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Magma Gabriel Konaté à la Journée de l’Afrique célébrée au Centre Kôrè de Ségou : «L’Afrique depuis 56 ans ne fait que ramper»
Publié le mardi 7 juin 2016  |  Le Reporter




Tous les 25 mai, les Africains célèbrent la Journée de l’Afrique. Partout en Afrique, chacun fête cette journée dédiée à l’intégration des peuples et la renaissance africaine. Cette année, le Centre culturel Kôrè de Ségou, en collaboration avec Arterial Network Mali-Kya, a célébré la journée de l’Afrique par un café littéraire (Kôrè barou) riche en enseignements. Peut-on concevoir le développement de l’Afrique sans la culture ? Pour le célèbre Magma Gabriel Konaté, animateur du débat et auteur du recueil de nouvelles intitulé «LES RAMPANTS suivi de LA CONDITION », la réponse est non. Magma Gabriel Konaté, journaliste, homme de théâtre, enseignant, acteur de cinéma, artiste exceptionnel, est aussi écrivain, mais, selon lui, à ses heures perdues.
Il vient de publier aux éditions JAMANA, un recueil de nouvelles intitulé : «LES RAMPANTS suivi de LA CONDITION». Dans ce roman, l’artiste exceptionnel qui a déjà écrit une bonne partie des belles pages du cinéma malien, en sa qualité d’acteur, est formel : «On ne pourra jamais développer le continent africain sans nos cultures». Avec une telle conviction, nous disons que pour sa journée de l’Afrique célébrée à Ségou le 28 mai 2016, le Centre Kôrè, initiateur de l’événement, ne pouvait pas trouver meilleur conférencier que Magma Gabriel Konaté.
Le conférencier a indiqué que sa démarche littéraire est le fruit d’un constat de longue date. Selon lui, déjà au lycée, ils étaient convaincus que l’Afrique est victime de la ‘’pauvritude’’, qui n’est rien d’autre que le fait que les Africains sont riches de la culture des autres et pauvres de leur culture. «Avec ce constat, quand j’ai eu l’opportunité d’écrire, j’ai tenu à dire qu’il faut qu’on fasse tout pour nous développer sur la base de nos cultures. Seul cela est durable», a-t-il indiqué. Le conférencier n’a pas caché sa conviction en ce que l’Afrique est et reste un continent toujours colonisé politiquement, religieusement et économiquement. Mieux, il dira que les Africains se sont mis dans des dispositions de copier simplement tout ce qu’ils voient en Europe, sans capacité d’adaptation. Et pour dénoncer tous ces travers, Magma Gabriel Konaté, dira qu’il a décidé d’écrire «LES RAMPANTS suivi de LA CONDITION », un recueil de nouvelles qui met en exergue la pertinence de la sauvegarde et de la préservation de nos valeurs culturelles.
Dans un résumé qu’il a voulu succinct, il dira que «Les rampants, c’est l’histoire d’un garçon qui avait le pouvoir de désigner celui qui allait prochainement mourir». Convaincu de ce pouvoir, à l’occasion des obsèques d’une forte personnalité de la contrée, il prendra tout le monde en otage. «Le premier à se mettre débout dans cette assemblée sera la prochaine victime», avait-il menacé. Et, ce jour-là, de l’imam à l’habitant insignifiant, en passant par les grands commerçants, les chefs de village, les griots, etc., personne n’osa se mettre débout après les funérailles, de peur d’être la prochaine victime. Et, ce n’est que tard dans la nuit, qu’ils se sont mis à ramper pour rentrer chez eux. Humiliés, les anciens rayaient du vocabulaire de la localité le mot «rampant». «Cette histoire du Sélédo (cimetière) ne doit plus être racontée et personne ne s’assiéra désormais pour invoquer le Tout-Puissant après l’inhumation d’un corps», a-t-il révélé. Avant de soutenir que l’Afrique rampe depuis les indépendances parce que ses fils et filles refusent de se mettre débout de peur de mourir comme dans l’histoire de son texte : «LES RAMPANTS».
En ce qui concerne «LA CONDITION», deuxième nouvelle, Magma Gabriel Konaté dira qu’elle est dans la même veine que la première : «LES RAMPANTS». «LA CONDITION» est une histoire qui fait la promotion de la parole donnée. Met un accent sur le comportement du chef, sa responsabilité, sa modestie…», a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que de nombreux chefs en Afrique ont oublié qu’ils le sont parce qu’il y a un peuple derrière eux et qu’ils doivent être au service de ce peuple qui mérite leur respect. Selon l’auteur, les deux textes sont écrits dans un style «français parlant bamanakan», inspiré par des grands auteurs comme Amadou Hampâté Ba et Massa Makan Diabaté. «Ce style permet au grand nombre d’accéder à la connaissance», a-t-il déclaré.
Attaher Maïga, secrétaire général de Aterial Network Mali-Kya, est ensuite intervenu pour une présentation de l’Organisation de l’Unité africaine, devenue Union africaine. Il a aussi donné les raisons pour lesquelles les leaders africains ont décidé de célébrer, chaque 25 mai, la journée de l’Afrique.
Assane KONE
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