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Sabotage chronique des examens et concours : Il faut du sérieux et de la dignité !
Publié le lundi 13 juin 2016  |  L’Inter de Bamako
Examen
© aBamako.com par A.S
Examen du DEF 2016
Bamako, le 06 juin 2016 les épreuves du DEF 2016 ont débuté




Il n’est plus un secret pour personne que les examens de fin d’année et les concours font l’objet de tripatouillages ineffables, donnant l’impression à nos masses populaires que ces examens et concours sont hantés et ne sauraient être autrement.

L’on rappelle avec amertume que la Baccalauréat (Bac) de 2014 a fait l’objet de tous les actes de sabotage, juste pour dire au ministre de l’Education d’alors Mme Togola Jacqueline Marie Nana qu’elle ne doit pas toucher à l’ordre «naturel» des affaires scolaires et qu’au Mali, «la bonne gestion est un crime». Lors de ces examens, des épreuves ont débuté à midi, à 14 h, 19 h (suivant les centres) et cela pour dire au ministre que sa témérité et son sens du devoir ne font pas bon ménage avec les habitudes malsaines dans lesquelles les différents gouvernements «démocratiques» ont plongé le système éducatif national. La baisse tendancielle des niveaux de nos scolaires prouve à suffisance, si besoin en était que l’école malienne n’est ni de près, ni de loin l’affaire de ceux et de celles qui ont en charge sa gestion. Ainsi, si nous la première République l’école malienne imposait respect et admiration, l’école malienne sous la troisième République est devenue un dépotoir de tous les déchets.

Chaque année, c’est le même scénario qui caractérise les examens et concours, on peut citer, entre autres : la corruption de bien d’enseignants, de responsables de l’Education, les ventes de sujets, les fuites, les corrections des épreuves par n’importe qui au motif des «ayants fait fonction».

Comme pour dire que sous la responsabilité de responsables mafieux, l’école malienne est devenue au fil des ans le lieu privilégié de commerce où l’on se livre, hélas, sans vergogne à la course au plus grand profit et au bon soin de femmes et de filles qui ignorent toute notion de dignité et d’honneur.

Mme Togola Jacqueline Marie Nana est remerciée par IBK au moment où l’espoir renaissait quant à un changement positif à l’avantage du peuple travailleur du Mali. Les présumés coupables des contrefaçons aux dépens du système éducatif malien qui ont été remerciés par Jacqueline Nana, ont été rappelés à de plus hautes fonctions par l’actuel ministre en charge de l’Education Nationale, Kénékouo dit Barthélémy Togo. Dès lors et une fois encore, l’on peut se demander avec juste raison quelle mauvaise mouche ne cesse de piquer les responsables maliens en charge de l’Education dans notre pays ?

Mais, à regarder de plus près dans cette gestion calamiteuse des affaires de l’école malienne, l’on comprend tout simplement que les dirigeants maliens foulent d délibérément aux pieds les intérêts des enfants du Mali. Mais, il ne saurait en être autrement quand on sait que les enfants de ces hauts placés sont envoyés dans de somptueuses et coûteuses écoles d’occident capitaliste pour y étudier, y décrocher de bons diplômes et revenir occuper les postes de responsabilité que leurs pères doivent laisser vacants. L’école malienne et le Mali tout court ne deviennent-ils pas une affaire paternalisme, de propriété familiale ?

En tout cas, IBK l’a dit haut et avec intelligible voix pendant qu’il était Premier ministre de Alpha Oumar Konaré qu’«à présent, eux ils commandent aux pères des scolaires et que leurs enfants viendront commander à ces mêmes enfants qui passent le clair de leur temps à aller en grève». C’était en 1995, si nos souvenirs sont exacts.

Il y a tout simplement là un franc parlé. IBK avait seulement omis de mentionner que les enfants des nantis sont envoyés à l’extérieur pour décrocher de prestigieux diplômes avec l’argent du contribuable malien ! C’est là un cas de conscience qui mérite d’être mentionné. La seule certitude à ce jour, ce que les autorités scolaires maliennes sont tout sauf au service de l’école malienne. Bien plutôt, cette école est devenue un abreuvoir pour bien de délinquants financiers sans le moindre sens de la décence. Surtout ce qui se dessine dans la gestion de l’école malienne depuis peu, c’est bien ethnicisme ségrégationniste.

Il suffit de jeter un regard sur les nominations censeurs, des proviseurs et des inspecteurs régionaux pour comprendre qu’en lieu et place de la recherche de la performance et de l’efficacité, gisent le parentalisme, le clientélisme, l’affairisme, la recherche illicite du profit et cela aux dépens de la probité morale et de la formation adéquate de nos enfants.

En ce tout début des examens de fin d’année, le constat est déjà alarment :

– l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF) qui s’est achevé le mercredi, le 08 juin courant, à déjà fait parlé de lui car à toutes les lèvres, l’on attend que les sujets circulaient avant les épreuves ;

– la surveillance des épreuves écrites de BT1 et BT2 est programmée sur mesure.

Il y a tous les risques que les épreuves de Baccalauréat connaissent le même sort tant il reste établi qu’au Mali la faute est récompensée et le mérite sanctionné.

Le ridicule dans tout cela c’est que l’Association des parents d’élèves (APE) qui a pour taches de veiller au bon fonctionnement de l’école malienne aux côtés des autres partenaires, est au cœur des joutes politiques. Dans ces conditions, elle ne saurait servir la cause de l’école malienne.

Enfin, il n’est plus un secret pour personne que les enseignants des collectivités notamment de Bamako détenaient les notes des établissements publics depuis le premier trimestre de l’année académique 2015-2016 parce que leur dû ne leur sont pas payés depuis maintenant des années.

Pendant ce temps, l’école malienne sert de vache laitière aux sangsues du peuple travailleur et pour cause : les établissements privés, au lieu de contribuer à la compétitivité au plan national, sont devenus des caisses de ravitaillement en billets de banque pour les bourreaux de notre système éducatif. Les promoteurs voraces qui n’ont que faire de la bonne formation de nos enfants, font la pluie et le beau temps sous le regard complice de cadres malveillants du ministère de l’Education nationale. Cette attitude peu recommandable rompt avec les discours en faveur de l’excellence à l’école sans compter le tripatouillage des programmes d’enseignement dans notre pays.

Que Dieu protège les examens de cette fin d’année académique pour le bonheur de notre peuple laborieux.

Fodé KEITA
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