité Militaire de Libération Nationale, dont ce parti est issu, présentait l’armée comme le creuset de la nation, le foyer de l’intégration sociale. En effet, elle avait en son sein des officiers hommes de caste (on en a écho dans le livre du colonel Assimi Dembélé) : que leur destin rattrapera, quand les femmes d’officiers « nobles » refuseront d’être considérées comme les égales de leurs femmes.

De toutes les façons, revoilà la France, avec son président célibataire et athée vivement applaudi par les Maliens (une chose bien nouvelle) pour chasser les islamistes et renforcer la laïcité. En attendant le vote définitif du Code de la Famille.

Ibrahima KOÏTA

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