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Vers un conflit long, difficile dans les montagnes du Nord-Mali
Publié le samedi 2 fevrier 2013  |  Reuters




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Les troupes françaises ou africaines qui traquent les groupes islamistes armés dans les montagnes et déserts du nord-est du Mali doivent se préparer à affronter un ennemi résistant capable de riposter avec un arsenal conséquent.
"Sur le plan politique et militaire, c'est maintenant le gros morceau", souligne Gregory Mann, spécialiste du Mali à l'université de Columbia.
Trois semaines après le début de l'opération Serval, le gouvernement français estime que l'intervention a "réussi" après les reconquêtes des villes de Tombouctou, Gao et la prise de contrôle de l'aéroport de Kidal. Mais une nouvelle phase s'ouvre avec la recherche de djihadistes ayant opéré un repli tactique dans les zones désertiques.
Les forces islamistes se seraient regroupées au nord de Kidal dans l'Adrar des Ifoghas, vaste massif montagneux qui servait déjà de sanctuaire aux preneurs d'otages d'Al Qaïda au Maghreb islamique et aux trafiquants de drogue ou de cigarettes.
La France parle de dizaines de rebelles tués dans les rares affrontements directs qui ont eu lieu jusqu'ici, mais aucun chiffre précis n'est disponible. Le nombre de combattants des groupes islamistes qui se sont emparés du Nord-Mali au printemps dernier - Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et Mujao -, est estimé autour de 3.000 par les Occidentaux.
DU MATÉRIEL LOURD
Des armes, du carburant, des vivres seraient entreposés dans des grottes, des tunnels, mis à l'abri bien avant la retraite précipitée des colonnes de pick-up islamistes bombardées par l'aviation française.
Cet arsenal comprend des mitrailleuses lourdes, des lance-roquettes portables et sans doute un ou plusieurs lance-roquettes Grad montés sur véhicules, d'après des experts en armement ayant étudié les photos des caches de munitions abandonnées. Des images tournées par l'armée française montrent un lance-roquettes Grad détruit dans un raid mené près de Gao.
"C'est du matériel de guerre plutôt lourd, d'un niveau équivalent, voire supérieur à la plupart des armées ouest-africaines", relève James Bevan, directeur de la société Conflict Armament Research, après avoir examiné des images d'une cache à Diabali, dans le centre du Mali.
Même si un soutien aérien sera utile dans cette nouvelle phase, des troupes au sol devront inévitablement s'aventurer dans les montagnes "et cela conduira à des pertes", prévient un responsable occidental du secteur de la défense.
Mark Schroeder, responsable de l'Afrique subsaharienne pour le cabinet de consultants Stratfor, avance que la France et ses alliés chercheront à empêcher les rebelles de fuir vers les Etats voisins, Algérie, Niger ou Libye.
"Si Aqmi peut être affaibli (...), repoussé dans un espace d'où il ne pourra plus constituer une menace, on pourra parler de succès", ajoute-t-il.
Paris insiste sur le caractère provisoire de son intervention et attend de l'armée malienne et de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali) qu'elles prennent le relais dans la traque des islamistes.
BATAILLE DANS LE SAHARA
Le président guinéen, Alpha Condé, dont le pays contribue à la Misma, la force africaine censée stabiliser la situation à terme, prédit "une bataille dans le Sahara" contre des "narcotrafiquants" et des "terroristes".
"Les rebelles ne vont pas disparaître dans le ciel", disait-il y a quelques jours à Davos. "Si nous ne voulons pas que le Sahara devienne l'Afghanistan, il faut que la communauté internationale s'engage, pas seulement la France et l'Afrique mais aussi les Etats-Unis et l'Union européenne."
Mais les Etats-Unis et l'Europe, face à des opinions publiques échaudées par les conflits afghan ou irakien, excluent l'envoi de troupes au sol, se bornant à la formation et à la fourniture d'une aide logistique et de renseignements.
Près de 2.000 soldats tchadiens et nigériens, rompus aux combats dans le désert, soutiennent les forces françaises et maliennes qui consolident leurs gains à Gao et Tombouctou et envoient des renforts vers Kidal.
Un millier de soldats d'autres pays africains - Bénin, Burkina Faso, Nigeria, Sénégal, Togo - sont arrivés au Mali, sur les plus de 8.000 hommes que comptera à terme la Misma.
Les partisans de cette force africaine s'appuient sur l'exemple de l'Amisom, la force africaine en Somalie, dont les effectifs dépassent aujourd'hui 17.000 militaires et qui est parvenue à chasser les islamistes armés d'Al Chabaab de la capitale Mogadiscio et, plus récemment, de Kismayo (sud).
Mais cette campagne s'est étalée sur plusieurs années, l'Amisom a subi plusieurs centaines de pertes et des pays ayant contribué à la force, comme le Kenya ou l'Ouganda, ont été visés par des attentats sur leur propre sol.
Les mêmes risques se présentent dans le cas du Nord-Mali, dit Gregory Mann. "Leur joker est quelque chose de complètement asymétrique, comme l'attaque du site gazier (de Tiguentourine) en Algérie, ou un attentat à Bamako même."

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