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Mali : l`Afghanistan de François Hollande ?
Publié le dimanche 3 fevrier 2013  |  lepoint.fr


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© aBamako.com par A S
Visite du président François Hollande à Tombouctou.
Tombouctou, le 02 février 2013, le président français s`est rendu à Tombouctou à la rencontre des troupes françaises en position dans la région.


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Ni les succès actuel de l'offensive, ni l'accueil enthousiaste fait au président ne doivent tromper. Le risque d'un conflit qui s'éternise est bien réel.

C'est la comparaison que redoutent les chefs militaires français. Le nord du Mali - et particulièrement le massif de Tigharghar, près de la frontière algérienne, avec ses grottes, ses oueds encaissés, ses points d'eau - ne risque-t-il pas de devenir ce que les montagnes de Tora-Bora ont été pour les Américains et les troupes de l'Otan en Afghanistan ? Un refuge imprenable où les islamistes chassés des villes du désert se dissimuleront et reprendront des forces pour lancer des coups de main sur une bourgade, un convoi, miner des pistes, préparer des attaques de kamikazes, enlever des otages qui s'ajouteraient à ceux qu'ils détiennent déjà. Avec cette conséquence : si les villes restaient à peu près protégées, aucune piste ne serait jamais sûre.


Car si l'offensive dont les troupes françaises ont été l'élément de percussion a été jusqu'à présent relativement facile grâce à l'aviation et à leur supériorité en armes, si, comme François Hollande l'a clairement indiqué, elles poursuivent leur avance en direction du nord, ce qui les attend est d'une tout autre difficulté. Certes, les forces envoyées par les pays africains sont appelées à se renforcer dans les semaines à venir. On espère 6 000 ou 7000 hommes venant notamment du Tchad et du Nigeria, ainsi que d'une demi-douzaine d'autres pays de la Cedeao, l'organisme de coopération de l'Afrique de l'Ouest. Avec dans ce domaine quelques bonnes surprises, comme l'arrivée prochaine de 730 Togolais qui n'étaient pas prévus.

Les semaines à venir déterminantes

Mais il faudra voir à l'épreuve ces soldats pas tous très aguerris ni équipés. Les Français ont été stupéfaits de s'apercevoir que certains militaires maliens faisaient la guerre en tongs ! Il faudra surtout unifier le commandement de cette troupe disparate. Ce qui n'est pas gagné quand on songe à certaines susceptibilités régionales.

L'observation du terrain, le repérage des moindres mouvements, de jour comme de nuit, vont dans cette deuxième phase devenir déterminantes. Or, si les Américains, grâce à leurs avions Global Hawk et leurs relevés satellite, ont fourni aux troupes françaises des données précieuses, il n'est jamais confortable pour un commandant en chef de devoir compter sur des informations étrangères, même si elles sont alliées. Or, en ce domaine, nos malheureux drones Harfang, expédiés à Bamako après leur campagne d'Afghanistan, sont insuffisants en vitesse comme en autonomie. Nous payons aujourd'hui le retard pris dans ce domaine pour des raisons de chamaillerie politique et industrielle.

Il faudra donc compter, pas dans les semaines, mais dans les mois qui viennent, sur les drones Predator que les États-Unis ont décidé, après l'accord cette semaine du gouvernement nigérien, de positionner dans la région d'Agadez. Certes, ce n'est pas aussi simple pour l'armée française que de disposer de son propre matériel, mais cela aura au moins l'avantage d'impliquer des Américains pour l'heure très réticents à s'engager dans le Sahel où, comme vient de le rappeler devant le Sénat le nouveau ministre de la Défense, Chuck Hagel, "Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) ne constitue pas une menace directe pour le territoire des États-Unis". C'est juste oublier qu'avant 2001 on aurait pu dire la même chose de l'Afghanistan et des camps où les talibans entraînaient des volontaires du djihad pour préparer les attentats du 11-Septembre.


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