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Lutte contre le terrorisme : La CEDEAO envisage « une force régionale »
Publié le lundi 6 juin 2016  |  studiotamani
Ouverture
© Autre presse par DR/Présidence SN
Ouverture de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d`État et de gouvernement de l`UEMOA
Dakar, le 5 juin 2016 - La Session extraordinaire de la Conférence des chefs d`État et de gouvernement de l`Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) s`est ouverte, ce matin, à Dakar.




L'Afrique de l'Ouest s'interroge sur la création d'une force régionale antiterroriste. Cette question a occupé une large place dans les discussions entre les représentants des 15 états membres de la CEDEAO ce week-end à Dakar. Pour le président du Burkina Faso, pays visé par les attaques de 2015, il faut une coopération militaire renforcée avec d'avantage de surveillance des frontières.

Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, jusqu'ici épargnés par le terrorisme, ont connu l'année dernière une série d'attentats meurtriers, tandis que le groupe islamiste Boko Haram, a étendu ses exactions aux pays frontaliers.
En sept ans de violences, il aurait fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés. Le béninois Marcel Alain de Souza, président de la Commission a estimé que la multiplication des nombreux foyers de terrorisme dans l'espace de l'organisation oblige désormais ses membres à coordonner et à harmoniser les efforts et développer les synergies. Cela dans le but de mobiliser les ressources pour faire face à la montée du terrorisme.
Selon lui, tout cela « pousse naturellement à réfléchir davantage sur la constitution d'une force régionale d'intervention ».
De son côté le chef d'Etat sénégalais Macky Sall a déclaré que « les attaques au nord du Mali, à Bamako, à Ouagadougou et à Grand Bassam montrent clairement que la menace terroriste reste une source de préoccupation pour la sous-région. Il a tenu cependant à « lever tout amalgame » entre Etats musulmans et terrorisme : « il n'y a aucun Etat islamique en Afrique de l'Ouest correspondant aux visées terroristes de Boko Haram. L'islam, a-t-insisté, n'a rien à voir avec le terrorisme et sa folie meurtrière ».
A Dakar les chefs d'état et de gouvernement ont demandé l’adaptation du mandat de la Minusma au contexte sécuritaire au Mali. Le président du Burkina Faso, plaide pour une coopération militaire renforcée avec d'avantage de surveillance des frontières. Toutefois, selon le Président Kaboré, ce nouveau dispositif ne doit pas empêcher les échanges commerciaux entre les états, quand on sait que ces échanges représentent plus de 16 milliards, contre 60 milliards avec les pays de l'Europe.

Roch Marc Christian KABORE est au micro de nos confrères de RFI :
« Il est évident que les pays de la CEDEAO sont déterminés. C'est pour cela que pour le cas du Mali, nous avons demandé que la Minusma puisse rehausser le niveau de ses compétences pour qu'elle puisse passer à des actes d'attaque et non simplement de sécurisation.
Deuxièmement, nous avons pensé qu'il faut toujours faire en sorte que l'ensemble des états puisse avoir une coopération plus forte en matière d'information, de renseignement en matière également d'entre-aide que nous devons avoir sur nos frontières afin de les sécuriser. Maintenant, il y a l'engagement que nous avons, il y a le fait que nous sommes des pays qui devons faire face au développement, aux besoins d'améliorer les conditions de vie de nos populations. D'autre part il est difficile de nous engager dans une guerre dont nous ne pouvons pas assurer tous les moyens. C'est pour cela que nous sollicitons la contribution de toutes ces puissances pour nous aider. Il y a donc un vrai travail à faire ensemble au plan mondial, et l'Afrique compte apporter sa partition dans ce combat que nous allons mener. La sécurité et la lutte contre le terrorisme ne doivent pas freiner tous les efforts de libre échange que nous devons avoir. Sinon nous serons étouffés ».
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