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Marche de l’opposition: tout ça pour ça ?
Publié le lundi 23 mai 2016  |  Info Matin
Marche
© aBamako.com par A.S
Marche de l’opposition
Bamako, le 21 mai l`opposition a organisé une marche




L’opposition républicaine et démocratique a organisé une marche pacifique, le samedi dernier. La manifestation est partie de la place de la Liberté au Monument de l’Indépendance. Par cette manifestation, qui a accouché d’une souris en termes de mobilisation, l’opposition entendait dénoncer des tares du régime.

À tête des marcheurs, plusieurs responsables et cadres des partis politiques de l’opposition, au nombre desquels : Soumaila CISSE et Me Demba TRAORE de l’URD, Tiébilè DRAME, Djiguiba KEITA dit PPR et Hamidou DIABATE du PARENA, Oumar Hamadoun DICKO du PSP, Daba DIAWARA du PIDES, Nouhoum TOGO du PDES, Djibril TANGARA, Seydou DIAWARA, etc.
Encadrée par un cordon de policiers, la marche est partie de la place de la Liberté en passant par la place de l’OMVS pour finir au monument de l’Indépendance. Durant tout le trajet, les manifestants munis de banderoles et pancartes ont scandé des slogans hostiles au régime.

Les mises en garde à IBK
Pouvait-on lire sur les affiches : « Oui à l’avenir du Mali, oui à l’emploi et la formation de jeunes, oui à l’unité nationale ! », « Non à la mort de l’école malienne, non à la partition du pays », « Mieux outiller les Famas pour la défense de l’intégrité territoire pour la sécurisation des personnes et des biens », « Nous exigeons la gestion rigoureuse des ressources allouées aux Famas », « Non à la mauvaise gouvernance, non aux autorités intérimaires », « Le Mali va mal ».
Les manifestants ont également dénoncé la corruption dans notre pays ou encore l’implication supposée « de la famille présidentielle » dans la gestion du Mali. En tout cas, durant tout le trajet jusqu’au monument de l’Indépendance, point de chute de la manifestation où le Chef de file de l’opposition, Soumaila CISSE, a fait sa déclaration, les marcheurs n’ont pas manqué d’arguments pour dénigrer le régime responsable, disent-ils, d’une gestion chaotique de notre pays.
Auparavant, Tiébilè DRAME a expliqué que l’opposition avait décidé de marcher pour dénoncer certaines dérives de gestion de l’État par les autorités qui ont en charge la gouvernance du Mali. Loin d’une velléité politique, dit-il, cette marche est une manifestation pour le Mali ; une marche pour la paix et pour la réconciliation nationale ; une marche contre la mauvaise gestion du pays par le président IBK.
Tiébilè DRAME a affirmé aussi que cette mobilisation était une mise en garde pour le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, afin qu’il se ressaisisse pour lune gestion rigoureuse du pays. Déjà, dit-il, cette marche est pour lui ‘’un carton jaune’’. Le responsable de l’opposition espère que cela va le servir de leçon aux autorités afin de changer leur façon de faire.
« On va demander à IBK qu’il ne faut pas qu’il fasse en sorte que le peuple se fâche. Le peuple est déjà en colère. Cette mobilisation est le témoignage de toute la douleur et de toute la colère du peuple malien contre sa mauvaise gouvernance. Chaque jour, ce sont des actes de vol et de dilapidation de ressources financières qui sont commis par les autorités. Je dis que le régime d’IBK est un fiasco parce qu’il est incapable de défendre les intérêts du peuple malien », a ajouté Tiébilè DRAME pour qui le président IBK est loin des préoccupations des Maliens.
Pour Me Demba TRAORE, le président IBK et son gouvernement ont montré leurs limites pour offrir au peuple le bonheur, la paix et la réconciliation nationale promis.
« IBK doit prendre ses responsabilités et démissionner », a-t-il indiqué.
« Nous sommes en démocratie, si un président de la République montre son incapacité à résoudre les problèmes du pays, il doit décider de lui-même de partir du pouvoir. C’est l’alternative que nous proposons à IBK », a martelé Me Demba TRAORE.

Les propositions de l’opposition
Dans sa déclaration lue par Soumaila CISSE, l’opposition soutient que le Mali est en terribles souffrances sociales, en persistantes déviances affairistes, en misères économiques grandissantes et en méfiances inquiétantes de la communauté internationale et des investisseurs. Pour elle, après plus de 30 mois de gestion du pays, le constat qui saute aux yeux c’est l’immobilisme, voire le recul et l’anéantissement de l’espoir, du bonheur et de l’honneur tant promis.
Ainsi, l’opposition républicaine et démocratique note que notre pays vit dans l’incertitude et les Maliens ont la nette impression d’une action publique sans but, sans visibilité, d’un exercice du pouvoir qui tourne à vide, de l’absence de réformes, de direction et d’engagement.
« Depuis trente mois, notre peuple attend toujours que l’État affirme son autorité, qu’il prenne ses responsabilités et d’abord ses responsabilités en matière de sécurité et de défense du territoire. Depuis trente mois, notre peuple réclame le respect des lois, une justice égale pour tous. Depuis trente mois, notre peuple souhaite que le pays connaisse la stabilité, que l’action des autorités publiques soit transparente et contrôlable », a indiqué le chef de file de l’opposition.
Face à cette situation, l’opposition demande au régime de sortir de l’immobilisme actuel afin de redonner espoir à nos populations, parce que les Maliens attendent un État fort, un État solide, stable et juste, un État stratège, capable de donner une direction au pays.
S’agissant du retour à la paix, douze mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le désespoir est palpable soutiennent les manifestants qui estiment que le gouvernement est toujours au stade du tâtonnement et de la tergiversation là où il a pris des engagements explicites. Tous ceux-ci dénotent de la politique de fuite en avant qui caractérise l’action gouvernementale au Mali, depuis deux ans et demi.
Au regard de tout cela, comme alternative à la paix et à la réconciliation nationale, l’opposition républicaine et démocratique, prenant à témoin le peuple malien et la Communauté internationale, exige fermement du gouvernement des Assises nationales pour la refondation de l’État afin de donner de l’emploi aux jeunes.
Aussi, réclame-t-elle le retour du président fuyard, le général Amadou Toumani Touré, pour une vraie réconciliation nationale et la fin de la dilapidation des ressources publiques.

Par Sikou BAH
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