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Gestion patrimoniale-manque de respect et de considération-laisser aller-dictature: Les députés entrent en rébellion contre Issaka Sidibé
Publié le lundi 27 juin 2016  |  L’aube
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires




Le clash : rien ne va plus entre Issaka Sidibé et ses collègues députés de l’Assemblée nationale. Depuis jeudi, les élus du peuple s’inscrivent dans une logique de boycott illimité des séances plénières présidées par le président de l’institution jusqu’à ce que celui-ci s’amende, s’assagit et revienne sur terre. Les députés accusent le « chef » de moult griefs allant de la gestion patrimoniale des affaires de l’Assemblée nationale au manque de respect et de considération en passant par la rétention de l’information, le laisser-aller, le non partage du pouvoir et des avantages, le « je m’en foutisme » et une dictature à peine voilée.
Depuis le 23 juin 2016, la République est grippée par l’arrêt de travail décrété par les députés en maille à partir avec le président de l’institution, Issaka Sidibé. Jusqu’à nouvel ordre donc, plus de vote des lois à l’hémicycle où la session d’avril tire vers sa fin laissant derrière elle des piles de dossiers en instance.
Tout a commencé mercredi 22 juin dernier quand la rumeur a filtré sur le boycott de la séance plénière du lendemain par les députés qui en veulent au président Issaka Sidibé. Les élus auraient menacé de ne plus siéger tant que les plénières seront dirigées par leur collègue élu à Koulikoro. Jeudi, la menace est mise à exécution, la salle Aoua Kéïta restant désespérément vide à l’heure de la plénière qui portait sur l’adoption des procès-verbaux des séances précédentes, la délibération sur les projets de loi et les communications. Les ministres qui devaient défendre leurs dossiers ont dû rentrer sur la pointe des pieds.
Qu’est-ce que les députés reprochent à leur président ?
Les griefs égrenés contre Issaka Sidibé sont divers et variés. Ses collègues lui en veulent, tout d’abord, pour sa gestion patrimoniale et égocentrique des affaires de l’Assemblée nationale. L’homme fait et défait tout, selon eux. C’est lui qui nomme (qui il veut). C’est lui qui licencie ou radie. C’est lui qui attribue les marchés. Et distribue les avantages. C’est encore lui qui décide même ce qui relève des autres.
« Il veut que tout se limite à lui, que toutes les activités et actions soient centralisées à son niveau. Il régente l’Assemble nationale comme il veut. Il veut s’imposer à tous les niveaux. Les services ont été créés pour exécuter des tâches et missions qui leur sont confiées. Mais avec tout cela, monsieur le super président veut rester au centre de tout. Cette situation est inadmissible et inacceptable. Nous avons voulu laver le linge sale en famille concernant cette affaire. Mais c’était sans compter sur la réticence du président.
Nous sommes décidés à nous battre afin que les choses changent pour de bon et pour l’image de notre Assemblée nationale », a confié sous couvert de l’anonymat un député à un de nos confrères.
Un autre renchérit : « les décisions prises le sont sans concertation, elles ne sont ni expliquées ni argumentées. Il y a un problème entre le président et les organes dirigeants, ce qui fait que la séance plénière d’aujourd’hui (ndlr : jeudi dernier) n’a pas pu se tenir. Car, les ministres qui devraient défendre les projets de loi sont déjà rentrés ».
Ensuite, il est reproché au président de l’Assemblée nationale son manque criard de respect pour ses collègues députés. « Isaac » n’aurait de considération pour personne. Il est en conflit larvé avec tout le monde, y compris (et surtout) ses plus proches collaborateurs. S’il prend une décision, celle-ci a autorité de la chose jugée, témoignent certains collaborateurs du président.
Dans ses projets, Issaka Sidibé serait dans la double logique de chasser le directeur administratif et financier et de débarquer le questeur, le tout puissant Mamadou Diarrassouba. Ce feuilleton, associé au fait que le président de l’Assemblée nationale voulait changer unilatéralement l’ordre du jour de la dernière plénière constituent la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Et qui a enclenché le débrayage de jeudi et jours suivants.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le dialogue a porté ses fruits. En témoigne cette confidence d’une source : « Concernant la crise actuelle, il s’agit juste de clarifications que les autres membres du bureau ont demandé par rapport à la gouvernance du président. Nous avons trouvé un mécanisme pour résorber la crise. Une commission restreinte va produire une synthèse. Lundi, un huis clos aura lieu entre tous les députés. Et les plénières vont reprendre mardi ».

CH Sylla
Source: L'Aube
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