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Le message de Tombouctou aux Français: "ne partez pas trop vite"
Publié le samedi 2 fevrier 2013  |  AFP


Crise
© AFP par DR
Crise malienne : Arrivée du président français, François Hollande à Tombouctou
Samedi 02 fevrier 2013. Le président malien par intérim Dioncounda Traoré accueille le président français, François Hollande à Tombouctou.


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TOMBOUCTOU (Mali) - Au son retrouvé des tam-tams que les jihadistes avaient proscrits, Tombouctou a fêté samedi "Papa François Hollande", le "grand libérateur du Mali". Mais à la "joie totale" se mêlait la crainte que les islamistes ne reviennent sitôt les Français partis.

Sur les pancartes brandies par la foule, François Hollande est "l'ange qui
arrête la calamité", "le sauveur". Dès que surgissent la demi-douzaine de
blindés français protégeant le cortège du chef de l'Etat français et du
président de transition du Mali, Dioncounda Traoré, les "merci" fusent.

Le sable de la place Sankoré, soigneusement balayé au petit matin par des
femmes, est à présent piétiné par la foule. "Mali, France!", ou encore "merci
Papa François Hollande", hurle la foule dansant au son des percussions
endiablées.

Parmi les milliers de turbans et foulards colorés, Ravi Maïga porte un
grand habit blanc orné de broderies tombouctiennes. "Hollande est mon messie
parce qu'il a apporté la bonne nouvelle et arrêté l'action des jihadistes qui
voulaient progresser vers le sud", affirme gravement l'homme de 67 ans,
"troisième adjoint au maire de la commune urbaine de Tombouctou".

"Mais un adage dit: +quand vous tuez un serpent, il faut le décapiter+",
glisse l'ancien professeur. "Et tant que les chefs des jihadistes - les
Algériens Abou Zeïd, Mokhtar Belmokhtar et consorts - ne seront pas arrêtés,
ça va continuer... Alors la population de Tombouctou a cette appréhension
légitime: elle ne se sent pas encore totalement sécurisée."

Quand les présidents français et maliens entrent dans le centre Ahmed Baba
de conservation des manuscrits anciens, Ahmed Diallo est rayonnant. "C'est là
où les islamistes logeaient", la semaine dernière encore, assure ce petit
commerçant de 37 ans, en voisin.

"C'étaient ceux d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres. Je les
voyais prier à part, cuisiner des boulettes de farine dans le sable chauffé.
Ils avaient des kalachnikovs, des fusils-mitrailleurs sur leurs pick-up. Ils
faisaient très peur et se méfiaient de tout le monde, même de moi quand
j'allais seulement balayer la mosquée le matin."

"très forts pour la guerilla"

Pour fêter la "libération", de vieux drapeaux français et maliens ont été
ressortis par d'"anciens combattants". "C'est la joie totale", dit le sergent
à la retraite Lutini Aboubakrine, 64 ans, au côté d'un Malien "né en 1926",
qui dit avoir servi "la France en Indochine".

"Mais il ne faudrait pas que la France nous laisse trop rapidement", ajoute
le sergent Aboubakrine. "Les islamistes ont été très affaiblis, il ne reste
que de petits groupes dans les montagnes, le désert, ou cachés parmi les
réfugiés. Mais ce sont des hommes très forts pour la guérilla."

Applaudissant au passage du convoi franco-malien, Litnin Al Ghali Diarra,
chauffeur bambara de 32 ans, juge qu'avec les troupes africaines qui doivent
prendre le relais, "ce ne sera pas pareil". "Elles n'ont pas les avions de
combat ni tous les moyens logistiques, les appareils très sophistiqués pour
savoir où les jihadistes se cachent dans le désert."

Six jours après sa reconquête sans aucun combat, la ville reste à moitié
vide, les habitants qui avaient fui n'étant pas encore rentrés.

"Quand (le président français) Jacques Chirac était venu à Tombouctou (en
2003), il y avait des centaines de chameaux partout sur son parcours", se
souvient le tailleur Abdou Alboukadar Touré, 70 ans. Aujourd'hui, "ce n'est
pas une vraie fête, il y a la crainte que des islamistes viennent avec des
explosifs sur eux".

Papa Mahamane Sidi, Songhaï de 32 ans revendiquant être "le seul taxi de
Tombouctou", entend faire passer un "message aux Français": "ne partez pas
trop vite, restez encore. Pour notre sécurité totale".

lbx/mba/thm/dif

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