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Attaques complexes au Nord: des complicités évidentes
Publié le vendredi 10 juin 2016  |  Info Matin
Combattants
© Autre presse par DR
Combattants du groupe Ansar Dine près de Tombouctou au Mali, avril 2012




La nouvelle forme de guerre asymétrique, mêlant emploi d’engins explosifs et tirs d’assaillants, pratiquée par les éléments djihadistes, au Nord de notre pays, faisant de nombreuses victimes autant au sein des Forces internationales ainsi que des Forces armées maliennes et de sécurité, n’est pas sans révéler des complicités. Décryptage.

Cette forme d’attaque terroriste appelée « attaque complexe » par la MINUSMA, si elle connait un regain ces derniers temps, force est d’admettre que les complicités qui la favorisent datent des premières heures de l’intervention internationale dans le Nord de notre pays pour chasser les djihadistes. L’embuscade dans laquelle sont tombées les Forces armées tchadiennes d’intervention au Mali (FATIM), un certain 22 février 2013, est à ce titre plus qu’anecdotique. Les pertes ont été lourdes : 26 soldats tchadiens sont tués et selon les sources 63, 66 ou 70 sont blessés.

Le jeu trouble
Voici l’analyse que fait un confrère de cette tragédie : ‘’La France croit que le MNLA la mènera à la cache des djihadistes ou servira d’intermédiaire à une négociation du sort des 7 otages français censément détenus dans les montagnes. La France mise aussi sur l’appui du MNLA pour éliminer les djihadistes les plus recherchés. C’est dans cette logique qu’elle a engagé un guide pour conduire des soldats tchadiens dans les grottes du Téghargar à la recherche de djihadistes planqués. Le guide s’appelle Sid’Ahmed, surnommé Trois Trois. Le MNLA le connaît bien pour l’avoir toujours vu aux côtés d’Iyad Ag Ghali, dont, au même titre que Cheick Ag Haoussa, il est l’un des affidés. En principe, le guide connaît comme sa poche les abris et caches du Téghargar; il sait où se trouve le gros des djihadistes en fuite. Au lieu de prendre des chemins de contournement pour surprendre l’ennemi, il a préféré conduire les Tchadiens droit dans une embuscade qui, de toute évidence, s’est formée suite à des messages de trahison transmis aux djihadistes. Un officier nous confie qu’au lieu de se faire surprendre, ce sont les djihadistes qui ont plongé, les premiers, les Tchadiens dans les flammes. « 15 soldats tchadiens sont morts sur le coup; ceux qui sont blessés le sont si grièvement que peu d’entre eux échapperont à la mort dans les prochains jours. Si les Tchadiens n’étaient pas aguerris, aucun d’eux n’aurait quitté les grottes le jour de l’affrontement », explique l’officier. Quant au fameux guide, il n’a pas subi une égratignure, preuve de sa complicité avec les djihadistes. En se retirant des grottes, après avoir porté une riposte sanglante aux djihadistes (96 morts), les valeureux Tchadiens ont eu le loisir de récupérer un émetteur radio djihadiste qui donne les noms de code dont les terroristes affublent leurs ennemis : les Français sont ainsi appelés « chiens » et les Tchadiens « insectes »’’.
À en croire cet analyste, le guide, de mèche avec les Français préoccupés par retrouver leurs otages, ont envoyé les FATIM à la boucherie. Pour quelles raisons ? L’histoire nous le dira !

Alliance avérée avec le MNLA
La rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a affirmé mardi 5 février 2013, se « coordonner » et « collaborer à 100 % » dans le nord du Mali avec les forces françaises contre les « terroristes » islamistes mis en fuite, ces dernières semaines.
Ce qui ne souffre l’ombre d’aucun doute, c’est la collaboration entre l’armée française et les rebelles du MNLA. « Dans le cadre de la coordination antiterroriste mise en place avec les forces françaises de l’opération «Serval», le MNLA transmettra à ces dernières toutes les informations récoltées au cours de l’interrogatoire » de deux « hauts responsables terroristes » dont le mouvement revendique l’arrestation, selon un communiqué du porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher, qui était à Ouagadougou. Le porte-parole, qui a défendu le « réel engagement » du MNLA « dans la lutte contre le terrorisme », n’a pas donné de précision sur la « coordination » évoquée avec Paris.
Le vice-président du MNLA, Mahamadou Djeri Maïga, a affirmé : « on collabore à 100 % avec les Français, on partage tout ». « On échange des informations entre nous. Tout ce qui est à notre possession, on le donne aux Français », a-t-il ajouté
Ces chefs rebelles ne jouent pas aux hâbleurs parce qu’en France même, l’on ne fait pas mystère d’une alliance avec les Touareg. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, déclarait le 22 janvier 2013 sur l’antenne de France 24 : «Je le dis pour aujourd’hui, mais je le dis aussi pour demain. Les Touaregs, sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement (…) sont nos amis». Autant dire une accusation de trahison concernant le MNLA devrait également concerner la France perçue comme le mentor de ce mouvement. Mais au lieu de cela, c’est motus et bouche cousue, si ce n’est pas un bouclier de protection qui est déployé.

La trahison des FATIM
Le récit de Wikipédia qui, de toute évidence, vise à attribuer le beau rôle aux Forces françaises pèche pourtant par certains détails croustillants. Relatant le combat à l’est de la vallée de l’Amettetaï, le 22 février, il dit : ‘’de leur côté, les Tchadiens se déploient à l’est de la vallée de l’Ametettaï. Une première colonne, sortie de Tessalit et commandée par le général Déby, contourne le Tigharghar par le nord, accompagnée d’un détachement des forces spéciales françaises. Venue de Kidal, la deuxième colonne menée par le général Bikimo (Ndlr : Un officier tchadien également) arrive par le sud. Les deux forces font leur jonction à l’est de l’Adrar. Le 22 février 2013, après quelques jours de route, les troupes tchadiennes atteignent l’entrée de la vallée de l’Amettetaï’’.
Ce que l’on note, c’est que la colonne commandée par le général Deby, fils du Président Idriss Deby ITNO, était bel et bien accompagnée d’un détachement des Forces spéciales françaises. Mais l’on retrouve dans le récit : ‘’contrairement aux Français qui ont avancé prudemment dans la vallée de Tibeggatine, les Tchadiens attaquent en force’’. Que cache le terme ‘’prudemment ?’’. Ne faudrait-il pas plutôt comprendre qu’ils ont volontairement ralenti leur progression pour laisser les Tchadiens aller seuls se jeter dans la gueule du loup ? Il y a lieu de le croire. Et pour cause, il est dit dans le récit : ‘’des affrontements éclatent sur plusieurs points de l’oued, mais les combats les plus sanglants ont lieu sur une colline, au nord de l’entrée de la vallée’’. Le Nord, c’est le côté d’où étaient censées arriver les forces du général Deby et les éléments des Forces spéciales françaises qui ont manqué, comme par enchantement, à l’appel.
Les Tchadiens ont attaqué en force. Ainsi, ils sont responsables de ce qui leur est arrivé ; ils ont joué aux têtes brûlées ; tactiquement, ils ont manqué de discipline. C’est ce qu’il est permis de comprendre par ‘’ les Tchadiens attaquent en force’’. Il est vrai, comme il est relaté : ‘’malgré les pertes, les soldats sont « euphoriques » et « galvanisés », l’un d’eux, le commandant Moussa, déclarera : « Les terroristes nous ont fait face. Ils disent qu’ils sont fous. Nous aussi nous avons voulu être plus fous qu’eux »’’.
Pour autant, il s’agit de soldats d’une armée régulière que le commandement français pouvait inscrire dans le cadre d’un plan d’attaque parfaitement coordonné. Il ne l’a pas fait. Pourquoi ? Pourtant, il a trouvé le moyen de récuser l’engagement des Forces armées maliennes sous le prétexte fallacieux qu’elles ne disposaient pas d’équipements adaptés au terrain du Nord et que leurs éléments étaient inaptes sur ce terrain de Téghargaret. Tout cela est vraiment tiré par les cheveux.
Ce qui est également bien cornu, c’est le manque de réaction des Forces françaises durant toute la journée, alors que les Tchadiens livraient un combat épique, pris en tenailles par les djihadistes. Pour toute explication à cette situation incongrue, l’on écrit : ‘’les combattants sont trop entremêlés et l’aviation française ne peut intervenir’’.

Les attaques ‘’complexes’’
Pour ce qui est des ‘’attaques complexes’’, celles contre les Casques bleus guinéens, tchadiens et togolais sont assez illustratives des trahisons qui les favorisent.
Pour rappel, le vendredi 12 février 2016, vers 7 h, le camp de la MINUSMA basé à Kidal a été la cible d’une attaque complexe qui, selon un bilan provisoire, a entraîné la mort de six Casques bleus guinéens et une trentaine de blessés. Il s’agissait d’une attaque combinée à la roquette et à la camionnette piégée. L’attaque est revendiquée par Ansar Eddine. ‘’Alakhbar’’ a obtenu des informations exclusives, sur le Mauritanien auteur de l’attentat à la voiture piégée, perpétré contre un camp de la MINUSMA, à Kidal.
L’auteur de l’attaque revendiquée par Ansar Eddine est le Mauritanien Abdallah Ould Houzeifa El Housni, alias « le printemps de Chinguetti ». Abdallah est par ailleurs le premier djihadiste non malien, du groupe Ansar Dine à avoir mené un attentat, sur le sol malien.
Des sources proches d’Ansar Dine, rapportent que les « dirigeants du mouvement envisageaient, depuis un moment » de le charger de perpétrer, « un attentat à la voiture piégée », contre la Mission des Nations Unies au Mali (Minusma).
Il faut souligner que si les roquettes sont venues de l’extérieur du camp, la camionnette, elle, a bien pu y pénétrer sans éveiller les soupçons des sentinelles. C’est à l’intérieur du camp que le conducteur de la camionnette a déclenché sa charge explosive. Ce qui trahit des complicités à l’intérieur dudit camp où travaille du personnel civil local.
Vers 17 h, le 18 mai 2016, près d’Aguelhoc, six Casques bleus tchadiens sont tués (cinq le jour même puis un succombant à ses blessures) et trois blessés dans une embuscade. Selon le communiqué de la MINUSMA qui évoque un nombre indéterminé d’assaillants, c’est ‘’après avoir heurté un engin explosif que le convoi a été la cible de tirs». Selon le communiqué, trois suspects ont été capturés et seront remis aux autorités compétentes. »
Le dimanche 29 mai 2016, cinq Casques bleus togolais sont tués, et un autre grièvement blessé, dans une embuscade entre Ténenkou et Sévaré. Une mine a explosé au passage du convoi des soldats, avant que ces derniers ne soient attaqués.
C’était la première fois que des Casques bleus de la MINUSMA soient tués dans le centre du Mali, une zone où est basé le Front de libération du Macina (FLM), un groupe apparu début 2015 et dirigé par le prédicateur radical malien Amadou Koufa, un Peul, et allié à Ansar Dine. Ces deux groupes revendiquent régulièrement des attaques dans le Nord et le centre du Mali.
Les deux dernières attaques ci-dessus citées ne s’expliquent que par d’étranges coïncidences.
La première est que l’itinéraire des soldats de la paix était connu d’avance par les éléments djihadistes. Les militaires togolais témoignent d’ailleurs avoir vu des individus armés, hostiles, au bord de la route, mais se sont abstenus d’ouvrir les hostilités en raison de leur mandat dont ils ont manifestement fait une mauvaise interprétation. Dans leur cas, les informations des indicateurs ont été confirmées par un contact visuel. Dès lors, les djihadistes pouvaient tranquillement placer leurs mines antipersonnel et attendre.
La seconde coïncidence est la précision de l’information qui leur permet d’être là à un moment précis et de tirer sur les soldats après que leur véhicule ait sauté sur un engin explosif.

Dénonciation ouverte
Au regard de l’évolution de la situation sécuritaire, les langues ont commencé à se délier. Ainsi, dans une Déclaration en date du 3 octobre 2014, il est dit : ‘’Il (Ndlr : le Secrétaire général de l’ONU) rappelle aux groupes armés opérant au nord du Mali leur engagement à coopérer avec les Nations Unies pour empêcher les attaques contre les Casques bleus conformément à leur déclaration du 16 septembre à Alger’’.
Implicitement, le secrétaire général de l’ONU met en cause la responsabilité des groupes armés. Ce qui était du reste le cas depuis l’attaque contre les FATIM dans la vallée de l’Amettetaï.
Face à l’escalade meurtrière visant les soldats de la paix Mahamat Saleh Annadif, le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, chef de la MINUSMA, n’est pas passé par quatre chemins pour accuser : les terroristes « bénéficient de complicités au sein de la population et même des mouvements signataires des accords ».

Complicité satanique
Ce n’est donc pas en agissant à l’aveuglette que Barkhane a déchaîné sa rage sur les éléments du MNLA au lendemain de la mort de certains de ses soldats. En effet, trois soldats ont trouvé la mort dans notre pays, à cause de l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule blindé. L’un d’eux est mort sur le coup, mardi 12 avril. Les deux autres ont succombé à leurs blessures dans la soirée, selon un communiqué publié mercredi 13 avril par l’Élysée.
L’explosion, apprend-on, est survenue lors d’une opération de la force française Barkhane à l’approche de la ville de Tessalit, au nord du Mali.
Selon le ministère français de la Défense, les victimes se trouvaient à bord de l’engin de tête d’un convoi logistique d’une soixantaine de véhicules qui a touché une mine et explosé.
Les soldats de Barkhane ont alors procédé à l’arrestation de huit combattants du MNLA, parmi lesquels deux hauts gradés, dans un quartier populaire, proche du camp de la MINUSMA. Toute chose qui laisse croire que de lourds soupçons d’accointance avec les djihadistes pesaient sur eux. Aussi, la réaction de la femme du n° 2 du HCUA, qui a mis au cœur de ses revendications la libération de ces individus, pour lever son sit-in à l’aéroport de Kidal, est-elle illustrative des relations étroites de solidarité dans le mal.
Désormais, le mystère caché a été révélé au grand jour. Que faut-il à, présent pour arrêter cette spirale de violences ? Pour le diplomate onusien, «la meilleure façon de ramener la paix au Mali, c’est de mettre en œuvre, de façon intégrale, l’accord de paix. La meilleure façon de combattre les groupes terroristes, de les isoler, c’est la mise en œuvre effective de l’accord de paix». Ce qui est exact, à plus d’un égard. Mais ce qui l’est aussi, c’est l’application rigoureuse de loi pour tout acte considéré comme un crime contre l’humanité. Parce que, c’est bien à cela que riment les crimes des djihadistes et leurs complices des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, dont certains bénéficient de protection particulière de puissances se disant amie du Mali.

Par Bertin DAKOUO

Processus de paix: la France accuse le HCUA de double jeu

Cette accusation claire de la France intervient à un moment où des voix se lèvent pour dénoncer des lenteurs dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation dans notre pays.
Les rebelles du HCUA jouent « un double jeu », l’accusation n’est ni du gouvernement ni de la médiation, mais de la France à travers son ministère de la Défense.
Le ministre français de la Défense déplore en effet qu’un des groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, à savoir le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), complique le retour à la stabilité dans le nord du Mali par son « double jeu » avec les djihadistes d’Ansar Dine.
Dans l’entourage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, croit savoir l’AFP, souligne que ce double jeu commence à préoccuper et à agacer Paris. En clair Paris reproche concrètement au HCUA sa proximité avec Iyad Ag Ghali et Ansar Dine ; une proximité sur le fond ou d’hommes qu’elle juge agaçante. C’est pourquoi, au ministère français de la défense, on estime que « Si on devait tolérer trop longtemps ce type de double jeu, par définition aller vers une solution sera compliqué ».

Affaire donc suivre
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