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Cour d’Assises de Bamako : Sékouba Sangaré écope de 10 ans d’emprisonnement
Publié le samedi 21 mai 2016  |  Aujourd`hui




La Cour d’assises de Bamako continue ses travaux. Pour la journée du mardi 17 mai 2016, il y avait huit affaires à juger. Les deux premières ont pris la moitié de la journée. Il s’agit d’abord du procès de Sékouba Sangaré, accusé de tentative d’assassinat et incendie volontaire et ensuite il y a eu la comparution des sieurs M’Pièkoro Coulibaly dit N’Ko, Lamine Samaké dit Vieux et d’Amadou Traoré dit Goyi accusés d’assassinat, association de malfaiteurs et vol qualifié. Si Sékouba Sangaré a écopé de 10 ans d’emprisonnement, les trois dernières personnes citées ont été purement et simplement acquittées pour manque de preuve contre eux. Ce procès a été un marathon pour avoir duré plus de 5 heures de temps. Compte rendu des deux procès.

Dans la première affaire jugée, Sékouba Sangaré était accusé de tentative d’assassinat et incendie volontaire sur son ancienne épouse. Les faits. Assitan Diallo et son mari Sékouba Sangaré ne s’entendaient plus parce que l’époux avait engrossé leur aide-ménagère. Le mari indélicat aura l’outrecuidance de se marier avec la “Bonne”. Réaction de sa première femme, Assitan : divorcer.



Et Sékouba Sangaré ne digérera pas cette séparation et va tenter d’éliminer Assitan Diallo. Cette dernière reçut plusieurs coups de couteau dans toutes les parties de son corps. Comme si cela ne suffisait pas, Sékouba Sangaré alla mettre le feu dans l’armoire d’Assitan Diallo pour brûler ainsi les habits de la dame. Ces blessures empêchent aujourd’hui Assitan Diallo de faire son travail d’infirmière. Et pire, Sékouba Sangaré n’a payé aucune ordonnance de la victime.

A la barre, l’accusé a amèrement regretté son geste et demandé pardon. Mais pour le Ministère public, la culpabilité de l’accusé est établie. Il a requis 7 ans de prison pour Sékouba Sangaré. L’avocat de Sékouba Sangaré dira à la Cour d’appliquer la loi. Selon lui, les 7 ans demandés par le Ministère public sont implacables car, pour lui, la peine n’est pas une vengeance mais une dissuasion, une sanction. Il a invité la Cour à tenir compte de la circonstance atténuante en condamnant Sékouba Sangaré à la peine de sa détention pour le libérer.

Après les plaidoyers, la Cour a condamné Sékouba Sangaré à dix (10) ans de prison et au paiement de 2 500 000 Fcfa de dommages et intérêts. L’avocat de Sékouba Sangaré trouve ces dommages et intérêts fantaisistes, donc pas conformes à la loi.

La Bande à trois acquittée

Accusés d’assassinat, d’association de malfaiteurs et de vol qualifié, les sieurs M’Pièkoro Coulibaly dit N’Ko, Lamine Samaké dit Vieux et d’Amadou Traoré dit Goyi ont échappé à la peine de mort. Grâce à la perspicacité de leurs avocats qui a sorti tous les argumentaires pour leur défense, ils ont été acquittés. Les faits. Le 16 mars 2014 à Kaban (Dialakoroba), Ousmane Diallo (vendeur de bœufs), en revenant du marché, est assassiné et dépouillé de la somme de 3 750 000 Fcfa. Soupçonnés d’être les auteurs de crime crapuleux, M’Pièkoro Coulibaly dit N’Ko, Lamine Samaké dit Vieux et d’Amadou Traoré dit Goyi, tous bouchers, sont arrêtés et jugés en Cour d’assises.

A la barre, les accusés ont adopté la même tactique : nier les faits en bloc et par conséquent rejeter les accusations. Mais certains témoignages étaient accablants. C’est le cas de celui livré par Seydou Diallo, le petit frère d’Ousmane Diallo (le défunt). Dans ses explications, il révélera que son frère défunt avait un contentieux avec M’Pièkoro Coulibaly qui lui devait 500 000 Fcfa. Après avoir payé la somme due, M’Pièkoro Coulibaly aurait menacé son frère de mort. Quinze jours après, son frère sera retrouvé assassiné. Pour lui, Amadou Traoré, M’Pièkoro Coulibaly et Lamine Samaké seraient les auteurs. Mais à la barre, Seydou Diallo n’a pu apporter aucune preuve concrète contre les accusés. Les quatre autres témoins défilèrent à la barre sans apporter d’éléments impliquant les accusés dans l’assassinat d’Ousmane Diallo.

Me Mamadou Gakou, l’avocat de la famille d’Ousmane Diallo (qui n’était pas dans la salle tout le long du procès) n’a pas pu fournir de preuve contre les accusés. Il a axé son plaidoyer sur les accusations des témoins.

Comme à la bonne guerre, les avocats des accusés se sont infiltrés dans les failles ouvertes par Me Gakou. En effet, leurs arguments étaient basés sur le manque de preuve contre leurs clients. Pour les trois avocats des accusés, en matière pénale, les infractions sont d’interprétation stricte. Même si un élément manque, l’infraction est loin d’être constituée. “Il n’y a aucun élément de preuve contre les accusés qui ont nié les faits qui ne sont pas fondés. Il n’y a pas d’éléments qui attestent que le fusil trouvé chez Amadou Traoré a servi à tuer Ousmane Diallo. Il n’y a pas d’arme de crime. Il n’y a aucun élément qui atteste les accusés sont coupables. Il n’y a aucune preuve contre les accusés. Et s’il n’y a pas de preuve, il y a le doute qui doit profiter à nos clients. Faisons attention pour ne pas condamner des innocents. Les accusés n’avaient aucun mobile pour tuer Ousmane Diallo. Nous demandons l’acquittement des accusés”, ont-ils argumenté.

La Cour a suivi les arguments des avocats des accusés qui ont été acquittés. Les trois accusés ont retrouvé la liberté faute de preuve contre eux.

Siaka Doumbia
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