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Art et Culture

Joshua Hammer: à l’heure actuelle, «il est impossible de réinstaller les manuscrits à Tombouctou»
Publié le dimanche 12 juin 2016  |  RFI
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© aBamako.com par mouhamar
Visite guidée de sites historiques (patrimoine mondial de l’UNESCO) en collaboration avec l’UNESCO et le Gouvernorat de Tombouctou
Bamako, le 26 août 2014. M. António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés a visité ce mardi, des sites historiques (patrimoine mondial de l’UNESCO) à Tombouctou.




Tombouctou est une ville symbole en Afrique de l’Ouest. Centre culturel et économique sahélien depuis des siècles, la ville a connu des cycles de prospérité et d’autres, de violences. Dernier en date, l’occupation jihadiste de 2012-2013. A cette époque, les combattants liés à al-Qaïda ont entamé le « nettoyage culturel » de la « ville aux 333 saints », détruisant des mausolées, et brûlant des manuscrits, parfois centenaires et précieux. Ces écrits, compilés par les familles de la région depuis le XVIe siècle font partie de l’héritage de Tombouctou. Et si seulement quelques centaines de volumes ont été brûlés, c’est grâce à l’intervention de quelques défenseurs du patrimoine, qui ont caché puis exfiltré des dizaines de milliers de textes.
C’est l’histoire de ce sauvetage - dans le contexte de la montée du péril jihadiste au nord du Mali - que raconte le journaliste américain Joshua Hammer dans Les résistants de Tombouctou, paru aux éditions Arthaud.

RFI: Votre livre, « Les résistants de Tombouctou », c’est presque un roman avec un héros. C’est un collectionneur, un libraire. Il s’appelle Abdel Kader Haïdara. Pourquoi avoir centré votre récit sur lui ?

Joshua Hammer: C’est lui qui a commencé le travail, à Tombouctou. Il a ensuite déménagé à Bamako parce qu’il avait une famille avec beaucoup d’enfants, six enfants je crois. Il voulait les protéger et ne pouvait pas rester à Tombouctou. Tout le travail qu’il a eu et tous ses efforts, il les a laissés sous la responsabilité de son neveu qui est resté à Tombouctou.

C’est une opération de contrebande énorme. Concrètement, comment s’est déroulée cette exfiltration ?

Cela a commencé une semaine ou deux après l’arrivée des jihadistes à Tombouctou. Abdel Kader réalise que les manuscrits seraient probablement des cibles des jihadistes s’ils restaient dans les grandes bibliothèques. Il a alors décidé de les déplacer. Il a pris tous les manuscrits des grands bâtiments pour les mettre à l’abri, dans les petites maisons, à travers la ville de Tombouctou et de les cacher ainsi, plus ou moins. Ils y sont restés pendant environ deux, trois mois. Après, les jihadistes ont gagné beaucoup de pouvoir et c’est alors qu’Abdel Kader a reconnu la nécessité de les déplacer à nouveau.
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