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Coup de filet de la police à Mopti : Une remorque de viande d’âne arraisonnée par la police
Publié le samedi 28 mai 2016  |  pays emergent




L’actualité est de plus en plus marquée par l’abattage d’ânes. Une pratique qui si elle existait, était jusqu’alors dissimulée à travers le pays. La tendance à ciel ouvert de cette boucherie a atteint son paroxysme lorsqu’il s’est avéré qu’elle donnait sous certains cieux, comme au Nigéria, à un commerce florissant à dimension intercontinentale. La saisine d’un camion-remorque à Mopti en partance pour l’extérieur interpelle les plus hautes autorités sur la gravité du phénomène.
Tôt ce mardi, 24 mai 2016 au poste de Sévaré, un camion remorque Mercedes Beng Atros AN -1617- MD immatriculé n’échappe pas au contrôle des hommes du commissaire principal Ousmane Sow le mardi 24 mai 2016 à 9 heures du matin. Pris à partie par les policiers, chauffeur Satigui Koïta, le convoyeur et les apprentis se plient à l’interpellation et à l’ordre de décharger le contenu du camion.
La surprise fut grande de constater que parmi des cartons de poisson, 19 sacs de 100 kilos contenaient de la viande d’ânes abattus à Ségou, source de leur approvisionnement, dont 13 de viande et 6 de peaux d’ânes. Le directeur régional des douanes Modibo Kouyaté est formel quant à la provenance de la cargaison. Selon lui dans la région de Mopti, il n’existe guère de foyer d’abattage d’ânes. Les peaux d’ânes sont vendues entre 85 000 et 90 000 FCFA, surtout la peau d’âne noir. Le point focal du réseau serait un certain Oké et le commanditaire basé à Lagos.
La stupéfaction des services techniques en charge de la question est grande et les interrogations n’arrêtent pas de tarauder les esprits, de savoir comment une telle cargaison a pu parcourir tout ce trajet, sans attirer le moindre soupçon.
Ce qui laisse à réfléchir sur le système de contrôle au niveau des différents postes, notamment celui de Sienso à San, où naguère la rigueur dans le contrôle était d’une réputation avérée. Interrogés sur la destruction du produit, ils se sont empressés de citer le Nigéria. Ce qui laissait sceptique, quand on sait que la meilleure voie pour attendre ce pays passe plutôt par Koutiala. A moins qu’on redoute le système de contrôle de Koutiala et de Kouri à Yorosso.
S’agissant de l’origine du produit, la ville de Ségou avancée par les transporteurs pourrait facilement retenir l’attention. Dans cette ville et certains de ses localités, Kolongotomo et Macina, des lieux d’abattage ont été récemment découverts et les tenanciers auraient même fait l’objet d’interpellation. Dans le même registre, Fana à mi- parcours entre Bamako et Ségou, avait été déclaré zone d’abattage d’ânes où des étrangers avaient élu domicile en y employant leur compatriote afin que l’industrie porte jusqu’à destination, c’est à dire leur pays.
BINA ALY
Source: Pays Emergent
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