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ERE IBK : Le Mali, un pays gouverné « au jour le jour »
Publié le lundi 27 juin 2016  |  Les Echos
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




La gestion de plusieurs dossiers confirme le manque de professionnalisme du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita.



ibrahim boubacar keita ibk rpm president malien
L’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, lors d’un récent séjour en France, a dénoncé « l’absence de projet politique« et le « manque de vision« des autorités en place.

Au-delà des antagonismes politiques, la tournure des événements justifie les propos du président des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare). En l’absence d’une feuille de route et d’un chronogramme limpide, l’Etat malien pédale dans le vide sans une indication claire de ses ambitions et du temps qu’il faut pour réaliser certains projets.

Les coups de gueule de l’opposition politique et d’une partie de la société civile, qui ont vainement réclamé la tenue d’une conférence nationale, n’ont pas fait changer la position des dirigeants. Ils veulent continuer à gouverner« au jour le jour« .

Sous d’autres cieux et dans pareil contexte, la priorité serait de placer les repères, avec un accent particulier sur le temps et une évaluation périodique et sérieuse des actes posés. L’attitude des gouvernants fait les affaires des ennemis internes et externes du Mali, qui en profitent pour peaufiner tranquillement leurs stratégies. Il n’est donc pas surprenant que beaucoup de dossiers soient encore à la traîne.

L’application de l’accord pour la paix et la réconciliation suscite beaucoup de frustrations chez les Maliens. Malgré leurs réserves sur l’accord, bon nombre de nos compatriotes ont tenu à soutenir leurs dirigeants dans cette longue et périlleuse quête de la paix. Cependant, les divergences et les blocages persistants dans la mise en œuvre du « deal« entre les protagonistes de la crise du septentrion attestent que les Maliens ont raison de s’inquiéter de l’avenir de cette partie de leur pays.

Et pour cause. En signant l’accord pour la paix, le régime IBK nous a embarqués dans un bateau dont la destination et l’heure d’arrivée sont des plus incertaines. Qu’à cela ne tienne ! Pour commémorer, à sa façon, le premier anniversaire de la signature de l’accord pour la paix, le président de la République a réuni autour de sa personne les différents acteurs du processus de paix et tenu un beau discours, le tout couronné par un brin d’optimisme. Mais, l’euphorie du chef de l’Etat contraste avec la réalité.



Cacophonie

En une année, très peu de choses ont été réalisées dans cet accord tant les dilatoires, les positionnements politiques, l’humiliation de l’Etat… ont pris le dessus sur l’essentiel. Et comme certains aspects de l’accord pour la paix se prêtent à diverses interprétations, les différents acteurs doivent échanger afin de s’entendre sur ces points.

C’est dans cet exercice de négociations que l’on se rend à l’évidence que l’Etat ne maîtrise pas la situation, car les groupes armés lui imposent leur diktat. Après avoir longtemps pris en otage le processus de paix, les mouvements rebelles sont revenus à de meilleurs sentiments quand l’Etat a cédé à leurs caprices dans la cadre de l’installation des autorités intérimaires dans les collectivités territoriales du septentrion.

A l’image de l’application de l’accord pour la paix, un flou artistique entoure aussi la réforme de l’armée. Aucune nation ne peut assurer son intégrité territoriale sans une armée forte. Le Mali ne peut être une exception. Beaucoup médiatisée au départ, cette réforme de la Grande muette cède malheureusement la place à d’autres projets moins prioritaires. Ce qui a amené beaucoup de nos concitoyens à s’interroger sur la pertinence des plans du gouvernement.

Le scandale de l’achat des équipements militaires et la débâcle de l’armée à Kidal en mai 2014 avaient mis la Grande muette sur le devant de la scène. Mais, depuis ces pages sombres de l’histoire de l’armée, l’on entend moins parler de sa réforme et les choses semblent avancer lentement. Parmi les multiples questions que l’on se pose, la durée de la remise à niveau de l’armée occupe une place de choix.

Même si certains diraient qu’une réforme d’envergure comme celle de notre armée s’étend en principe sur plusieurs années, il serait normal de s’attendre à voir les effets de cette réforme dans un futur proche, surtout dans le contexte actuel caractérisé par la montée en puissance des terroristes et la menace plus que jamais réelle sur l’intégrité territoriale du Mali.

Comme l’armée, le Mali devra compter sur une justice performante pour se relever. L’on parle beaucoup de réconciliation nationale dans notre pays. L’on sait qu’il ne peut y avoir d’entente entre les Maliens sans une justice saine. Or, la justice malienne est un grand corps malade dont se plaignent presque tous nos compatriotes. L’attitude des autorités n’est pas de nature à combler les attentes des citoyens.

L’élargissement de présumés terroristes au nom d’une hypothétique paix reste toujours un mauvais souvenir pour les Maliens épris de paix et de justice. Aussi faudrait-il noter qu’en seulement deux ans, le Mali a eu trois ministres de la Justice sous IBK. Chacun des détenteurs du portefeuille est venu avec ses propres hommes et ses méthodes. Ce qui fait que le chamboulement a été presque permanent dans ce département.

Tout cela a produit les conséquences que l’on sait : les Maliens n’ont plus confiance en leur justice et les scandales judiciaires se multiplient. Peut-on gouverner un pays sans une saine et bonne distribution de la justice ?

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)

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Les Echos N° 3864 du 3/5/2012

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