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Processus de paix au Mali : L’analyse erronée de Tiébilé Dramé
Publié le vendredi 3 juin 2016  |  Autre presse
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture




Le 26 mai dernier, il m’était paru étrange d’entendre sur les ondes d’une radio étrangère, le compatriote Tiébilé Dramé qui, en reniant en bloc les avancées dans le processus de paix qu’il a lui-même entamé en 2013, aller jusqu’à accuser le Mali d’exporter l’insécurité chez ses voisins.
De mon humble avis de citoyen, témoin de l’histoire récente de mon pays, j’aimerais à partir de cette contribution, apporter avec modestie, ce que je trouve d’incongru dans l’analyse de M. Dramé.
En fait, artisan de l’accord de Ouagadougou qui a finalement abouti à celui d’Alger, l’homme politique qu’il est, reste ferme sur le fait que rien ne bouge au Mali depuis un an. En somme, il estime que -le processus de paix est dans l’impasse et comme conséquence, nous exportons l’instabilité chez nos voisins-. Or, pour qui voit juste, c’est depuis les années 2000 que les salafistes algériens ont envahi la bande saharo sahélienne. La divergence de visions des pays concernés a favorisé l’installation de l’ex-Front Islamique venu de l’Algérie et qui a fini par rejoindre AL QAÏ-DA d’Osama Ben Laden pour s’installer un peu partout aux extrémités de nos Etats.
Et en 2012, le monde entier a constaté la déstabilisation de notre pays qui est venue surtout de l’extérieur, c’est-à-dire de la Libye, de la Mauritanie et de l’Algérie. Il faut reconnaitre par-là que les autorités de notre pays ont elles, su chercher des solutions avec la manière, sans pour autant accuser ses voisins.
Pour moi, la crise c’est une situation que tout le monde doit regretter comme une maladie. Ça se gère également après diagnostic et non avec barbarie et déloyauté.
C’est depuis 2013, avant l’ère IBK que le régime de la transition a entamé le processus que M. Dramé a conduit jusqu’à l’accord cadre de Ouagadougou. Aujourd’hui, il en ressort que les actuelles autorités se sont donné une ligne de conduite non contraire à celle tracée avant, qui avance doucement, mais surement. C’est donc à mon avis, mal comprendre que la paix a un prix. Ce qui m’amène à mettre même en cause le bien-fondé de la proposition de Tiébilé à ce que notre pays négocie avec Iyad Ag Ghaly qu’il croit être le maître du terrain.
Il faut aussi le dire, depuis 2014, beaucoup d’observateurs demeurent convaincus que la cabale menée contre le Président Ibrahim Boubacar Keïta de l’intérieur comme de l’extérieur, est résultante de son refus de suivre les pièges tendus à Ouagadougou. Une situation qui a poussé beaucoup de personnes à se retourner contre le Mali. Et pourtant, l’accord de Ouaga avait ses limites bien tracées.
Par ailleurs, je voudrais mettre l’accent sur un point important que nul ne doit oublier : C’est la communauté internationale qui a poussé le Mali à dialoguer avec les groupes armés du nord. Et jusqu’ici, personne n’a trouvé à redire, en sachant bel et bien que ces mêmes groupes armés sont ceux qui ont ouvert la porte à cette insécurité que nous vivons. Cette même communauté internationale est celle qui a promis de l’argent à notre pays pour mettre en œuvre son accord. S’il se trouve que cette même communauté internationale qui ne débloque rien est celle qui presse le Mali pour mettre en œuvre un accord aussi colossal, il faut dire que l’erreur se trouve ailleurs, c’est-à-dire là où Tiébilé le patriote évite de pointer le doigt.
Pour terminer, je trouve mortifiant et révoltant que d’accuser le Mali qui a su manager ses groupes armés avec un accord en cours d’application, d’être un chantre des malheurs de ses voisins. Le Mali n’est autre qu’une victime qui tente de se relever avec ses maigres moyens tout en se maintenant dans la dignité. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas au-devant des choses qu’il faut aussi souhaiter un déluge universel à sa patrie. Le Mali est et demeure un bien commun dont la destruction n’arrange pas les fils.
On peut certainement prendre le temps de refaire l’histoire du Mali dans ses crises. Mais l’essentiel c’est de comprendre que les djihadistes qui étaient venus de l’extérieur pour faire tomber notre pays, ne sont pas tous Maliens et ne visaient pas que le Mali. Il est donc inutile de contribuer à noircir le Mali et sa réputation pour un terrorisme qui est transfrontalier, voire mondial.
Mamadi Cissé, enseignant à la retraite
Contact: madicisse2009@gmail.com
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