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CPI: un jihadiste malien veut demander pardon pour les mausolées détruits à Tombouctou
Publié le mercredi 25 mai 2016  |  AFP
Ahmad
© AFP par ROBIN VAN LONKHUIJSEN
Ahmad Al Faqi Al Mahdi
Ahmad Al Faqi Al Mahdi, transféré dans la nuit de vendredi à samedi au centre de détention de la CPI à La Haye




La Haye - Premier accusé à vouloir plaider coupable depuis la création de la CPI, un jihadiste malien va demander pardon à ses compatriotes pour avoir participé à la destruction de mausolées appartenant au Patrimoine mondial de l’humanité à Tombouctou, a affirmé mardi son avocat.

Ahmad Al Faqi Al Mahdi, un Touareg malien, "veut être honnête avec lui-même
et veut admettre les actes qu’il a commis", a affirmé son avocat, Mohamed
Aouini, lors d’une audience devant les juges de la Cour pénale internationale
(CPI), basée à La Haye.
"Il veut au même moment demander pardon aux habitants de Tombouctou et au
peuple malien", a ajouté M. Aouini, soulignant que son client se considère
comme "un musulman qui croit en la justice" : "il regrette tous les actes
qu’il a commis".
Dirigeant du groupe jihadiste Ansar Dine à Tombouctou (nord-ouest du Mali)
au moment des faits en 2012, M. Al Faqi Al Mahdi sera le premier accusé de
l’histoire de la CPI à plaider coupable pour crimes de guerre et les
procédures à son encontre seront les premières pour destruction de biens
culturels.
La destruction ou le saccage, à coups de pioche, de houe et de burin, à
l’été 2012, de quatorze mausolées de saints musulmans de Tombouctou par les
jihadistes qui contrôlaient alors le nord du Mali au nom de la lutte contre
"l’idolâtrie" avait provoqué l’indignation à travers le monde.
Les faits qui lui sont reprochés portent sur la destruction partielle ou
totale de neuf mausolées et de la porte d’une des plus importantes mosquées
Tombouctou, Sidi Yahia, entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
Ces procédures interviennent alors que le monde constate avec indignation
la destruction de trésors culturels par le groupe Etat islamique (EI) en Syrie
et en Irak.
Les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda avaient pris le contrôle du nord du
Mali en mars-avril 2012, après la déroute de l’armée face à la rébellion à
dominante touareg.
Ces jihadistes ont été en grande partie mis en déroute par une intervention
militaire internationale lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France.
Des audiences seront tenues avant que les juges ne prononcent leur
condamnation, a affirmé le juge Raul Pangalangan, évoquant une date possible
début juillet, après la fin du jeûne du ramadan. Défense et accusation
estiment néanmoins avoir besoin de temps supplémentaire pour se préparer et
visent le 25 août mais le juge a affirmé que "ce procès doit avancer
promptement". Une décision sur le calendrier sera prise à un stade ultérieur.
jkb/mbr/spb
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