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Le 8 juin est mort, vive le 8 juin: Retour sur un discours historique qui continue de marquer les esprits 24 ans après
Publié le lundi 6 juin 2016  |  Infosept
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© AFP

Photo: Alpha Omar Konare




Après la glorieuse date du 22 Septembre 1960, la fatidique du 19 Novembre 1968 et de la mémorable du 26 Mars 1991, le Mouvement Démocratique avait réussi à faire entrer dans les grandes dates du Mali, le 08 juin comme date d’investiture du premier président démocratiquement élu du Mali. Ainsi depuis 1992, cette date fut inscrite en lettres d’or dans les annales de l’histoire de notre pays jusqu’au stupide coup d’Etat du 22 mars 2012 où une junte militaire perpétrait un retour en arrière mettant ainsi définitivement entre parenthèses cette date symbolique à laquelle les Maliens s’étaient si habitués. Mais ni les falsificateurs de l’histoire contemporaine, ni les ennemis de la Démocratie ne réussiront à nous faire oublier cette date qui marqua la fin de la dictature et annonça l’aube de la longue et exaltante marche vers un Etat démocratique dans lequel les droits et libertés publiques seront garantis. Les démocrates accepteront-ils que cette date soit classée, à jamais, dans les oubliettes ? Le peuple malien à l’unisson doit se rappeler ce que fut auparavant le 08 juin. Voyage au cœur d’une date que le Mouvement Démocratique ne saurait passer sous silence. Extraits choisis du Discours d’investiture du Président Alpha Oumar Konaré le 08 Juin 1992 :
« Aujourd’hui, grâce à Dieu, au sacrifice de nos martyrs, aux bénédictions de nos anciens dont celles d’un vieux maître d’école et d’une ménagère, le peuple souverain du Mali m’a investi de la lourde mais exaltante mission de conduire les destinées de notre pays.
Je suis prêt à assumer ce redoutable honneur. En ces instants où s’ouvre pour notre peuple une page d’espoir dans son histoire glorieuse, je voudrais saluer et remercier les peuples frères et amis qui nous ont apporté leur aide et leur solidarité et qui ont permis que ce jour se lève. Je voudrais m’acquitter de l’agréable devoir de remercier leurs Excellences les chefs d’Etat, les ministres, les envoyés spéciaux, les personnalités étrangères qui nous font l’insigne honneur de venir en ce jour nous témoigner de leur fraternité, de leur estime et de leur solidarité. Le peuple malien saura se souvenir. Ce jour est pour nous une étape dans la longue lutte que, depuis plus d’un siècle, notre peuple mène pour une plus grande maîtrise de son propre devenir, pour plus de bonheur et de prospérité, pour échapper à la sombre spirale de la misère, du désespoir, de l’exclusion, de la fatalité. Ce jour s’est construit en échos des journées sanglantes des mois de janvier et mars 1991, des grandes journées de meetings et de marches qui les ont précédées, où le Mouvement démocratique uni déroulait son humaine revendication dans les rues de nos villes. Il s’est construit en échos du combat de l’ombre que beaucoup ont mené pendant 23 ans durant lesquels certains sont morts.
Ce jour est le fruit de douleurs transfigurées. Cela nous crée une obligation de mémoire, mais également une ardente obligation de changement pour que s’améliorer la vie du plus grand nombre …. Le Mali est une grande pirogue. Aucun de ses occupants ne devrait souhaiter qu’elle chavire. "Le Mali peut tanguer mais le Mali ne chavirera pas", dit le légendaire dicton. De grandes difficultés nous assaillent aujourd’hui. Des épreuves plus grandes pourront surgir. Je suis persuadé que nous avons les moyens de les transcender. C’est un immense honneur pour nous que d’être appelés à les affronter. Nous y ferons face avec tout notre peuple mobilisé de façon sereine et déterminée. Personne ne le fera le Mali à la place des Maliens. L’avenir, mes chers compatriotes, est aujourd’hui relancé de plus belle pour le Mali, pour le Mali et l’Afrique».
En définitive, le 8 juin doit être gravé en lettres de diamant dans la mémoire de tous les démocrates pour empêcher aux falsificateurs de l’histoire et autres ennemis de la démocratie de venir à bout de notre bébé enfanté dans la douleur et dans le sang « la DEMOCRATIE ». Qui oubliera la profondeur de cette pensée quand le président Konaré disait : « je ne suis pas un père de la Nation. Je ne suis qu’un fils parmi les fils appelé à jouer le rôle d’ainé sans être le plus âgé ».
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com


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