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Les bérets rouges en assemblée générale : «Pour le moment, on ne peut pas dire qu’il y a réconciliation», dixit l’adjudant-chef Yaya Bouaré
Publié le lundi 4 fevrier 2013  |  Le Prétoire


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Le mercredi 30 janvier, une trentaine de militaires et policiers sur les 53 arrêtés dans le cadre de l’enquête dans l’affaire dite des bérets rouges, ont bénéficié de la liberté provisoire. Le lendemain, les commandos parachutistes organisaient un grand rassemblement chez eux à Djokoroni- para.


Ainsi, les bérets rouges et leurs familles avaient pris d’assaut la place d’arme du 33è régiment des commandos parachutistes (Rcp). Entre bruits de klaxon et cris de joie, femmes et enfants de commandos ont exprimé leur fierté et leur satisfaction de revoir les leurs, coiffés du béret rouge après que ce régiment ait été «dissout» par le capitaine Amadou H. Sanogo, après le coup de force avorté du 30 avril 2012. Depuis lors, un climat de suspicion règne entre les Bérets verts et les Bérets rouges, les seconds étant presque mis à l’écart.

« Nous sommes contentes de revoir nos maris en tenue », se réjouit Mme Doumbia Djénéba Touré, pourtant consciente des défis qui les attend, notamment la libération du Nord. «Il n’est pas normal que des forces étrangères viennent libérer notre pays alors que nos maris sont disponibles », dénonce de son côté Mme Doumbia Bakouma Kouyaté, cette autre épouse de commando, coiffée d’un béret rouge.

L’objectif de la rencontre du jeudi était bien clair: montrer au peuple malien que les Bérets rouges sont bien là et qu’ils sont prêts à rejoindre leurs frères d’armes au front. «Dès lors que le président de la République a décrété l’état d’urgence, nous n’avons plus rien à chercher ici», reconnait l’adjudant-chef Yaya Bouaré, après avoir demandé pardon au peuple et à l’armée pour les évènements survenus en avril dernier. «Nous devons nous pardonner et regarder devant », souhaite-t-il. Mais, à la question de savoir si la réconciliation est désormais consommée entre les frères d’armes, l’adjudant-chef Bouaré ne mâche pas ses mots. Pour lui, tant que leur régiment n’est pas remis en place, on ne peut pas dire que les esprits se sont réconciliés. Lire autres articles sur maliweb.net. Le sous-officier supérieur demeure néanmoins convaincu que la libération de notre territoire veut qu’ils agissent en toute union et dans un esprit patriotique. C’est pourquoi, les Bérets rouges, par sa voix, ont, comme ils l’ont fait par le passé, réaffirmé leur disponibilité au service de la nation malienne.

L’adjudant Oumar Konaré, quant à lui, rejette toute idée de dissolution de leur corps. «Cela n’est possible que par décret présidentiel», fait-il savoir, se disant prêt à abandonner l’uniforme plutôt que de rejoindre une autre unité, après avoir passé 27 ans au service du Rcp. A croire le sergent Yssouf Bamba, si les Bérets rouges refusent de cheminer avec les autres unités, c’est seulement parce qu’ils n’ont ni les mêmes formations, ni les mêmes techniques de combat. «Nous avons une formation beaucoup plus pointue», se vente-t-il.

Nous avons l’espoir que la libération des détenus (les autres devraient être relâchés cette semaine) contribuera à faire enterrer de manière définitive la hache de guerre, pas celle que nous aurons à utiliser contre l’ennemi commun, mais celle qui ne fait que diviser des frères d’armes, fragilisant du coup notre vaillante armée. Notre pays en a vraiment besoin.

Bakary SOGODOGO

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