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Amadou Koïta, président du PS-YELEEN KURA (de l’opposition à la majorité) : « Je n’ai aucun regret pour le passé, aucun remord pour le présent, et j’ai une confiance inébranlable en l’avenir »
Publié le lundi 30 mai 2016  |  Le Pays
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence nationale du parti Yéleen Kura (PS-Yéleen Kura)
Bamako, le 28 mai 2016 le parti Yéleen Kura (PS-Yéleen Kura) a tenu sa conférence nationale a la maison des aines




La date du samedi 28 mai marque un nouveau départ pour Amadou Koita et son Parti socialiste YELEEN KURA. A l’unanimité, les participants au 1er Congrès national du parti ont décidé de quitter l’opposition pour rejoindre IBK, armes et bagages à la main. Dans cette interview, Amadou Koita revient de long en large sur les raisons d’une telle décision, et se remémore son combat jadis, au sein de l’opposition politique.

Vous venez de clôturer les travaux de votre premier congrès national, quelles sont les décisions majeures ?



Les peuples du PS ainsi que les partis politiques amis ont massivement répondu à notre appel. C’est ça le Mali : l’apaisement social, la fraternité, la cordialité.

A l’issu de cette première Conférence nationale, les délégués venus de toutes les régions du Mali et du district de Bamako ont demandé, à l’unanimité, à ce que le PS-YELEEN KURA, apporte son soutien indéfectible au président Ibrahim Boubacar Keita et aux autorités actuelles, pour qu’ensemble, nous nous donnions la main pour ramener la paix et la sécurité, gages de tout développement. Le peuple malien a tant souffert. Les femmes, les jeunes ont trop souffert. Aujourd’hui c’est le rassemblement, c’est la réconciliation des cœurs et des esprits. Nous faisons nôtres les valeurs de solidarité et d’humanisme, de fraternité du socialisme, en apportant aujourd’hui notre soutien au président IBK.

Est-ce que cette décision met fin à vos activités au sein de l’opposition ?

Bien sûr, nous saluons les femmes et les hommes avec lesquels nous avons animé l’opposition. Nous avons passé trois ans à l’opposition mais à partir d’aujourd’hui, nous ne faisons plus partie de l’opposition démocratique et républicaine. On ne peut être avec le pouvoir et l’opposition en même temps, ce serait vouloir une chose et son contraire. A partir d’aujourd’hui, le PS-YELEEN KURA invite tous ses militants à l’intérieur et à l’extérieur de ce pays, à apporter leur soutien au président socialiste IBK et au gouvernement. Car, au-delà de la personne d’IBK, il s’agit de défendre les intérêts du Mali.

Quels souvenirs gardez-vous de votre combat à l’opposition ?

Nous avons apporté notre contribution au renforcement de la démocratie au Mali. Nous avons dénoncé les maux dont ont souffert les Maliens et Maliennes. Nous nous sommes battus avec des hommes et femmes qui ne vivent que pour la cause du Mali. Mais aujourd’hui, en faisant une analyse objective de la situation, nous nous rendons compte que les défis auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être réglés ni par un seul homme, ni par un seul parti. C’est le peuple malien dans son ensemble, qui doit se donner la main, pour le triomphe du Mali.

Quelques regrets ?

Je n’ai aucun regret pour le passé, aucun remord pour le présent, et j’ai une confiance inébranlable en l’avenir. Nous poursuivrons notre combat de l’opposition avec IBK car c’est le même combat en réalité. Nous allons nous dresser tel un seul homme, pour qu’enfin, les accords de paix puissent connaitre un dénouement heureux.

Le 21 mai, au Palais de la culture, vous étiez l’initiateur du meeting pour la paix, en marge de la marche de l’opposition ce même jour. Quel bilan faites-vous de votre meeting ?

C’est un meeting qui a réuni tous les partisans de tous ceux qui ont eu la charge la destinée de ce pays. Les partisans de Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré, Ibrahim Boubacar Keita, se sont tous réunis pour ne parler que du Mali, de la paix, de la stabilité, de la réconciliation. Au sein du parti socialiste, nous donnons toujours la priorité à notre pays quand des questions d’intérêt national se posent. C’est pour cette raison que nous avons apporté notre soutien entier au meeting pour la paix et la réconciliation nationale.

En 3 ans d’existence quel bilan dressez-vous du parcours de votre parti ?

Le parti a été créé le 25 mai 2013. Aucune œuvre humaine n’est parfaite. Mais je rends grâce à Dieu d’être entouré par des hommes et des femmes de qualité, qui se battent quotidiennement pour le développement de notre pays, pour la promotion des jeunes et des femmes. Rien que pour cela, je suis un homme comblé.

Quel est votre message à l’endroit des militants de votre parti et du peuple malien ?

Je lance un appel pour un rassemblement de l’ensemble des Maliens et Maliennes, dans ces moments extrêmement difficiles. Car malgré la signature des accords de paix, les ennemis de la paix, les terroristes, continuent de frapper le pays. Le moment est venu pour que tous les fils de ce pays puissent se retrouver pour sauver la patrie, à l’unisson. Quant aux militants et militantes du PS-YELEEN KURA, je leur demande de la persévérance. Notre parti est ouvert et prêt à accompagner toute initiative qui contribue au retour de la paix, gage de tout développement.

En tant que parti se voulant lumière, quelles propositions faites-vous au président IBK pour sortir de son enlisement ?

Pour nous, ce qui est important de nos jours, c’est demander au pouvoir en place de créer les conditions de retour définitif de la paix et de la sécurité. Sans cela, rien n’est possible. Pour ça, nous apporterons notre contribution, nos analyses et réflexions. Réunir les conditions de la paix, pour nous, c’est réunir les conditions pour que tous les Maliens s’approprient les accords de paix. Vous savez, ces accords n’ont pas été unanimes. Mais du moment que ces accords ont été signés par le gouvernement, nous en prenons acte. Nous devons maintenant faire en sorte que tous les Maliens se les approprient, nous devons renforcer les capacités de nos forces de sécurité et de défense. Nous devons aussi créer de bonnes conditions de travail pour tous les partenaires qui sont venus nous aider, notamment la Mission des Nations-Unies au Mali, Mnusma, qui fait de son mieux alors que certains Maliens pensent qu’elle est absente ou n’en fait pas assez.

Hier vous étiez un opposant très virulent, aujourd’hui vous avez rejoint la majorité présidentielle. A ceux qui disent que vous avez trahi l’opposition, que leur répondez-vous ?

L’opposition, ce n’est pas une camisole de force. Il n’existe de pacte entre nous et qui que ce soit. C’est de façon souveraine et responsable que nous avons choisi l’opposition. Qui a trahi qui, au profit de qui ?

Vous êtes un parti se réclamant du socialisme. Pourtant votre train de vie est élevé, vous roulez en V8. Le pouvoir vous réussit apparemment…

Est-ce que le socialisme veut dire vivre dans la misère ? Est-ce que le socialisme veut dire vivre dans un dénuement total ? Le socialisme c’est d’abord des valeurs consacrées autour de l’homme. Le combat du socialisme, c’est de parvenir à créer les conditions idoines pour que l’homme y vive. Nous avons foi aux valeurs socialistes qui consistent à améliorer chaque jour, les conditions de vie des citoyennes et citoyens. D’ailleurs je ne roule pas dans une V8 et s’il arrivait que je roule un jour dans une V8, mon souhait serait que tous les Maliens puissent également rouler dans une V8. Tous les enfants de ce pays doivent profiter des fruits du développement, telle est ma conviction, et c’est ça le socialisme. Mon souhait est que le revenu national soit équitablement partagé.

Vous prônez le retour de l’ancien président Amadou Toumani Touré, ATT, alors que celui-ci est visé par une procédure en justice pour haute trahison. Quelles sont vos motivations ?

Nous sommes des démocrates, nous sommes des républicains. Et même si ATT devrait être jugé, ce serait ici, au Mali. Il a quitté le pays dans les conditions que vous connaissez. Après le retour à l’ordre constitutionnel normal il devrait pouvoir y retourner. L’Assemblée nationale s’est saisie du dossier. Elle devrait examiner le rapport ad ’hoc de la Haute cour de justice et suivre les recommandations de ce rapport. Dans ces moments difficiles que traverse notre pays, il est inopportun qu’un fils de ce pays ayant joué un rôle si important dans la destinée des Maliens, puisse rester à l’écart. C’est le sens de notre combat car nous avons toujours soutenu ATT, depuis que celui-ci n’était même pas au pouvoir.

Interview réalisée par O. Roland
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