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Choguel Maïga: ‘‘le grand nombre de victimes du terrorisme, ce sont les forces maliennes’’
Publié le jeudi 9 juin 2016  |  Info Matin
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier sur la stratégie de la communication gouvernementale.
Bamako, le 10 mars 2015 au CICB. Le ministre de l`Economie Numérique, de l`Information et de la Communication, M. Choguel Kokala MAIGA a ouvert un atelier de 3 jours sur la stratégie de la communication gouvernementale.




Diriez-vous que la paix, un an après la signature de l’Accord l’Alger, est revenue dans le Nord, il y a peu sur notre antenne, l’opposant Tiébilé Dramé affirmait qu’il n’y avait « ni paix, ni réconciliation nationale » ?

Choguel Maïga : Je pense que dès la signature de l’accord, l’ensemble des acteurs était conscient du fait que la mise en œuvre de l’accord ne sera pas un fleuve tranquille.
Le processus est que, ça va prendre du temps, ça va demander beaucoup de persévérance et surtout de détermination, mais aussi de la confiance entre les acteurs. Ce que nous constatons, ce que nous pouvons dire à ce stade, c’est que depuis la signature de l’accord, aucun des groupes signataires n’a revendiqué officiellement une attaque contre le Mali.
Ce qui prouve à suffisance que tous les protagonistes se sont inscrits dans la dynamique de l’accord.
Les différentes attaques enregistrées à nos jours et pendant toute l’année sont des actes résiduels, dont les auteurs sont les groupes terroristes combattus par l’Etat et ses partenaires et qui sont contre l’accord, combattus aussi par les mouvements armés.

Les attaques meurtrières se sont multipliées au cours des dernières semaines. Douze membres du personnel onusien ont perdu la vie en trois semaines
Leur objectif est très clair aujourd’hui, c’est de faire en sorte qu’ils sèment la terreur partout. Distraire tout le monde de la seule voie qui vaille, celle de la paix et de la réconciliation.
Aujourd’hui, les ennemis de la paix, les trafiquants de tous genres cherchent à démoraliser, et les Maliens, et leur gouvernement et leurs partenaires.

Tiébilé Dramé déclare que le Mali exporte l’instabilité chez nos voisins. Première question : n’a-t-il pas tort, mais diriez-vous aussi que Tiébilé Dramé, par ses attaques contre le gouvernement malien, démoralise le Mali en quelque sorte ?
Je pense que fondamentalement, il a tort.
Dire que le Mali exporte le terrorisme, relève pour le moins d’une déclaration hasardeuse parce que tout le monde sait, par les temps qui courent, que les terroristes ne connaissent ni frontières ni limites ni nationalités. Ils frappent partout. Je ne peux pas le soupçonner de vouloir démoraliser les Maliens parce que je ne vois pas un Malien qui se fixe comme objectif, de par ces déclarations, de s’associer indirectement à ce qui se passe dans le Nord de notre pays.

Autre critique de Tiébilé Dramé, « l’immobilisme » politique dans lequel se trouve le Mali, Bamako où il semble imputer cet immobilisme aux absences répétées du pays du président IBK. Il qualifie des dirigeants du Mali « d’autistes » ?
Pour ce qui concerne les déplacements du président de la République, qui mieux que lui peut porter la voix du Mali au-delà de ses frontières ? Est-ce que c’est parce que le président est absent que les terroristes foncent sur une base de la Minusma dans un véhicule bourré d’explosifs ? Vouloir lier les deux choses, je pense que ça relève de l’imprudence sur le plan politique. Parce qu’il ne faut pas que les uns et les autres oublient que tous ceux qui sont appelés à gérer le pays un jour ou l’autre doivent savoir que leurs déclarations pourront les rattraper.
La lutte contre le terrorisme doit conduire notre pays, l’ensemble des fils, à une saine alliance. Il n’y a pas d’opposition ni de majorité quand il s’agit de la lutte contre le terrorisme. Je pense qu’il y a des limites qu’on ne doit pas dépasser.

N’est-il pas temps, comme le souligne effectivement Tiébilé Dramé, de rassembler les forces vives du pays, d’organiser une vaste concertation et de faire revenir au pays des Maliens qui ont l’expérience de la gestion de l’État. Je pense bien sûr à Amadou Toumani Touré, ATT, exilé ?
Le fait de rassembler les Maliens d’abord : jamais dans l’histoire du Mali, nous sommes à notre quatrième accord, je crois, aucun accord n’a fait l’objet d’autant de concertations avant sa signature. Jamais dans l’histoire du Mali.
Concernant maintenant le retour de l’ancien président, Amadou Toumani Touré, je pense que le président de la République s’est exprimé sur la question récemment. Il a dit tout le bien qu’il pense du président Touré. Il faut s’en tenir à ça.

Cependant, ATT pourrait revenir assez rapidement ?
Ça, c’est un sujet sensible. Le président de la République a dit expressément qu’il espère qu’ils se verront bientôt. Je pense qu’une bonne lecture politique indique clairement que le président est dans de bonnes dispositions.

On a évoqué le rôle majeur de la Minusma. Mais les grandes absentes de cet entretien pour l’instant, ce sont les forces maliennes. J’ai envie de vous dire, cet entretien ne pourrait-il pas se terminer, somme toute, par cette interrogation : que font les forces maliennes dans le Nord ?

Les forces maliennes, cher ami, depuis le début de la crise, se sont données corps et âme, même pendant l’opération Serval. On en a parlé peu. Mais l’occupation de tout le terrain qui a été conquis, c’est en tandem avec les forces françaises. L’armée malienne a été présente partout où cela était nécessaire.
Il est vrai qu’il y a eu des difficultés dans certaines localités pour être présent pour des raisons sur lesquelles je ne veux pas revenir. Mais aujourd’hui, partout où le devoir appelle l’armée malienne, elle est là. La preuve, c’est que le grand nombre de victimes du terrorisme, ce sont les forces maliennes. Il est vrai qu’il y a nos amis aussi qui tombent, il y a les populations civiles innocentes qui tombent.
Dire aujourd’hui que l’armée malienne est absente ne correspond pas à la vérité. L’armée malienne fait tout ce qu’elle peut. Nos services font tout ce qu’ils peuvent. Et vous voyez comment les réseaux sont démantelés chaque jour qui passe, des réseaux de djihadistes et de terroristes sont démantelés. Ça veut dire que les forces armées de sécurité, aujourd’hui, ont repris confiance en elles-mêmes.

Source : RFI
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