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Tiébilé Dramé, Président Du Parena: « Le Mali est aujourd’hui un pays en danger »
Publié le vendredi 27 mai 2016  |  Le Républicain
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture




Dans un entretien accordé à notre confrère RFI, Tiébilé Dramé, Président du Parena et leader de l’Opposition républicaine et dé- mocratique, est revenu sur l’immobilisme qui caractérise la gouvernance actuelle du Mali. Selon l’ex ministre des affaires étrangères du Mali, « un an après la signature de l’accord d’Alger, il n’y a malheureusement ni paix, ni réconciliation nationale ». Tiébilé Dramé, l’un des initiateurs de la marche qui a mobilisé des milliers de personnes, le weekend passé dans les rues de Bamako,
afin de dénoncer la mauvaise gouvernance, a déclaré à RFI que « le Mali est aujourd’hui un pays fermé, coincé, un pays en danger. Vous avez donc les jihadistes d’un côté. Mais vous avez de l’autre côté, les mouvements signataires de l’accord d’Alger qui étaient au commencement du processus antagonique. Ils se sont réconciliés depuis et qui se liguent pour exiger du gouvernement une
application stricte des termes de l’accord l’Alger ».

Tiébilé Dramé : un an après la signature de l’accord d’alger, il n’y a malheureusement ni paix, ni réconciliation nationale. la région de Kidal échappe toujours au contrôle de
l’etat. a dix kilomètres de Tombouctou, il n’y a plus d’etat. entre le 21 et le 24 mai, pour ne prendre que cet exemple, il y a eu cinq attaques ou incidents armés dans les secteurs de Tombouctou et de Goundam. les réflexes et les replis identitaires sont en train de prendre le dessus dans plusieurs régions du mali. nous n’arrivons
pas à stabiliser notre situation intrieure, à mettre fin aux attaques. Et ce sentiment que les choses ne bougent pas, qu’on n’avance pas, le processus de paix est dans l’impasse. Et comme conséquence, nous exportons
l’instabilité chez nos voisins. les attaques
contre le Cappuccino à Ouagadougou
en janvier, l’attaque contre
Grand-bassam sont de toute évidence
parties du mali et perpétrées par des
maliens. Vous voyez, il y a comme une
sorte de métastase de la situation au
mali.
Justement comment expliquez-vous
cette situation ? C’est quoi, c’est
l’immobilisme ?
le mali est aujourd’hui un pays
fermé, coincé, un pays en danger.
Vous avez donc les jihadistes d’un
côté. mais vous avez de l’autre côté,
les mouvements signataires de l’accord
d’alger qui étaient au commencement
du processus antagonique. ils
se sont réconciliés depuis et qui se liguent
pour exiger du gouvernement
une application stricte des termes de
l’accord l’alger. et dans cette exigence,
ils ont le soutien de la communauté
internationale qui ne comprend
pas qu’on signe un accord et qu’on ne
l’applique pas. Vous avez également
le gouvernement du mali, un faible
leadership qui donne l’impression
d’être débordé, dépassé. Je crois
qu’il y a une urgence à réagir face à
cela, à relancer le processus de paix,
à sortir de cet immobilisme politique
qui grippe le processus de résolution
de la crise du nord.
Pourquoi demandez-vous un audit
urgent de la gestion des crédits alloués
à la Défense ?
C’est important parce que nous baignons
dans une ambiance d’atteinte
à la morale publique, de faute de
gouvernance qui érode la crédibilité
du pays. il y a des informations relatives
à l’acquisition de matériel roulant,
de véhicules P4 dont l’unité
s’est élevée à plus de 50 millions de
francs CFa. si on ne fait pas d’ores et
déjà l’audit avec les informations qui
circulent sur les surfacturations, alors
là on pourrait se retrouver malheureusement
dans une situation où le
pays fait des sacrifices pour doter les
forces de moyens importants, et que
ces moyens n’arrivent pas à destination,
à cause de l’utilisation qui est
faite.
Samedi 21 mai, plusieurs dizaines
de milliers de manifestants ont dit
leur ras-le-bol. Quelle est la portée
de cette manifestation ?
C’est une manifestation pour le mali
pour dire au président de la république
et au gouvernement d’entendre
l’angoisse des maliens, les
inquiétudes et les souffrances des
femmes et des jeunes du mali. nous
avons dit que ce qui caractérise la
gouvernance du mali à côté des atteintes
à la morale publique, à côté
de la mauvaise gouvernance, à côté
de la mauvaise gestion du dossier du
nord, ce qui caractérise nos dirigeants,
c’est l’autisme. Voyez la situation
sécuritaire comment elle se
dégrade. Voyez le processus de paix,
comment il est dans l’impasse. Vous
voyez l’immobilisme politique dans
lequel nous nous trouvons. si le pré-
sident de la république ne reste pas
un peu plus à bamako pour gérer ses
affaires, la situation du pays risque de
s’aggraver. et c’est pourquoi nous
voulons qu’ils sortent de cet autismelà
et qu’ils se rendent compte que le
pays va mal et que le peuple a des aspirations.
De nombreux manifestants réclamaient
le retour de l’ancien président,
Amadou Toumani Touré, qui
vit en exil à Dakar. Pensez-vous qu’il
est temps que soient réunies les
conditions du retour d’ATT ?
Tout le monde parle de réconciliation
nationale. il est évident que cette ré-
conciliation nationale ne peut pas se
faire sans un homme qui a dirigé le
pays pendant dix ans. il me semble
important que le président amadou
Toumani Touré revienne au pays.
Alors vous appelez les gouvernants
à se ressaisir, sans attendre. Qu‘estce
que vous proposez ?
nous appelons le président de la ré-
publique en particulier, c’est lui qui a
été élu, à convoquer les forces vives
du pays en conférence, en concertation,
en assises nationales. On a l’impression
qu’il n’y a pas de plan, qu’il
n’y a pas de stratégie, il n’y a pas de
vision pour mettre en œuvre l’accord
qui a été conclu il y a un an. il n’y a
pas eu d’appropriation nationale de
l’accord. l’assemblée nationale n’a
pas encore eu connaissance, n’a pas
eu l’occasion de débattre de l’accord.
alors là, il y a risque qu’à
chaque étape de la mise en œuvre de
l’accord, il y ait des résistances, des
réticences, des incompréhensions.
C’est tout cela qu’on nous voulons
éviter. l’accord l’alger prévoit une
conférence d’entente nationale. elle
aurait dû être convoquée le 21 juin
2015, c’est-à-dire au lendemain de la
signature pour permettre au pays de
s’imprégner de l’accord et de convenir
ensemble de ce qui a lieu de faire
pour sa mise en œuvre. Donc ça devient
aujourd’hui une urgence.
Source : RFI
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