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Mise en Œuvre de l’ accord de paix et de réconciliation: Le Gouvernement veut dépouiller les opérateurs économiques à hauteur de 0,50% de leur chiffre d’affaires
Publié le vendredi 3 juin 2016  |  Infosept
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.




Selon nos sources, dans une correspondance en date du 29 avril 2016 adressée aux différentes associations et groupements professionnels, le Gouvernement a, à travers le ministère de l’Economie et des Finances, demandé aux opérateurs économiques de débourser 0,50% de leur chiffre d’affaires pour dit-il «financer la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation». Et aussi pour l’aider a honoré ses engagements vis-à-vis des centrales syndicales, notamment l’UNTM.

Décidément, le régime IBK continuera de surprendre plus d’un. Après avoir signé en grandes pompes l’Accord de Paix et de Réconciliation avec l’appui de la communauté internationale, et pour la première fois, l’Etat fait le « garibouya » auprès des opérateurs économiques maliens pour, dit-il, « chercher un financement pour la mise en œuvre de cet accord ». Ainsi, dans une correspondance en date du 29 avril 2016, le Dr. Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances indique que « la mise en œuvre de l’Accord de paix, qui consacre solennellement le règlement concerté du conflit, implique une mobilisation immédiate et accrue de ressources financières ». C’est dans ce cadre, poursuit-il, que «le Gouvernement a sollicité et obtenu l’appui du Conseil National du Patronat du Mali pour l’institution et cela pendant trois ans, d’une contribution générale de solidarité au taux de 0,50% du chiffre d’affaires de chaque opérateur économique».
«En plus de cette contrainte majeure, le Gouvernement est aussi confronté à la gestion des engagements qu’il a pris vis-à-vis de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) et qui concernent l’amélioration des conditions de vie des travailleurs » ajoute la correspondance du ministre.
Du côté du Conseil National du patronat du Mali et de certains opérateurs économiques de la place, nos tentatives d’avoir les réactions des uns et des autres sur cet impôt spécial ou cette autre forme de rackette, ont été vaines. Mais, on constate auprès des opérateurs économiques que la mesure a été accueillie avec des grincements de dents. Et, des sources indiquent que la pilule reste toujours dure et amère à avaler. Car, la situation économique précaire de l’Etat qui a prévalu cette imposition de débourser 0,50 % du chiffre d’affaires à chaque opérateur économique pour l’accord de paix, reste valable pour les acteurs économiques qui sont de nos jours confrontés à des difficultés financières compte tenu de la conjoncture qui sévit depuis 2012. Avec cette mesure, ce sont plus de 250 milliards de F CFA que l’Etat entend mobiliser auprès des opérateurs économiques chaque année pour la mise en œuvre de l’Accord de Paix. A retenir ici que les opérateurs économiques maliens contribuent déjà à plus de 1000 milliards de FCFA par an à l’économie du pays en forme d’impôts, de droits des douanes et autres taxes.
Pour rappel, la communauté internationale, au terme de l’article 18 de l’Accord de Paix et de Réconciliation doit accompagner la mise en œuvre du texte. Et cela à travers un soutien financier, technique et logistique requis pour le fonctionnement des différents mécanismes prévus, comme le Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion, la Réforme du Secteur de la Sécurité et les efforts de lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Et du côté du ministère en charge des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, on dit avoir mis tout en branle avec l’implication de toute la diplomatie malienne en vue de la mobilisation internationale des partenaires pour le financement des programmes prioritaires de l’Accord. Et cela à travers la Conférence pour le Développement du Mali, tenue le 22 octobre 2015 au siège de l’OCDE à Paris où plus de 3 milliards d’euros soit près de 2 000 milliards de FCFA avaient été annoncés pour aider le pays, surtout dans la mise en œuvre de l’Accord de paix.
En définitive, s’il en est ainsi, dans cette entreprise de quête d’argent pour la mise en œuvre de l’accord de Paix, l’Etat ne doit pas s’arrêter seulement aux seuls opérateurs économiques. Il est loisible pour l’Etat de revoir à la baisse le budget de certaines institutions comme la Présidence de la République, l’Assemblée Nationale, certains départements ministériels et de faire contribuer aussi les fonctionnaires. Bref, si l’Etat est sérieux dans cette entreprise, il doit faire en sorte que tout le monde se sent concerné. A défaut, il y a anguille sous roche.
Dieudonné Tembely
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