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Mali : la dénonciation par la France de la duplicité du HCUA, est diversement perçue par des observateurs au Mali (SYNTHESE)
Publié le dimanche 12 juin 2016  |  french.xinhuanet.com
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© aBamako.com par mouhamar
La signature de l`accord de coopération et de défense entre la France et le Mali
Bamako, le 16 juillet 2014 au MDAC.Ba N’Dao, ministre malien de la Défense et des Anciens combattants et Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense ont signé le nouvel accord de coopération et de défense entre les deux pays.




BAMAKO, 11 juin (Xinhua) -- Les observateurs maliens perçoivent diversement le fait que le ministère français de la Défense dénonce la duplicité du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), un des mouvements signataires de l'accord de paix au Mali.

"Ce qui nous préoccupe et commence à nous agacer franchement, c'est le double jeu du HCUA. C'est un des groupes signataires des accords d'Alger, mais en même temps, clairement, il n'hésite pas à afficher une forme de proximité avec Iyad Ag Ghali et Ansar Dine (djihadistes)", déclare-t-on au ministère français de la Défense.

Si pour certains, "il était temps que la France ouvre les yeux sur les réalités du terrain", pour d'autres, cette dénonciation ne va changer en rien le soutien de la France à la Coordination des Mouvements de Azawad (CMA, dont fait partie le HCUA), qui bloque pourtant la mise en œuvre de l'accord de paix signé il y a un an.

Le gouvernement malien n'a pas encore officiellement réagi à cette déclaration française.

Mais, des sources proches du ministère malien de la Réconciliation nationale se réjouissent que la France constate la connexion entre les réseaux terroristes et certains groupes armés qui font tout pour bloquer la mise en œuvre de l'Accord dont ils sont pourtant signataires.

Les experts font remarquer que la dénonciation française du double jeu du HCUA est plus nette que celle de la mission de paix de l'ONU (MINUSMA).

"Est-ce un aveu d'impuissance ? Un signal de rupture de relations avec le HCUA ? Est-ce tout simplement une déclaration de guerre au HCUA ? s'interrogent-ils.

"En tout état de cause, le malaise est profond et la France semble se retrouver devant une évidence que beaucoup d'observateurs savaient depuis longtemps: la force militaire appartenait à Ançar Dine et non au MNLA que beaucoup présentaient comme les protégés de la France", souligne M. Abdourhamane Dicko, expert indépendant sur les questions de "sécurité et développement".

Les faits, indiquent certains experts, démontrent une fois de plus qu'Iyad est le seul maître des lieux dans le désert où l'Etat a plié bagage depuis les années 90. "Aujourd'hui, cet aveu doit pousser à la recherche de solutions véritables avec les vrais acteurs, ceux qui auront le courage et la bravoure de défier Iyad pour s'inscrire réellement dans le processus de paix", estime M.Dicko.

Une source proche du ministère malien de la Réconciliation nationale pense que "la France ne doit pas se limiter à dénoncer la duplicité du HCUA, mais entreprendre des actions concrètes, comme aider les forces armées maliennes et l'administration à se déployer partout dans le pays, notamment à Kidal qui est toujours un no man's land toléré par les Français".

Tant que l'Etat malien ne retrouve pas sa souveraineté à Kidal, le processus de paix demeurera toujours menacé par les actes de sabotages des réseaux terroristes", soutient la même source.

Pour Le Berger, un chroniqueur malien, la dénonciation du double jeu du HCUA par Paris,"est un simple effet d'annonce avant le 29 juin 2016, date à laquelle le Conseil de sécurité des Nations unies, instrumentalisé par la France, va proroger le séjour de la MINUSMA".

"Sinon qui ignorait que le HCUA est une simple mue d'Ançar Dine ? Qui ne savait pas qu'Iyad et Alghabass sont des manipulateurs expérimentés et aguerris" ? s'interroge ce natif du septentrion malien.

Le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) est constitué pour l'essentiel de dissidents d'Ançar Dine, l'un des groupes jihadistes qui ont contrôlé le nord du pays jusqu'à l'opération française Serval en 2013 et qui est dirigé par Iyad Ag Ghali, ancien chef historique des rébellions touareg.

Dans un rapport publié en mars 2016, la MINUSMA estime que le HCUA compte entre 400 et 600 hommes. Selon plusieurs sources sécuritaires, il est militairement et financièrement le groupe le plus puissant dans la région de Kidal.

"Ses combattants ont joué un rôle crucial dans la défaite de l'armée malienne le 21 mai 2014, et ses dirigeants ont le soutien de l'Amenokal, le chef spirituel des Ifoghas, Intallah Ag Attaher", indique une source diplomatique occidentale à Bamako.

Pour de nombreux observateurs, les intentions des leaders du HCUA sont toujours restées floues. Mais, il est évidente pour plusieurs experts que "le HCUA sert encore à blanchir les hommes d'Ançar Dine".
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