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De la marche de l’opposition au meeting du mouvement «AN KA BEN» : Quand les politiques mobilisent moyennant des billets de banque
Publié le jeudi 26 mai 2016  |  Le Prétoire
Marche
© aBamako.com par Momo
Marche de l’opposition
Bamako, le 21 mai l`opposition a organisé une marche




Distraire les Maliens avec des arguments n’ayant ni queue ni tête pour satisfaire des ambitions personnelles inavouées, telle semble être la stratégie adoptée par les deux bords du paysage politique malien. Des sources crédibles nous ont confié que les deux événements politiques majeurs du week-end écoulé n’ont été que de la poudre aux yeux. Car, ils n’ont pu mobiliser les citoyens à leur cause qu’au moyen d’argent et de beaucoup d’argent.
Les événements du 22 mars 2012 devraient servir de leçon à la classe politique pour revoir sa copie et s’inscrire dans la logique des intérêts et des aspirations du peuple, et donc pour répondre au principe fondamental de la démocratie, celui du «pouvoir par le peuple et pour le peuple». Par opposition antagonique au pouvoir de l’élite auquel le peuple impuissant du Mali assiste depuis mars 1991 et pour lequel le citoyen est devenu une marionnette.
Une opposition mal inspirée pour se faire une place au soleil et une majorité qui s’inscrit dans le dilatoire en oubliant sa mission première ; celle qui consiste à «soutenir le président de la République dans l’exécution de son projet de société». Voilà le décor politique planté par ces «amateurs politiques» et non des acteurs politiques depuis la fin de la transition issue du coup d’état de 2012.
Marche et dénonciation par-ci, meeting pour la réconciliation par-là. Les pyromanes politiques ne savent plus sur quel pied danser pour mieux maintenir «le peuple marionnette» dans le mensonge et le flou artistique. Peut-on donner du crédit aux événements politiques du week-end passé? Les organisateurs ont-ils un idéal politique qui répond aux intérêts et aux aspirations d’un peuple épris de liberté?
La stratégie de mobilisation adoptée par la classe politique malienne le week-end dernier en donne, sans nul doute, la réponse. Il nous revient de sources crédibles et proches des deux bords politiques que des petits billets de mille (1000) et de deux milles (2000) francs Cfa ont circulé et constitué le secret de la réussite des deux folklores politiques organisés le week-end dernier au nom du peuple. Il s’agit notamment de la marche de l’opposition et du meeting du mouvement «An ka ben». A vrai dire, le fameux meeting du samedi dernier ne vise qu’à permettre à l’élite politique qui a pillé le Mali, durant les deux décennies de démocratie, de se refaire une place au soleil. Les initiateurs de cette «hypocrisie» parlent de réconciliation. Réconciliation entre qui? En tout cas, pas entre les maliens, mais plutôt au sein de la grande famille de ce que nous proposons de nommer volontiers, l’élite prédatrice qui a dirigé notre pays de 1968 à nos jours et qui l’a mis à genou pour reprendre à notre compte un communique du parti Sadi.
Quand les politiques ne savent plus mobiliser qu’en usant du pouvoir de l’argent, après deux décennies de démocratie, on ne peut voir cela que comme une insulte à l’intelligence humaine. Que Dieu nous en garde ! Sinon, comme dirait les bambaras, « Mali ma tila fôlô», pour dire que le Mali n’est pas encore sorti de l’auberge.
Ces hommes politiques nous font honte et méritent une correction à la hauteur de leur faute, voire de leur crime.
De l’argent pour mettre les pauvres citoyens à contribution, voilà ce à quoi on a assisté le samedi dernier à travers ces deux événements politiques. Ce ne sont pas les associations et autres groupes de jeunes et de femmes qui peuvent dire le contraire. D’un camp à l’autre, un petit billet de mille (1 000) francs Cfa suffit largement pour mobiliser les militants qui ne comprennent rien de ce qui se trame. Le constat est triste. Les associations de jeunesse au service des hommes politiques assurent la mobilisation des innocents moyennant trois cents milles (300.000) à quatre cents milles (400 000) francs Cfa. Une aubaine pour ces jeunes qui n’ont que ça pour métier. Mais rien de surprenant lorsque les partis politiques mettent de côté leur mission fondamentale, à savoir «la formation et l’éducation des militants pour la construction et la mise en œuvre de leurs projets de société respectifs ». L’essentiel pour ses militants de circonstances c’est d’avoir un peu d’argent et tant pis pour la démocratie et les contribuables qui assurent le financement des partis politiques à travers le budget national.
Si ces pyromanes politiques pensent qu’ils peuvent prendre le peuple à contre-pied, ils se trompent puisque certains militants de circonstance que nous avons approchés affirment le contraire. «Ce sont les mêmes militants qui ont participé aux deux événements. Nous avons compris leur stratégie : faire semblant de défendre notre cause alors qu’ils ne cherchent qu’à conquérir ou à conserver le pouvoir. Les animateurs politiques du pouvoir ou de l’opposition sont les mêmes. Il s’agit tout simplement pour eux de berner le peuple pour mieux se partager le gâteau. Sinon comment comprendre que des hommes politiques animés de conviction forte, peuvent distribuer de l’argent comme du petit pain? Nous n’avons répondu à l’appel que pour profiter de l’argent volé.», nous a confié Cheick Oumar Traoré, l’un des mobilisateurs des pyromanes politiques à Faladié. Ce même samedi soir, certains hommes politique s’adonnaient à un spectacle honteux. Ils sillonnaient les rues pour verser ce qu’ils restaient devoir à ces enfants mobilisateurs.
Cela dénote du manque de sérieux des militants. Or, les hommes politiques soutiennent qu’ils agissent pour défendre l’intérêt du peuple.
Non. Chers maliens ressaisissez-vous à temps. On vous berne. On vous trompe. Vous êtes trahis par ceux-là mêmes qui sucent votre sang sans vergogne ni dignité. Souvenez-vous de 2012 où, le vrai peuple s’est soulevé pour son intérêt sans être invité par qui que ce soit pour défendre la démocratie et l’Etat de droit. Au même moment, ceux-là qui se disent démocrates soutenaient le coup d’Etat.
Malheureusement, c‘est cette pratique honteuse qui est synonyme de démocratie au Mali.
Arrêtez, mesdames et messieurs les pyromanes, de vous cacher derrière une soi-disant réconciliation ou même une mauvaise gouvernance pour berner le peuple. Sinon le jour du réveil du citoyen sera fatal. Que Dieu veille sur le Mali !
Nouhoum DICKO
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