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Focus : Ni Barkhane, ni la Minusma
Publié le lundi 13 juin 2016  |  L’aube
Serval
© Autre presse par DR
Serval




Depuis quatre longues années le Mali est coupé en deux, du fait de l’occupation du nord du pays par des groupes armés, notamment les rebelles de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et leurs complices djihadistes, narcotrafiquants et autres mercenaires. Tous agissent en toute impunité et conformément à une stratégie savamment planifiée de l’extérieur. La communauté internationale ? Tout simplement complice de ce festival de brigands qui aboutit à l’occupation d’un pays souverain par une meute de manipulés qui font l’affaire des tireurs de ficèles.

Cependant, les Maliens doivent se rendre à l’évidence. Tout ce qui, de 2012 à maintenant, est arrivé au pays, est de notre propre responsabilité. En effet, la destruction et l’occupation du Mali résultent d’un certain nombre de facteurs.

Premier facteur : La rébellion de 2012 est le fait d’apatrides regroupés au sein du Mnla, et dressés comme des fauves (puis lâchés) contre leur propre pays. Ces fauves agissaient sous les ordres des régimes mauritanien et burkinabé commis par Sarkozy, cet homme qui porte sur sa conscience ce qui arrive aujourd’hui à la Libye et au Mali. En réalité, le Mali était face à une déstabilisation fomentée depuis Paris.
Deuxième facteur : Les apatrides du Mnla, associés à Ançardine et autres Mujao et Aqmi, se sont appuyés sur un vaste réseau de complicités impliquant militaires et politiques à Bamako. Ces complices ont carrément provoqué l’effondrement de l’Etat. Des hauts responsables de ce pays, devront-ils répondre un jour, devant l’histoire, des actes par eux posés contre la patrie, en échanges de mallettes de billets de banque ?
Troisième facteur : Le Mali fut surtout victime de l’action destructrice menée à l’intérieur, plus précisément à Kati, par un groupe de soldats qui a perpétré un coup de force au moment où le pays était en guerre. Ce qui provoqua l’effondrement de tout le système de défense du pays. En effet, le renversement du régime par la bande à Sanogo a finalement offert sur un plateau le Mali à la meute qui continue d’assiéger une grande partie du territoire national.
Sinon, de janvier 2012 au 21 mars 2012, l’armée malienne tenait pratiquement toutes les grandes localités du nord. Seules les localités de Ménaka, Abeïbara, Anderamboukane, Tessalit et Tinzawatène (évacuée de plein gré) échappaient aux contrôles de l’Etat. Aussi, Kidal était vaillamment défendu par les troupes maliennes, malgré plusieurs tentatives d’annexion lancées par Iyad et l’ensemble des groupes rebelles.
Il est temps aujourd’hui que les Maliens de tous bords, au-delà des passions, s’interrogent sur tout ce qui a conduit à l’effondrement du pays et à l’occupation de sa partie nord. Comment et pourquoi le Mnla a été créé ? Quels sont les soutiens internes et externes dont ce Mouvement a bénéficié ? Qu’est-ce qui se cache derrière l’occupation de Kidal ? Qu’est-ce qui justifie en réalité la présence militaire étrangère au nord du Mali ? Quels sont les intérêts en jeu dans cette partie du Mali ? Quelle est notre part de responsabilité, nous, Maliens, dans ce drame qui se joue chez nous ? Qui protège, arme et ravitaille les groupes armés de Kidal ?
En attendant, les Maliens doivent se rendre à l’évidence : aucune force étrangère, ni les Français avec l’opération Barkhane, ni les forces onusiennes sous mandat de la Minusma, ne sont venus pour libérer le nord du Mali. Ils ne sont pas non plus dans la logique de nous aider à le faire.
En réalité, cette libération doit être perçue par tous comme une mission patriotique et salvatrice qui interpelle chaque malien partout où il se trouve. Aussi, il est temps, grand temps, pour tout le monde de comprendre que les forces obscurantistes qui occupent Kidal sont là pour des intérêts bien précis. Des intérêts qui ne sont ni ceux du Mali, ni ceux des Maliens.
C.H Sylla
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