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L’école, le talon d’Achille de la démocratie malienne: Me Mountaga Tall et Barthelemy Togo, deux ministres qui doivent démissionner
Publié le jeudi 23 juin 2016  |  Infosept
Atelier
© aBamako.com par momo
Atelier de validation du projet de Politique Nationale de la Science, de la Technologie et de l’Innovation
Bamako , le 10 novembre 2015 le ministre de l’Enseignement Supérieur Me Mountaga Tall a présidé l’ Atelier de validation du projet de Politique Nationale de la Science, de la Technologie et de l’Innovation au Radisson Blu




Tous les régimes qui se sont succédé au Mali de l’avènement de la démocratie en Mars 1991 à nos jours, ont connu leurs souffrances scolaires, mais bien sûr à des degrés divers. Si le premier Président du Mali démocratique, l’enseignant Alpha Oumar Konaré est accusé d’avoir échoué à relever l’Ecole malienne, il n’en demeure pas moins qu’il a battu le record en construction de classes et d’infrastructures techniques. Quant à ATT, il n’a pas fait mieux que son prédécesseur en termes d’amélioration de la qualité de l’enseignement, mais il aura, lui aussi, renforcé les infrastructures et amélioré les conditions de vie et de travail des enseignants. IBK, lui aussi, presque trois ans après n’arrive pas à montrer la voie pour une sortie de crise de l’Ecole malienne. Comprendra-t-on jamais dans ce pays qu’il n’y a de richesses que d’hommes et que l’Education reste d’abord et avant tout le secret de tout développement ? Pourquoi l’administration semble toujours reléguer au second plan l’Ecole et l’Education ?

Qui pouvait imaginer qu’un Mountaga Tall l’un des leaders de l’Opposition sous le président Konaré puisse échouer à trouver des solutions à la crise de l’école malienne ? Lui qui au temps fort de l’Opposition radicale avec le COPPO, criait que l’Etat avait les moyens de satisfaire à 100% aux revendications de l’AEEM et qui pensait que seule la mauvaise gestion des affaires publiques pouvait expliquer le conflit entre les syndicats et l’Etat. Que lui arrive-t-il donc ? Quid de Barthelemy Togo, l’un des grands architectes des reformes de l’Education, membre de l’équipe de rédaction du PRODEC et qui fut près de 12 ans secrétaire général au ministère de l’Education nationale ? Par orgueil et par courage politique, sont-ils prêts à faire leur maxima mea-culpa et à rendre le tablier pour incapacité affichée à trouver des solutions aux revendications des professeurs d’enseignement secondaire des collectivités territoriales pour Barthélémy, qui ne réclament que le paiement de leurs droits dus à leur hiérarchisation, titularisation, principalisation et avancement. Ils réclament ensuite que la restitution des sommes arbitrairement prélevés sur leurs salaires pour fait de grève ou des enseignants ont constaté par erreur de calcul des prélèvements de l’ordre de 30 000 à 50 000 F CFA. Son homologue de l’Enseignement supérieur, Mountaga Tall, le « COPPOMAN » reconverti aura-t-il le courage politique et la hauteur patriotique de rendre le tablier pour avoir échoué lamentablement pour des raisons d’argent à trouver une solution aux problèmes de la gestion des cours du soir des Unités de Formation et de Production (UFP) de l’IUG et d’autres facultés ?
Pour rappel, le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités territoriales est en rétention des notes de leurs élèves depuis le premier trimestre de l’année académique 2015-2016. Ils réclament le paiement des rappels de leur situation de 2008 à 2015 et de la restitution des sommes indus aux enseignants victimes du laxisme de l’administration. Le ministre de l’Education Nationale, M. Barthélemy Togo, qui assure la tutelle des écoles secondaires, techniques et professionnelles, pour sauver l’année scolaire à tout prix, se serait passé des vraies notes des élèves détenues par les enseignants en autorisant l’administration scolaire d’octroyer des notes à la tête des élèves selon qu’elle se souvienne qu’ils étaient bons ou mauvais. Du coup, certains élèves se sont retrouvés avec des moyennes exorbitantes. Pire, le ministre a fait surveiller le BT et le BAC par du personnel hors éducation comme sous Moussa Traoré. Le Syndicat des enseignants ayant eu échos d’une telle cabale a fait savoir qu’il ne reconnaitrait pas les résultats issus d’une telle mascarade et se réserverait, par conséquent, le droit de se plaindre devant qui de droit.
Quant à Me. Mountaga Tall, ministre de l’Enseignement supérieur, il aura été non seulement incompétent à trouver des solutions à la crise qui secoue l’IUG dont les professeurs sont en grève illimitée depuis le 8 mars 2016. Il semble avoir aussi échoué face aux problèmes des autres facultés comme la FLASH. Face à ce que le SNESUP a appelé de la fuite en avant des autorités, les responsables du Syndicat de l’enseignement supérieur demandent le départ pur et simple du ministre et de son recteur le Pr. Samba Diallo et menacent de rejoindre les professeurs de l’IUG en grève, les 29 et 30 Juin. Ce qui semble paradoxal, c’est surtout le comportement du ministre Tall qui a eu le courage d’affirmer sur le plateau de Africable Télévision que les professeurs ont l’intention de privatiser une structure publique. Une allégation démentie avec véhémence par les responsables du bureau syndical de l’IUG.
En définitive, l’ennemi de l’homme politique n’est rien d’autre que son passé. Les leaders du COPPO que furent Me Mountaga Tall du CNID, Choguel Kokalla Maiga du MPR, Younouss Hamèye Dicko de l’UDD, pour ne citer que ces trois, et qui ont été du reste bien matés par le Premier ministre Adéma IBK, avaient fait croire en son temps que le Mali n’était seulement que mal géré sinon que toutes les revendications des enseignants, des élèves et étudiants pouvaient être satisfaites par l’Etat. Aujourd’hui, de l’autre côté de la barre, ils donnent le spectacle qu’au Mali les hommes politiques pensent et agissent différemment selon qu’ils soient de l’Opposition ou du pouvoir. Le courage politique recommande qu’ils démissionnent si tant soit peu qu’ils ont encore un peu d’orgueil et de cran.
Youssouf Sissoko
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