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Mois de ramadan: l’ambiance cassée par la cherté de la vie
Publié le jeudi 9 juin 2016  |  Info Matin
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de remise de dons de la TRIJEUD-Mali aux enfants de l`AMALDEME
Bamako, le 19 novembre 2015. La Tribune Jeune pour le Droit au Mali (TRIJEUD-Mali) a offert un lot de dons composés de vivres aux enfants souffrant de déficiences mentales de l`Association Malienne de Lutte contre les Déficiences Mentales chez l`Enfant (AMALDEME)




Les premiers jours du mois de ramadan s’annoncent difficiles pour les Bamakois. Et pour cause ? Contrairement à l’annonce faite la veille par les autorités nationales, le prix de certains produits bien que subventionnés par le gouvernement, ont pris de l’ascenseur dès l’entame du moi. Pire, les prix d’autres produits de grande consommation non concernés par la subvention ont doublé voire triplé. Nous avons enquêté pour vous !

Avant-Hier, premier jour du mois de ramadan, le sac de 50 kg sucre importé était vendu par certains commerçants à 23 000 FCFA, au marché Dibida, au lieu de 21 000 FCFA fixés par le ministère du Commerce de et l’Industrie. Pire, le sucre local (Séribala) était cédé depuis le samedi dernier à 21 000 FCFA au lieu de 18 000 FCFA.
Le petit mil très prisé au mois de ramadan était cédé à 300 F le kilo, contre 200 F récemment. Quant au kilo de la viande, elle y était livrée à 2 200, voire 2 250 FCFA, dans certains milieux commerçants. Cette spéculation sur les prix est palpable sur la plupart de nos marchés.
Ainsi, nous avons fait un tour au Marché Dossolo Traoré de Médine communément « Soukouni-Coura » », nous avons été surpris par une morosité déconcertante à cet endroit névralgique de la capitale.
Il est dix heures, avant-hier lundi, lorsque notre équipe de reportage constatait encore des étals vides, les kiosques et les devantures des boutiques débordées de sucre, de lait en poudre, de mil et d’huile de cuisine. Les rares clientes qui se présentaient s’indignaient de la cherté de ces produits disponibles.
« Je ne crois pas à mes yeux ! Pas plus tard que le samedi, j’ai acheté ce bidon d’huile de 3 litres à 2500 FCFA. Ce matin, la vendeuse me dit de le payer à 3000 FCFA. Tout est cher ! Je viens de payer le Kilo de viande à 2200f ; la pomme de terre dont le kilogramme était vendu à 300 FCFA la semaine dernière nous coûte aujourd’hui 500F. Le prix du kilo de l’ognon a presque doublé. Nous ne savons plus à quel saint se vouer. Si les prix sont autant chers dès le premier jour de mois de ramadan, le carême nous sera difficile les jours à venir », déplore Bintou Diané, une ménagère à Missira !
La vendeuse, Mariam Traoré, quant à elle, se plaint de l’évolution brutale des prix des produits chez les grossistes. Selon elle, le grossiste chez qui elle se ravitaille a augmenté de 2500 FCFA le prix de ses produits (Cartons d’huile de cuisine, de petit poids… etc.). À quelques mètres de là, les échalotes et les gros ognons ne font pas non plus exception à cette nouvelle règle. Vendus, la semaine dernière à 150F/kg, le prix du kilo d’ognon a grimpé à 300 FCFA, voire 350 FCFA chez certains.
Partout, les arguments des commerçants sont les mêmes : « nous achetons, nous aussi, à des prix chers ».
Connu comme le marché des tubercules et des légumes de Bamako, le marché Dossolo Traoré ne livre plus de pomme de terre à moins de 500 FCFA le Kilo. Le prix de l’igname a aussi connu une légère augmentation, à notre passage.
Les autres légumes comme la tomate, les choux, les poivrons dont les prix étaient à la portée de toutes les bourses, il y a seulement quatre jours sont devenus des produits de luxe pour beaucoup de clients, selon des ménagères venues se ravitaillées.

La colère des consommateurs
Cette spéculation sur les prix des produits provoque la colère chez nombre de Maliens. Ne pouvant plus joindre les deux bouts, à cause de la cherté de la vie, la plupart de nos interlocuteurs pensent que les responsables de notre pays se moquent des gens.
« Il faut que ces hommes politiques comprennent qu’on peut faire de la politique avec tout sauf le ventre des gens. Il y a quelques jours, le ministre et ses acolytes ont donné l’assurance, dans les journaux et à la télé, que les prix initiaux que le gouvernement a fixés n’allaient pas changer. On dirait que les commerçants attendaient cette déclaration pour augmenter les prix de tous les produits. Tout. Même le prix du kilo du haricot n’est plus à la portée des Dembélé et des Traoré, puisqu’il est cédé aujourd’hui entre 450 à 500 FCFA le kilo ! Que le ministre et ses collaborateurs retournent très rapidement dans les marchés pour régler ces prix qui ont pris l’ascenseur », nous dit Karim Traoré.
Nous avons rencontré M. Modibo Konaré, le Secrétaire General de la Fédération nationale des Associations des Commerçants Détaillants et Contribuables du Mali qui accuse d’office les commerçants grossistes : « certains grossistes ne respectent pas les consignes données par le ministère de Tutelle. Donc, s’ils vendent chers aux détaillants, ceux-ci sont obligés de revendre à des prix qui leur conviennent. Pour pallier ce problème, il faut que le ministère du Commerce et de l’Industrie soit fréquent sur le terrain, pour se renseigner auprès des détaillants, sinon les grossistes ne respectent pas les consignes de prix ».
Face à la situation plus que préoccupante, les associations des consommateurs sont interpelées, car elles sont pointées d’un doigt accusateur d’être de mèche avec des milieux d’affaires et même des décideurs.
« Où sont donc les associations qui prétendent défendre les intérêts des consommateurs ? Nous sommes abandonnés à notre triste sort entre les mains des commerçants qui n’ont aucune considération pour les citoyens », a dit Aminata Diarra, une teinturière.

Christelle Koné
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