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Préservation et protection des terres: Kayes malade de son environnement
Publié le jeudi 9 juin 2016  |  Info Matin




Kayes, en ce jour du vendredi 4 juin 2016 était la capitale de l’environnement. Tous avec à leur tête, Mme KEITA Aminata MAIGA, épouse du Président de la République, le Dr Boulkassoum HAIDARA, président du Conseil économique, social et culturel, parrain de l’édition de cette année, les anciens et l’actuel ministre de l’Environnement : Nancouma KEITA et Ousmane KONE ont pris d’assaut la salle Massa Makan DIABATE pour stimuler la conscience citoyenne. Autant notre pays est à la croisée des chemins face à la dégradation poussée de ses sols, autant il a été partagé que Kayes est aussi malade de son environnement.

La quinzaine de l’environnement se veut un moment de forte communion et surtout de communication sur les enjeux liés à notre environnement et aux défis auxquels nous faisons face au moment où les phénomènes de changements climatiques sont une réalité, l’avancée du désert, une évidence, et la dégradation de notre cadre de vie est plus que jamais avérée.
C’est donc pour agir et agir vite que cette quinzaine a été initiée, depuis 17 ans, par le ministère de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable et les partenaires techniques et financiers de notre pays pour appeler la conscience de chaque Malien et de chaque Malienne.
Et c’est avec beaucoup de fierté qu’après Ségou en 2014, Sikasso en 2015 que la capitale des Rails a accueilli l’édition de cette année.
Au regard de la grande mobilisation de la ville hôte autour de l’événement retransmis en direct sur l’ORTM et relayée par toutes les radios de la ville, Kayes a démontré qu’elle reste mobilisée pour barrer la route à l’avancée du désert, pour lutter contre l’insalubrité afin d’assainir le cadre de vie.
En tout cas, des commentaires des observateurs, cette édition 2016 marquera de son emprunte la vie de la Nation malienne avec autant de signes qui donnent espoir et qui font croire que la lutte contre le changement climatique sera gagnée.
Voilà pourquoi par les voix les plus autorisées, notamment le maire de la commune urbaine, Abdoulaye CAMARA, et le Gouverneur de la région, Baba Hama MAIGA, se sont engagés et ont engagé la région dans le cadre de la préservation et de la protection de l’environnement. Car pour eux, personne ne doit rester en marge de cette mission devenue, par la force des choses, une impérative pour toute la région.
Le cri de coeur
Et pour cause : si la région regorge d’importantes réserves forestières avec ses 20 forêts classées pour une superficie de 258 250 hectares et 9 réserves de faune pour une étendue de plus de 2 millions d’hectares, force est de regretter que les conditions climatiques défavorables ont contribué à la fragilisation de l’ensemble de ces écosystèmes.
D’où, ce cri de cœur, doublé d’un appel à la conscience du Gouverneur de la région et du Maire, lesquels ont rappelé la lourde et la délicate mission qui incombe à la région de préserver et de protéger ses dernières réserves de fauniques et de flores.
Si les questions de changements climatiques demeurent une préoccupation pour les autorités administratives et politiques de la cité des Rails, mais ce qui coupe le sommeil le plus à l’exécutif régional et au conseil communal, c’est bien le triste sort auquel le fleuve Sénégal fait face actuellement.
Du constat dressé par les responsables de la ville, certain des affluents du fleuve ressemblent, à certains endroits, beaucoup plus à des ruisseaux, voir souvent même à des marigots desséchés qu’à de véritables cours d’eau quand leur débit tombe à leur plus bas niveau en saison sèche.
La quinzaine de l’environnement, c’est aussi l’accompagnement des partenaires techniques et financiers qui œuvrent aux côtés de nos autorités pour une meilleure protection de nos ressources naturelles, gage d’un avenir radieux pour les générations futures.
Pour ces PTF du secteur de l’environnement et des changements climatiques, représentés à la cérémonie par Boubou Dramane CAMARA, la quinzaine de l’environnement est l’occasion d’attirer l’attention des décideurs et des populations sur la nécessité d’adopter des approches de développement intégrées, consistant à agir avec responsabilité à tous les niveaux, de manière à garantir la régénération des sources de vie pour les générations futures.
Elle est également une opportunité donnée à chaque citoyen de devenir un véritable artisan du changement pour une meilleure protection de la population. En tout cas, comme chaque à année, ils ont réitéré encore en 2016 leur disponibilité à accompagner le gouvernement dans ses efforts vers l’atteinte d’un développement inclusif, durable et pour la paix dans notre pays.
Volonté politique
La quinzaine, selon le ministre de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable, a été initiée pour renverser la tendance de comportements négatifs qui minent notre environnement.
Voilà pourquoi il a salué l’engagement de la première Dame pour la cause de l’environnement ainsi que les partenaires techniques financiers et techniques dont l’accompagnement a permis de donner une grande visibilité aux actions de protection et d’amélioration de notre cadre de vie.
Campagne de communication pour le changement du comportement, la quinzaine de l’environnement met en perspectives deux thèmes : la journée de l’environnement sous thème : « lutte contre le commerce illicite de la faune et de la flore sauvages » et la journée internationale de lutte contre la désertification avec comme thématique : « Protégeons la planète, restaurons les terres, mobilisons-nous ».
La pertinence du choix de ces deux thématiques n’est plus à démontrer ce, d’autant plus qu’il a été mis en exergue, ces dernières années, que le commerce non réglementé de la faune et de la flore sauvages a pris des proportions inquiétantes avec des conséquences négatives sur le développement économique et la sécurité de nos États.
De la révélation faite par le ministre Ousmane KONE, au-delà des dommages et déséquilibres écologiques, des pertes économiques et de conflits sociaux, le trafic de la vie sauvage a des répercussions sur la santé humaine et animale.
S’attardant sur la diversité, le ministre a révélé que le pays compte 136 espèces de mammifères dont 70 sont de grands mammifères, 640 espèces d’oiseaux connues, dont 15 sont considérées comme rares et une flore constituée de près de 1 739 espèces spontanées reparties entre 687 genres provenant de 155 familles, dont 8 espèces endémiques.
Or, la déforestation massive de nos forêts met en danger cette richesse de la faune et de la flore.
Autant donc de défis qui commandent à veiller à la préservation du patrimoine biologique pour les générations présentes et futures, mais aussi de garantir la durabilité des moyens de subsistance des populations surtout rurales. En tout cas, le ministre reconnait que l’utilisation rationnelle des ressources naturelles est la base d’une agriculture pérenne, activité qui occupe plus de 80 % de la vie active.
Se félicitant du choix de la ville de Kayes, le parrain de la plus grande campagne de mobilisation nationale en faveur de la protection de l’environnement s’est souvenu de cette époque où la région faisait la fierté avec sa ceinture de forêt de beaucoup d’arbres avec ses réserves forestières qui attiraient admiration. Mais depuis quelques années, a-t-il regretté amèrement, la région est en proie à la déforestation et à la dégradation des terres rongées par les affres de l’orpaillage traditionnel combiné à d’autres facteurs anthropiques. Avec cette situation catastrophique, Sikasso, a plaidé l’épouse du Président de la République, dévient une zone qui mérite l’attention de tout le monde.
Pionnière de la défense de l’écosystème et la protection de l’environnement, KEITA Aminata MAIGA, dans une interview qu’elle a accordée à la presse, a fait également échos en même temps que les différents intervenants du tableau sombre des conséquences néfastes des changements climatiques dans notre pays, en général, dans la région de Kayes, en particulier. Elle a regretté le fait que le Mali assiste d’une manière graduelle, à la disparition des espèces végétales et animales, à l’ensablement des cours d’eau, à la diminution des eaux de surface et souterraines.
Pourtant, reconnait-elle, beaucoup d’efforts ont été déployés à travers divers projets de protection de l’environnement qui, malheureusement, ne résistent pas à l’épreuve du temps. Une manière pour elle de dire que la question de la sauvegarde de l’environnement est cruciale et de rappeler en même temps que l’ONG AGIR reste activement engagée aux côtés du gouvernement pour renverser la tendance vers un véritable changement de mentalité et de comportement, à travers l’éducation citoyenne et environnementale qu’elle mène depuis de nombreuses années.
Elle a lancé un appel vibrant à tous et à chacun pour que « nous soyons respectueux du bien commun que constituent les écosystèmes de notre pays ». Aussi, a-t-elle incité, à renforcer le civisme et à appuyer toutes les initiatives allant dans le sens d’un véritable changement de comportement.

Par Mohamed D. DIAWARA
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