Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Les non-dits de la marche de l’opposition : L’objectif de 35 000 manifestants n’a pas été atteint
Publié le lundi 23 mai 2016  |  L’enquêteur
Marche
© aBamako.com par A.S
Marche de l’opposition
Bamako, le 21 mai l`opposition a organisé une marche




Maître Hamidou Diabaté ne décolère pas contre l’organisation de la marche de samedi : « comment miser autant d’argent dans une marche qui n’a mobilisé que 10 000 personnes dans les rues ? », s’interroge-t-il. En effet, 10 000 manifestants étaient loin de l’objectif de départ qui était de 35 000 personnes.

Et pourtant, l’opposition pouvait s’estimer heureuse après avoir réussi à détourner l’orage. L’orage, c’était qu’à une heure du départ de la Place de la Liberté pour le Monument de l’Indépendance, les leaders de l’opposition dont le chef de file, Soumaila Cissé étaient encore cloîtrés chez eux. La mobilisation tant espérée et prédite par les antennes postées un peu partout dans la ville de Bamako et le cercle de Kati n’a pas été au rendez-vous. Soumaila Cissé et ses camarades avaient peur de se faire humilier dans les rues de Bamako devant si peu de monde.



D’aucuns ont parlé de 12 millions engloutis dans cette entreprise de communication et de sensibilisation qui a associé DJ et crieurs publics par Sotrama et campagne médiatique à outrance. L’objectif que l’opposition s’était assigné était en effet de 35 000 personnes. Un peu moins de la capacité d’accueil d’un stade moyen comme Modibo Kéita. 10 000 manifestants, même l’URD à elle seule aurait pu les mobiliser…

Après la marche, les leaders de l’opposition se sont retrouvés chez le plus médiatisé d’entre eux, Tiébilé Dramé, autour d’un déjeuner. C’est là que, très remonté, Maître Hamidou Diabaté du Parena, videra son sac. Pour lui, 10 000 personnes c’est absolument insignifiant par rapport à la force de la douzaine de partis que l’opposition compte.

Soumaila Cissé, lui est moins alarmiste. Il nuance et relativise : « les Maliens vivent une période où il est difficile pour certains de s’afficher aux côtés de l’opposition. Donc, même si l’objectif n’est pas atteint, il n’y a pas vraiment à se plaindre. », aurait-il dit en substance.

Comment l’opposition a-t-elle réussi à mobiliser les 10 000 manifestants ? D’abord, il y a l’important dispositif sécuritaire mis à la disposition de l’opposition pour sécuriser la manifestation. Ensuite, beaucoup d’enfants, des mineurs n’ayant pas atteint l’âge de voter et qui pour l’essentiel ne comprend rien à la chose politique. Enfin, un fait non négligeable, mais que beaucoup ignorent encore, c’est la présence des exploitants de sable basés à Tienfala sur la route de Koulikoro venus sur 40 sotrama contre la promesse de 1000 francs CFA chacun. Ces manifestants invités se distinguaient par leur accoutrement singulier et leur impatience. Au point que le leader de l’opposition n’a pas eu la liberté de lire son discours préparé. Il s’est contenté de le commenter en alternant harangue en français et explication-traduction en bamanankan. Mais sa voix du jour peu limpide n’a pu s’élever plus haut que le bruit d’une foule pressée de rentrer.

Boniface Dembélé



Marche de l’opposition

Un impressionnant dispositif sécuritaire pour encadrer 10 000 manifestants

A l’exception de Modibo Sidibé, président du parti FARE, représenté par son vice-président, Souleymane Koné, tous les ténors de l’opposition politique malienne étaient là :Soumaïla Cissé, Président de l’URD et chef de file de l’opposition, Sadou Harouna Diallo, Président intérimaire du PDES, Seydou Diawara dit Martin du parti Lumière, Djibril Tangara du parti FCD, Oumar Hamadoun Dicko du PSP, Alassane Dembélé de l’ANC et Daba Diawara. Mais l’enjeu de cette marche, première de l’opposition de l’ère IBK, la mobilisation a été une réussite, si l’on en croit les organisateurs. Un peu plus de 10 000 personnes étaient de la partie. Un impressionnant dispositif sécuritaire (environ 1000 agents de sécurité), tous corps confondus, ont encadré la marche.

Malgré le refus de certaines des formations membres de l’opposition politique à y participerà l’image du PRVM-Fasoko et le PS Yelen Kura, les partis membres de l’opposition ont battu le pavé, le samedi 21 mai dernier, contre les maux qui, selon eux, « gangrènent le pays ». De la place de la Liberté au Monument de l’Indépendance, les participants à cette marche très pacifique, ont brandi des pancartes et banderoles dédiées à la paix età la réconciliation nationale, mais aussi celles qui dénoncent « la mauvaise gouvernance », « la vie chère », « l’insécurité » et surtout celles demandant le retour sans condition de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré de son exil dakarois.

Au meeting ayant sanctionné la marche, les leaders de l’opposition ont réaffirmé leur attachement à la démocratie et exigé du chef de l’Etat malien et son gouvernement une « meilleure et saine gestion des maigres ressources publiques ». Nouhoum Togo du PDES, Tiébilé Dramé et enfin le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé ont tour à tour égrené les doléances de l’opposition que l’on peut résumer en dix points : la tenue d’Assises Nationales pour la Refondation de l’État, « le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale », « la fin de la dilapidation des ressources publiques », « l’emploi pour les jeunes », « une meilleure dotation des FAMAS pour la défense de l’intégrité du territoire et la sécurisation des personnes et de leurs biens », « une gestion transparente des ressources allouées aux FAMA », « un allègement de la souffrance quotidienne des ménages », « la fin de la gestion patrimoniale de l’État », « une meilleure présence de l’État et de ses démembrements (Éducation, Santé, Administration…) sur toute l’étendue du territoire national » et enfin « le retour au dialogue pour contenir un malaise social grandissant ».

Les partis membres de l’opposition se disent opposés à ce qu’ils considèrent comme «la partition du pays dont les conséquences diviseraient notre peuple » et décrient « l’arrogance et le mépris » dont ils sont l’objet de la part du gouvernement. Pas un mot cependant du soutien de l’opposition à Soumaïla Cissé dans l’affaire présumée de détournement des fonds de l’AFD alloués à l’UEMOA pour la réalisation de forages dans certains pays de l’espace monétaire. Une façon certainement pour eux de dire que cette page est tournée.

Aly Enéba GUINDO
Commentaires