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Sous la pluie hier à Bamako : Les activités à géométrie variable
Publié le mardi 28 juin 2016  |  L’Essor
Inondations
© aBamako.com par I.DIA
Inondations à Bamako
Ce mercredi 28 Aoùt 2013 à Bamako, les inondations ont fait des pertes matérielles et en vie humaine




Si les activités administratives tournaient au ralenti dans les bureaux, les marchés et grandes artères de la ville grouillaient de monde
A l’entrée principale de la Cité administrative, ce n’est pas l’ambiance des grands jours. Les véhicules sont peu nombreux. Le contrôle à l’entrée est rapide. Dans la cour, les parkings réservés aux automobilistes et autres engins à deux roues sont, comme à leur habitude, bien fournis. Les nouveaux arrivant trouvent à peine où se garer. De nombreux usagers sont debout sous les hangars en tôles dressés pour abriter les véhicules du personnel. « Nous attendons que la pluie s’arrête pour vaquer à nos occupations », lance l’un d’eux. Il tient en main un sachet plastique de couleur bleu contenant des documents qu’il vient récupérer.
Un tour au niveau des bureaux de quelques départements pour constater la présence effectivité des travailleurs. L’ambiance à certains endroits des départements visités est à la limite festive. On se chahute. On cause à voix haute ou debout et accoudés aux murets de protection des couloirs. Beaucoup des va et vient et de passages de bureaux en bureaux par différents agents. Les portes d’entrée de certains bureaux, habituellement bouclées, sont ouvertes. Leurs occupants discutent comment au « grin », lieu de rencontre et de discussion d’amis autour du traditionnel thé. « C’est pour laisser passer l’air frais et éviter la grande fraicheur de la climatisation », disent certains.
L’atmosphère est un peu plus sereine au secrétariat particulier du directeur des finances et du matériel (DFM) du ministère de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, comparé au brouhaha des passants. Les trois secrétaires sont à leur poste. La discussion à l’intérieur de ce « réduit » est moins animée. Mme Berthé Nana Kadidia Koné, la secrétaire particulière, explique l’air fière et en souriant qu’on aurait dû venir tôt le matin pour les voir en train de trembloter sous leurs tenues mouillées.
Un agent d’une banque de la place marche à pas de charge en direction d’un département ministériel. Il est, explique-t-il sans tourner le dos, en retard à son rendez-vous. Interrogé avec insistance, il confirme qu’il est arrivé tôt le matin au bureau. Mais, reconnaît le commis, c’est à cause de la pluie (il roule à moto) qu’il n’a pas pu venir plus tôt à son rendez-vous. « J’avais déjà pris froid à cause de mes habits mouillés par la pluie », murmure-t-il.
En ville, les Bamakois vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Sur presque toutes les grandes artères, de longues files de véhicules. Le bruit strident et persistant des klaxons de véhicules ne semble rien régler aux bouchons. Comme sur l’avenue de l’Indépendance où se frayer un chemin est un parcours du combattant pour les automobilistes qui semblent prendre leur mal en patience. Pendant ce temps, des vendeurs à la sauvette, comme pour aguicher les passagers, se faufilent entre les véhicules avec des marchandises comme les parapluies, les chapelets électroniques…très prisés en ces moments. Habituellement assises au bord des trottoirs, des vendeuses de mangues et autres fruits de saison ont élu domicile sous les arbres pour se protéger de la pluie.
L’ambiance et l’affluence sont particulièrement éblouissantes au Grand marché de Bamako. Ce souk grouille de monde. Mais les clients ne se bousculent pas devant les boutiques qui sont toutes ouvertes, comme le témoigne Taïrou Goumané, commerçant sur l’avenue Modibo Kéïta. Pour lui, les Maliens, contrairement aux habitants des pays côtiers, ne sortent pas généralement sous la pluie. « Ils préfèrent reporter leurs achats à un autre jour pour échapper à la pluie », dit-il. Conséquence ? Les affaires tournent au ralenti. « Nous n’avons pas vendu une seule marchandise depuis que nous sommes là », déplore Taïrou Goumané qui finit de prendre ses ablutions et se dirige vers la mosquée.
La fête de Ramadan arrive à grands pas. Cela explique-t-il cette grande affluence au marché sous la pluie ? D’une manière ou d’une autre, il sera difficile de reporter à chaque pluie les achats. Les enfants tiennent à leurs habits de fête comme à la prunelle de leurs petits yeux.
C. M. TRAORE
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