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Ambassade de CHINE au Mali: Un sit-in du Synacodem réprimé par la police
Publié le jeudi 9 juin 2016  |  Le Prétoire
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© aBamako.com par A S
Remise d`équipements à certains organes de presse par l`ambassade de Chine au Mali
Remise d`équipements à certains organes de presse par l`ambassade de Chine au Mali, le 13 Novembre 2015 à la Maison de la Presse.




Un sit-in du Synacodem pour dénoncer des mesures d’austérité que la Chine a prises contre les commerçants a été réprimé le mardi dernier devant l’ambassade de Chine par les forces de l’ordre.
Les militants du Synacodem avec le soutien d’une vingtaine d’associations et autres organisation de la société civile (Cagcd, Adisa-MP, l’Association Diamaka hake, Kurukan Fuga, Trop c’est trop, Antorola; Yerewoloton Commune II etc.) réclamaient l’assouplissement des conditions d’obtention de visas de la Chine. La police a utilisé la méthode forte pour disperser les manifestants avec à la clé trois interpellations, plus de 40 motos saisie et plusieurs blessés. Contraints de renoncer au sit-in, les responsables du syndicat ont rencontré la presse au siège du Synacodem.
Avant de faire le point sur le bras de fer entre l’ambassade de la Chine au Mali et les commerçants, le président de la commission d’Organisation du sit-in, Bamba Tidiani Kanadji a dénoncé l’action punitive de la police contre les manifestants «Nous sommes dans un Etat de droit, notre action n’est pas contraire aux principes de la démocratie. Pour quoi nous traiter comme des citoyens de seconds rangs? Nous sommes à ce niveau parce que l’Etat n’a pas fait ce qu’il faillait. La police peut empêcher le sit-in mais pas la fermeture de nos boutiques. Le gouvernement doit comprendre que la fermeture du marché chinois aux opérateurs économiques maliens est due au fait que les Chinois veulent envahir le marché malien et prendre pour toujours le contrôle de notre économie. Nous exigeons la réciprocité dans les conditions d’octroi des visas ; l’octroi de Visas à longs termes avec entrées multiples ; la délivrance de visa d’une durée de séjour, supérieure à 45 jours ; la levée de la lettre d’invitation officielle dans les conditions d’octroi du visa et la levée de la lettre de garantie de la Ccim. Le seul argument que la Chine avance est la menace terroriste, mais c’est une mesure d’interdiction à peine voilée. Le Mali est le seul pays victime de cette mesure dans la sous-région. En plus des gros contrats dont elle bénéficie chez nous, la Chine veut nous imposer de nous ravitailler chez leurs opérateurs économiques qui sont en route pour le Mali».
Le Président Bamba Tidiani Kanadji pense que plus de 90% des commerçants maliens s’approvisionnent en Chine. Selon lui, c’est la deuxième fois que la Chine tente d’imposer des mesures de restriction aux commerçants maliens. En 2007, ils avaient demandé que tout commerçant désirant se rendre en Chine bloque la somme de 3 millions de FCFA dans une banque et se procure un billet d’avion auprès d’une agence que les Chinois lui auraient indiquée. A l’époque, les autorités ont trouvé une solution à ces mesures. Mais cette fois-ci, ils reviennent à la charge en exigeant des commerçants maliens qu’ils aient des lettres d’invitation de leurs fournisseurs en Chine, qui doivent également se faire agréer par les autorités chinoises. Pire, les Chinois ne veulent pas que cette demande soit envoyée par courriel, mais fournie en copie dure avec un cachet original. Cela suppose que le fournisseur doit poster la lettre d’invitation, ce qui engendre beaucoup de pertes de temps et des tracasseries, a dit le Président.
Il ajoutera que, comme cela ne suffisait pas, cette demande ne donne droit qu’à un mois de séjour sur le sol chinois. «Que vous ayez fini ou pas, vous devez quitter le sol chinois et revenir au Mali pour renouveler la lettre d’invitation. Cela n’est pas possible car les commerçants n’ont pas les moyens de débourser chaque fois un million de francs CFA pour aller en Chine.»
Face à cette situation, le Synacodem invite les autorités à prendre à bras le corps ce problème. Sinon, ils sont prêts à marcher sur tous les investissements chinois de la place, comme ce fut le cas dans certains pays voisins.
Nouhoum DICKO

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