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Lutte contre le terrorisme au Mali : L’Onu se prononcera sur le mandat de la MINUSMA avant le 30 juin
Publié le lundi 13 juin 2016  |  L’Humanité
conférence
© aBamako.com par Momo
conférence de presse du Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la MINUSMA
Bamako, le 02 juin 2016 le Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la MINUSMA a tenu une conférence de presse sur l` attaque de Gao




Pour faire face à la multiplication des attaques contre les Casques bleus de la Minusma (12 morts en mai, 65 depuis trois ans), un renforcement rapide du contingent onusien, en hommes et en matériel, est indispensable. Ainsi, le mandat tant critiqué de la Minusma sera revu avant le 30 juin 2016. Le nombre élevé de morts tant du côté des forces des Nations-Unies que du côté des Forces Armées Maliennes (FAMA), la recrudescence des attaques jihadistes avec une nouvelle stratégie qui consiste à poser trois (03) à quatre (04) mines de sept (07) kilogrammes chacune qui ne donne aucune chance de survie aux occupants des véhicules dont les débris peuvent se trouver dans un rayon de vingt (20) mètres ont obligé l’ONU à revoir obligatoirement sa copie.
On se rappelle, Ban Ki-Moon a diffusé fin mai son rapport de situation sur la Minusma. Il a proposé plusieurs ajustements de son mandat. Le secrétaire général des Nations-Unies recommande également le rattachement à la Minusma de la force d’intervention rapide de l’ONU, un contingent dont la mission serait de « neutraliser » l’ennemi, et non uniquement de protéger les populations locales et de désarmer les combattants comme le font les Casques bleus jusqu’ici.
A la suite du secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon, qui a reconnu qu’il faut nécessairement renforcer la Minusma en moyens humains et matériels ; du chef de la Minusma, le tchadien, Mahamat Saleh Annadif, qui a conclu en substance que les groupes terroristes bénéficient du soutien des rebelles et des populations locales ; du haut représentant de l'Union africaine pour le Mali et chef de la Misahel, Pierre Buyoya, qui a insisté sur le démarrage effectif et sans condition du processus du DDR, les choses ont évolué du côté du siège de l’ONU à Washington. Toutes ces inquiétudes exprimées par les différents intervenants prouvent à suffisance que l’Accord pour la Paix et la Réconciliation connaît un sérieux blocage. Et qu’il va falloir agir avant qu’il ne soit trop tard.
Les autorités maliennes ont leur part dans la lenteur constatée dans la mise en œuvre de l’Accord comme l’a reconnu le président de la République à son retour de Dakar où il avait pris part au sommet de la CEDEAO. Pour lui, le retard pris dans la mise en place des autorités intérimaires est due au fait que les partis politiques de l’opposition avait saisi la Cour Constitutionnelle pour statuer sur la légalité et la conformité de la loi sur les autorités intérimaires avec la loi fondamentale. Donc il fallait laisser le temps aux juges constitutionnels de se prononcer sur la question. Ce temps a été considéré par certains comme un acte mauvaise foi. Non !
Dans l’ensemble, ce sont les groupes armés qui ne jouent pas francs jeu.
Ce sont donc eux qui doivent respecter leurs signatures pour nous permettre d’avancer vers la paix.
Le chef de la Minusma, le tchadien, Mahamat Saleh Annadif n’avait-il pas finalement admis ce qu'on savait déjà? A savoir que les groupes terroristes bénéficient du soutien des rebelles et des populations locales. Sans doute, à l’en croire, toutes ces attaques terroristes ne peuvent pas se faire sans leur soutien.
Cette dénonciation du chef de la Minusma vient confirmer quelque chose que nous savons déjà. En effet, depuis très longtemps le gouvernement fait tout pour trouver une issue heureuse à cette crise, certains signataires ne font que des complots pour prolonger la souffrance de nos parents. Cela sur fond de chantage auquel malheureusement les plus hautes autorités cèdent.
Faire la paix avec les ennemis de la paix est difficile. Ce sont les groupes armés, certains rebelles et transfuges d’Ançar Dine qui refusent de désarmer.
Malheureusement ce sont les pauvres soldats africains qui payent les frais. Tant que les groupes demeureront armés à Kidal, les attaques continueront.
Les groupes armés doivent faire preuve de bonne foi et retirer leurs éléments qui sont en complicité avec les terroristes. La lutte contre le terrorisme ne prendra pas fin tant que les groupes armés ne cesseront pas de couvrir les jihadistes.
De toutes les façons, la décision de l’Onu de se prononcer sur le mandat de la Minusma avant le 30 juin est une bonne nouvelle. Elle permettra d’engager une véritable bataille contre les groupes terroristes qui gagnent du terrain dans les régions nord du Mali tout en se propageant vers le centre et le sud. Ainsi, à ce rythme c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui est exposée et menacée.
M.M.B
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