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Ramadan et péripatéticiennes : Les trottoirs fonctionnent au ralenti
Publié le jeudi 16 juin 2016  |  Le Prétoire




Il y a un temps pour Dieu et un temps pour soi… Le régiment de péripatéticiennes qui envahissait, tous les soirs, les trottoirs de la capitale ou prenait d’assaut les espaces de divertissement s’est rétréci en section avec un marché qui fonctionne au ralenti pour raison de ramadan.

Même si les étales ne sont jamais vides sur les trottoirs de la prostitution, le ramadan a freiné les ardeurs des péripatéticiennes qui sont obligées de fonctionner à moitié- temps. Il suffit de parcourir les coins chauds de la capitale pour se rendre compte qu’il y en a qui observent des comportements de sorte à s’éloigner du vice. Mais chez beaucoup d’autres prostituées, le phénomène bat son cours normal. Une promenade nocturne au centre-ville, plus précisément à la rue Bla- Bla à l’Hippodrome, et à Badalabougou, vous suffit pour que vous vous en rendez compte. Dans les bars, les maisons closes et autres boîtes de nuit, même si c’est à un rythme réduit, les corps continuent de se vendre et l’alcool coule. Ça ne manque pas qui se sont tassées par respect pour le mois sacré, mais avec la course au gain facile et la pauvreté qui sévit, les prostituées n’ont pas d’autres choix que de se vendre à moitié temps, c’est-à-dire dès la tombée de la nuit. En effet, pour se faire discrètes, certaines jettent leur dévolu sur les abords des hôtels chinois de la capitale. Ceux-ci constituent de hauts lieux de prédilection pour ces filles de joie qui, le temps que dure le Ramadan, portent des habits moins in- décents qu’avant. Un soir d’observation à l’hôtel Sasa de Niaréla permet de savoir que dès la fin de la prière surérogatoire d’après rupture du jeûne, des dames de joie, sacs en main ou à l’épaule, font le guet près de la route. Parmi elles, de plus en plus de clandestines malmenées par une misère qui ne dit pas son nom. Dans la plupart des cas, confie H.D, un employé de l’hôtel, il s’agit d’apprenties péripatéticiennes qui sont à la recherche du pain quotidien. Dans la majorité des cas, ajoutet-il, ce sont des mineures déscolarisées qui sont devenues de travailleuses de sexe, afin de faire face à des besoins exclusifs. En tout cas, que ce soit à Niaréla, à l’Hippodrome ou dans certains recoins de Bamako, c’est la situation sociale qui amène les péripatéticiennes à s’ex- poser à travers des habillements qui mettent à nu la prééminence de leur corps. L’essentiel étant d’attirer la clientèle. Abstinence le jour, mais débauche… Ainsi, même s’il est de notoriété que le mois de Ramadan est assez particulier, chez les péripatéticiennes de Bamako, le constat est qu’il y a un temps pour Dieu et un temps pour soi… Dans les lieux de loisirs qui fonctionnent au ralenti, les inconditionnels s’y pressent dès la tombée de la nuit. À l’intérieur, la drague fait rage. Après une longue journée de jeûne, donc d’abstinence, les instincts reprennent leur emprise. «C’est un mois un peu difficile pour nous autres… », souligne Ami, une péripatéticienne qui vend ses charmes à la rue Bla-Bla, à quelques encablures de l’ex-restaurant La Terrasse. Sa collègue, Aicha, moins jeune, ne dit pas le contraire. Elle renchérit: «il y a moins de clients pendant le ramadan». Tout compte fait, les travailleuses du sexe reconnaissent gagner moins pendant le mois béni. Il peut arriver aux moins prisées de ne rien gagner. Les tarifs ont certes baissé, mais les belles de nuit qui savent par expérience que les instincts sont toujours échaudés en cette période de jeûne ne font pas de promotion. Parfois, ce sont les clients accrochés qui viennent les chercher dans les bars et autres lieux du genre. Autant dire qu’en cette période de Ramadan, Les trottoirs de la prosti- tution ne sont pas vides. Plus que jamais dans le maquis, les acteurs sont partagés entre abstinence le jour et débauche la nuit.

Paul N’GUESSAN

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