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Le députe ADEMA Yaya Sangare tacle le RPM: «Le pouvoir est en train de tomber progressivement dans une forme de disgrâce…»
Publié le lundi 6 juin 2016  |  Le Prétoire




La cohabitation de l’Adema et du RPM dans la majorité présidentielle se complique. Les responsables de l’Adema étalent leur malaise dans cette coalition au grand public. C’est du moins ce qui ressort de l’article de presse signé par le député adémiste, Yaya Sangaré, dans les colonnes de «Les Echos».
L’Alliance pour la démocratie au Mali/Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/Pasj) cache mal sa frustration au sein de la majorité présidentielle. Après la sortie musclée de son président, Pr Tiémoko Sangaré mettant en garde le RPM contre la chasse aux sorcières de ses militants de l’administration publique, c’est le tour du député influent de son parti, Yaya Sangaré. Dans la parution du 3 juin de «Les Echos», l’honorable Yaya Sangaré s’est exprimé. Dans son article intitulé «Politique: Temps couvert sur mon pays», il a fait une analyse sociopolitique et économique de notre pays, avant de s’en prendre vertement au parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Selon son analyse, le Mali serait dans un vilain état. Le ciel est couvert. Les signes d’alerte s’accumulent tel que la grande marche « des indignés de la République» pour le citer. Pour lui, les autorités doivent s’acquitter du devoir d’amener les Maliens au bonheur et à recouvrer leur honneur malmené. «A l’analyse de la situation, le Mali fait face à deux défis majeurs : une situation économique (microéconomie) catastrophique, et un tissu social et culturel en état de délabrement avancé. Si apparemment l’Etat ne manque de rien, le Malien lambda commence à manquer de tout, les marmites ne bouillent plus, les jeunes manquent de travail, l’horizon s’assombrit. Ce sont, littéralement, des dizaines de milliers de gens qui se retrouvent avec un part non négligeable de leurs revenus amputées, parce que les affaires ne marchent plus. Des sociétés écrans se sont multipliées dans le circuit de la fourniture des services à l’administration publique en contraignant les entreprises enregistrées au fisc à mettre les clés sous le paillasson», dépeindra-t-il la situation du pays.
La dose du RPM
Après la présentation de la situation dans laquelle se trouve le pays du fait de la mauvaise gouvernance, l’honorable Yaya Sangaré ne s’est pas fait prier pour donner une bonne dose au RPM. A l’en croire, nous constatons la démotivation et la démission des hauts cadres parmi les mieux formés, les plus inventifs, les plus dynamiques et les plus entreprenants dans l’administration publique. Les médiocres et les laudateurs ont remplacé les plus méritants, s’indigne-t-il. Avant de poursuivre que la plupart des cadres compétents qui restent à leurs postes le sont par manque d’autres options. Sinon, dit-il, «ils sont constamment humiliés par les moins que rien dont le seul mérite est de posséder la carte de membre d’un parti politique tentaculaire auquel ils ne croient même pas». Pour M. Sangaré, ce sont des gens, pour la plupart peu scrupuleux qui se retrouvent aux commandes de l’Etat.
«Le pouvoir est en train de tomber progressivement dans une forme de disgrâce à cause des écarts insupportables dans la gestion du pouvoir, tant par les dérives du parti au pouvoir que par le zèle de certains proches d’IBK, à la limite tombés dans la malveillance contre le peuple», soutiendra-t-il. Partant, Yaya Sangaré avertira que les conséquences d’une telle situation sont imprévisibles et fâcheuses. De la pauvreté partout, le taux de chômage qui explose, des salaires qui ne suffisent plus, la violence qui gagne du terrain, l’inflation des prix des denrées de première nécessité, commente-t-il. «En attendant, je ne suis pas le seul à m’inquiéter…Alors, si nous nous couchons, nous sommes morts. La menace d’une explosion sociale est sourde. Car le silence d’un peuple meurtri est comparable à celui d’un fusil chargé ; le fusil chargé ne parle que pour tuer», préviendra-t-il.
Faut-il le rappeler, cette sortie médiatique du député Sangaré, jugé très proche du Président Alpha Oumar Konaré, explique le grand malaise de l’Adema. Car elle fait suite à une autre sortie médiatique du président de l’Adema, Tiémoko Sangaré, qui disait: «Advienne ce qui s’en suivra, le RPM sera tenu pour responsable de ce qui arrivera, si jamais les barons de ce parti continuent à relever nos militants de l’administration sans raison valable. La réussite du quinquennat d’Ibrahim Boubacar Kéita dépendra des efforts des militants de la majorité présidentielle et non d’un seul parti».
Oumar KONATE


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