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3ème congrès extraordinaire du PARENA : Le parti préconise la refondation des institutions
Publié le vendredi 3 juin 2016  |  Le soft
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture




Le Parti pour la Renaissance Africaine a tenu, le 28 mai 2016 au CICB, son troisième congrès extraordinaire pour statuer sur la vie du parti, renouveler ses instances dirigeantes et se pencher sur le problème de l’emploi des jeunes. La cérémonie était présidé par Tiébilé Dramé, président du parti, devant un parterre d’invités parmi lesquels l’URD, le RPM, l’ADEMA-PASJ, CNID, les FARE et les partis amis venus du Burkina Faso, du Niger, du Sénégal.

Tiébilé Dramé a d’entrée de jeu planté le décor par le tableau sombre et chaotique du Mali depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 jusqu’ à aujourd’hui. Il s’agit notamment de la crise de société, de l’Etat, de valeurs, politique, humanitaire et sécuritaire, l’annexion des deux-tiers par les séparatistes et les terroristes et ce qui sen est suivi, la division des forces vives, le lynchage du président de la transition Dioncounda Traoré, la visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal en mai 2014 malgré toutes les mises en garde qui lui ont été faites puis, les ballets incessants entre Bamako et Alger…..



Selon le président du PARENA, on ne peut parler « d’immobilisme mais de récession et de cessions basées sur un rapport de force préjudiciable aux forces armées maliennes, donc à la souveraineté et à l’intégrité de l’Etat malien».

Parlant des insuffisances de l’accord pour la Paix et la réconciliation, Tiébilé Dramé a fait comprendre que la responsabilité historique de tout Malien vis à vis du pays et du peuple « oblige d’aller vers des concertations nationales en vue de rassembler notre peuple, afin de forger une marge de manœuvre pour notre pays aujourd’hui coincé et menacé, et en vue d’une appropriation nationale, inclusive et collective de l’Accord d’Alger dont dépend le présent et l’avenir ».

La recrudescence, la multiplication des actes terroristes dans les cinq régions du Nord sont inquiétantes et traumatisantes, dira-t-il, et appellent des réponses appropriées qui ne sauraient être que militaires. C’est pourquoi Tiébilé Dramé a interpellé le Président de la République en ces termes : «Dans un tel contexte, c’est votre responsabilité de réagir pour rassurer le pays, un pays qui commence à douter, un pays coincé. C’est votre responsabilité de réunir le pays afin qu’il se forge une marge de manœuvre sans laquelle, il est en danger. C’est votre responsabilité de sortir le pays de l’immobilisme et de créer les conditions de mise au point d’une stratégie nationale autonome de sécurisation et de stabilisation du pays ».

Aux dires de Tiébilé, les défis sont énormes et liés d’une part à la démographie qui croît plus vite que les ressources et une population jeune (83% des Maliens ont moins de 35 ans), à la pauvreté, à l’économie qui a tout pour passer à la croissance à deux chiffres, à un espace national à quadriller par une administration efficace ainsi que des forces de défense et de sécurité conséquemment outillées. D’autre part aussi, des défis sont liés à une école compétitive, une politique sanitaire et une gouvernance dignes du grand peuple qu’est la Mali, au manque d’emploi, notamment celui des jeunes empêchant des familles entières de dormir et aggravant les difficultés des ménages.

« Un pays qui n’entend pas l’angoisse de ses enfants prépare mal, très mal, son avenir. Monsieur le président, entendez la supplique des producteurs de coton qui réclament justice et l’application des textes de droit », a-t-il lancé à IBK.

Comme remèdes, le PARENA préconise la refondation des institutions par la suppression de l’élection présidentielle au suffrage universel, l’élection du président de la République par le parlement, l’élection des chefs d’exécutifs régionaux par les assemblées régionales, l’élection du parlement national et des assemblées régionales au scrutin proportionnel.

Et Dramé d’ajouter que « le tsunami politique, sécuritaire et institutionnel de 2012 » devrait être l’occasion de cette refondation. « Nous avons raté cette occasion. L’Accord d’Alger est une autre occasion à ne pas rater. La Conférence d’entente nationale dont l’objet doit être revu est une occasion à ne pas rater », a-t-il indiqué.

Pour relever le défi de la réconciliation, le PARENA réitère son appel au Chef de l’Etat de créer les conditions de retrouvailles avec les ex-présidents qui l’ont précédé à la tête de l’État. Ceci pour permettre au président Moussa Traoré d’apporter sa contribution de qualité au renforcement de la cohésion nationale en présentant ses excuses aux victimes de mars 1991 et au peuple malien, permettre le retour du président ATT qui a présidé aux destinées du pays dix ans et qui a apporté une contribution décisive à l’avènement de la démocratie. Enfin pour permettre au présent Alpha Oumar Konaré de mettre son expérience et son expertise à la résolution des problèmes du pays.

L’opposition est un cadre qui, selon les dires de Dramé, participe de la pédagogie démocratique dans un contexte où la citoyenneté est en crise et la société civile aux abonnés absents, quand il s’agit d’infléchir la gouvernance du pays. Ainsi a-t-il précisé: « Au sein de cette opposition, le parti a pris toute sa part, il a été de toutes les investigations, de toutes les dénonciations et de toutes les actions contre la fragilisation et l’affaiblissement du pays, de toutes les actions contre la gabegie, la corruption, le népotisme, l’incompétence et l’immobilisme ».

Après avoir remis son poste en jeu, les deux jours de réflexions ont permis de doter le parti d’un nouveau bureau exécutif à la tête duquel Tiébilé Dramé a été reconduit.

Cyril AKPITISON



PARTIS AMIS AU CONGRES DU PARENA

Ils sont trois partis amis du PARENA, notamment ceux burkinabè : le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) et l’Union pour la Renaissance-Parti Sankariste (Unir-PS) et celui sénégalais : le Mouvement Tekki (Sénégal) à avoir prononcé des discours moralisateurs et révolutionnaires contre la corruption et la mal gouvernance qui caractérisent les pays africains dont le Mali. Extraits.



Pr Mamadou Lamine Diallo du Mouvement Tekki (Sénégal)

« Je félicite le PARENA pour la veille citoyenne vigilante et permanente qu’il exerce au sein de l’opposition démocratique malienne sur l’ensemble des questions d’intérêt national. La forte mobilisation de la population à votre côté lors de la marche du 21 mai dernier est la preuve que vos efforts en vue de l’émergence citoyenne au Mali ne sont pas vains. Bien au Contraire. C’est pourquoi je vous exhorte à persévérer dans votre attitude d’intransigeance citoyenne vis-à-vis des manquements à la bonne gouvernance, de la corruption, de la dilapidation des ressources publiques et des atteintes aux principes démocratiques. La tension, elle est restée grandissante du peuple à votre endroit et à la mesure de toutes les attaques dont vous ne saurez manquer de faire objet…».



Le parti MPP, parti du Président Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir au Burkina Faso, représenté par Doamba Jean-Marc Palm, troisième vice président chargé des relations avec les partis et les alliances.

« Permettez-moi de prendre la parole au nom du président Rock Marc Christian Kaboré et de mon camarade président du parti Salif Diallo. Le MPP est un jeune parti démocratique d’obédience socio-démocrate, créé il y a 15 ans.

Votre congrès se tient dans un contexte marqué par la volonté des peuples pour plus de respect, la démocratie, la liberté et la justice sociale. La situation en Afrique, particulièrement dans la sous-région ouest-africaine, est marquée par l’intolérance, d’énormes problèmes économiques et sociaux, socio-sécuritaires ainsi que les affrontements fratricides à l’intérieur des Etats.

Ces événements interpellent les hommes politiques que nous sommes. Nous devons constamment avoir à l’esprit que le choix des peuples nous impose de les servir, d’être à leur écoute et de travailler avec abnégation à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Il faut à nos hommes politiques la force de travailler à la transformation qualitative de nos pays respectifs. Et aussi, ils ne doivent jamais oublier que la politique est un apostolat, un sacerdoce. Le climat délétère de nos pays interpelle différents acteurs, partis politiques, société civile afin qu’ils voient en la démocratie un système par lequel on bâtit durablement en regardant dans l’avenir et non le lendemain, dans le respect des règles et jeux démocratiques.

La classe politique africaine doit se relever pour donner conscience aux Africains en tant qu’humains, mais aussi en tant que peuple afin de relever de nombreux défis qu’ils doivent affronter. Il faut édifier un idéal politique qui convainc le peuple qu’il est le maître de son sort et qu’il a les moyens de l’améliorer. En d’autres termes, l’Afrique doit être capable de créer des bases matérielles et immatérielles de son développement. Il faut une rupture avec l’informel, ce que j’appelle le clan, la famille, les différents types d’influence.

En outre, le processus démocratique en cours ne devrait pas aboutir à une nouvelle génération de malveillants qui va continuer à confisquer le pouvoir au détriment des peuples africains. Il faut l’élargissement d’espace de liberté qui permettrait au plus grand nombre de participer à l’école du développement ».

UNIR-PS (Union pour la Renaissance Parti Sankariste) / Burkina

« Au moment où vous tenez votre congrès, des luttes de résistances et de mobilisation populaire se développent avec opiniâtreté dans le monde pour exiger l’instauration d’une véritable démocratie, seule à même de garantir la paix et la liberté des peuples qui croulent sous le diktat du capitalisme et de l’unilatéralisme.

Chers camarades congressistes, dans votre cheminement, il y a des abandons, et parfois de la trahison. Dans la vie d’un parti politique, il y a des périodes de pluie et de rupture. Mais vous avez résisté aux assauts des forces destructrices, de division et de chloroformisation de la conscience militantes de vos partisans. Vous vous êtes assumés, et je vous encourage à continuer à vous assumer parce que la lutte libère. Car le moment décisif d’un homme est quand il est appelé à affronter la mort. Affronter la mort, c’est faire preuve de courage, de persévérance et de dignité. C’est chercher à triompher et à remporter la victoire. C’est pourquoi nous disons à l’UNIR-PS que la patrie ou la mort, nous vaincrons.

Toutefois, vous ne pourrez pas y arriver sans organisation sérieuse et rigoureuse pouvant être l’avant-garde de la lutte combative de votre peuple qui s’insurge contre la faim, la misère et l’extrême pauvreté pendant que d’autres Maliens profitent de la sueur et du sang du même peuple.

Dans mon pays au Burkina Faso, depuis l’assassinat crapuleux du camarade Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, et celui du journaliste Norbert Zongo le 13 décembre 1998, l’UNIR Ps se bat au coté du peuple et des démocrates pour l’avènement d’un pays intègre à l’image du nom du pays, le Burkina Faso, c’est-à-dire le pays des hommes intègres ».

Rassemblés par Cyril AKPITISON
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