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Agence Malienne de Presse et Publicité (AMAP) : Le nouveau DG dans la peau de vengeur
Publié le mercredi 29 juin 2016  |  Le Point




Finie ‘’l’ère Drabo’’, Abdoulaye Traoré est désormais aux commandes de l’AMAP. Le nouveau ‘’Directeur général par défaut’’ entend mener des reformes profondes au sein du service dont il est désormais en charge. Mais, ces réformes annoncées, au regard des premiers actes posés, ressemblent plus à la vendetta. Et les premiers à faire les frais sont son prédécesseur, Ousmane Maïga (qui a fait valoir ses droits à la retraite) et les frères Drabo : Gaoussou Drabo, ancien D.G. de l’AMAP et ex-ex-ministre de la communication, et son jeune frère, Souleymane Drabo, également ancien D.G. de la même structure. À ceux-ci, on pourrait ajouter
Madou Diarra, ancien responsable du Desk sport.
Malgré leur départ à la retraite, tous ces personnages gardaient une certaine attache avec la seule structure qu’ils ont eu à servir sur un plan journalistique. Ils continuaient donc à collaborer avec le Quotidien national, L’Essor. D’abord, sur contrat (pour certains), puis gratuitement depuis quelque temps. Visiblement, le nouveau D.G. voulait mettre fin à la ‘’dynastie Drabo’’.
Et il l’a fait. Mais, certainement pas avec la manière. Car, l’humiliation n’a jamais été le meilleur moyen de sanctionner son prochain. Qui plus est, a été votre chef et reste une personnalité, dans tous les cas et particulièrement, de Gaoussou Drabo, ancien D.G. , ancien ministre, ancien ambassadeur et aujourd’hui, membre de la HAC (Haute Autorité de la Communication).
Ainsi, selon nos informations, c’est d’abord Madou Diarra qui a vu le vent tourner et s’est empressé de vider son bureau, avant la tempête. Sage décision de sa part, comme la suite des événements le prouvera.
Les clefs du véhicule repris peu galamment au prédécesseur
Jusqu’à la nomination d’Abdoulaye Traoré, Ousmane Maïga, nouvellement retraité, continuait d’utiliser le véhicule 4X4 de service. Peu de temps après la passation de service, le nouveau D.G. lui aurait fait des remontrances, apparemment sur la détention jugée prolongée du véhicule. Ousmane Maîga dit Pélé aurait alors indiqué que le chauffeur allait le déposer et lui ramener le véhicule. ‘’Pas question, remettez-moi tout de suite les clefs’’, aurait rétorqué le nouvel homme fort. Pélé se serait alors débrouillé à trouver un taxi pour rentrer chez lui. Sans faire d’histoire.
Les frères Drabo humiliés aussi
L’ordre fut d’abord donné aux frères Drabo de vider les bureaux qu’ils occupaient. Ils n’ont posé aucune difficulté, comme il ne pouvait d’ailleurs en être autrement. Ils ont pris leurs effets personnels et s’apprêtaient à remettre les clefs. Mais, cela ne suffisait pas visiblement à M .Traoré, peut-être animé de ce sentiment néfaste dit vengeance.
C’est ainsi que les effets de Souleymane Drabo firent interceptés par le gardien qui dit avoir reçu des instructions dans ce sens. Le véhicule qui transportait les effets était conduit par le garçon de S.D. dont on peut imaginer le degré de frustration, lui-même étant un agent de l’AMAP. On ne sait pas trop comment, mais les effets arrivèrent à bon port à Kati chez leur propriétaire.
L’affaire n’était pourtant pas terminée, car, ‘’fou furieux’’, le nouveau D.G. commit un huissier qui se rendit chez S. Drabo dans le but de ramener les effets emportés. S. Drabo exhiba alors tous les papiers d’achat des objets emportés. Il s’agissait d’objets que l’ex-D.G. avait achetés aux enchères à l’USAID, service faisant précédemment face à l’AMAP. Ces papiers ont-ils suffi à calmer les ardeurs du nouveau D.G. ou va-t-il entreprendre d’autres actions pour récupérer ces maudits effets ? L’avenir nous le dira.
Mais tout simplement M. Traoré n’avait pas besoin d’en arriver là avec un personnage de ce rang, qui est tout, sauf un pauvre type, même sans l’apport de l’AMAP.
Sans être riches, tous les Drabo sont des gens aisés dont l’existence a été beaucoup facilitée par leur défunt père, le Colonel Drabo qui leur a légué un vaste domaine, entre autres.
Gaoussou Drabo : la fin de «L’avenir politique»
Le grand-frère Gaoussou Drabo n’a pas subi les mêmes horreurs que S.D., mais c’est tout comme au regard de la personnalité qu’il incarne. Alors même qu’il avait déjà pris ses effets et s’apprêtait à rendre les clefs, son bureau aurait été forcé. Provoquant la stupeur et l’indignation de l’homme. Auquel le nouveau D.G. avait pourtant fait comprendre qu’il pouvait continuer d’animer l’emblématique chronique : ‘’L’Avenir politique’’. Dont les passionnés lecteurs pourront désormais se passer. À moins que les Drabo ne lancent leur propre journal. Ce qu’ils auraient dû faire, il y a très longtemps, à défaut de lancer une chaîne de télévision -pourquoi pas ? – ou tout au moins, une Agence de communication dont le succès est garanti d’emblée.
En effet, on peut tout reprocher aux frères Drabo, sauf l’incompétence ou le manque de crédibilité. Leur notoriété, due notamment à leurs compétences professionnelles et à leur sobriété (malgré leur immense culture), ne peut que leur ouvrir les portes du succès. Leur nom n’est jamais mêlé à une quelconque histoire trouble. Et cela est assez rare dans notre pays pour être signalé. C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons qu’on ne pouvait laisser passer un tel comportement, fût-il d’un confrère.
Mais pourquoi cette hargne contre des retraités ?
Plusieurs hypothèses ou supputations vont bon train. Nous avions souligné dans votre hebdomadaire qu’Abdoulaye Traoré avait été nommé par Alpha Oumar Konaré comme Conseiller et qu’il avait peu après décliné l’offre. Pourquoi ? On ne sait pas trop. Mais, il semblerait que M. Traoré aurait voulu occuper à nouveau son poste de directeur de l’Agence à l’AMAP, après sa démission de Koulouba.
Gaoussou Drabo ne lui aurait pas donné cette chance. Ce qui serait d’ailleurs compréhensible (si c’était le cas), puisque cette nouvelle promotion à quelqu’un qui venait d’humilier le président de la République aurait pu coûter cher aussi à Gaoussou Drabo. Ce n’est pas ce que l’intéressé (que nous n’avons jamais rencontré, ni appelé) dit, mais c’est notre analyse de cette possible explication. Qui n’est pas la seule, car selon d’autres informations, M. Traoré avait tout simplement trouvé mieux que les ‘’luxueux, mais pauvres bureaux de Koulouba’’. Allez y savoir !
Abdoulaye Traoré ne retournera donc à l’AMAP que sous Ousmane Maïga. Peut-être en voulait-il aussi à ce dernier pour ne lui avoir pas offert un poste à sa hauteur. Il faut le dire, depuis son retour, dit-on, il ne serait pas occupé à grand-chose. Mais le problème, explique-t-on, les postes de responsabilités sont rares dans le milieu journalistique malien, particulièrement dans les médias publics où vous pouvez commencer et finir reporter. Aucun plan de carrière. Si l’on ajoute à tout cela le fait que, ‘’qui va à la chasse perd sa place’’ comme dit l’adage, on ne peut trop en vouloir à l’ex-D.G. qui préparait déjà sa retraite et aurait été obligé de prendre sa place à quelqu’un d’autre qu’il aurait frustré à vie.
Autres ressentiments ?
C’est fort possible. En effet, les Drabo et même Ousmane Maïga n’ont pas fait que des heureux. Il leur est reproché d’avoir créé leurs clans auxquels auraient été accordés d’énormes privilèges. C’est ainsi que des anciens avaient préféré ‘’s’exiler’’ dans d’autres services pour échapper aux injustices auxquels ils assistaient ou qu’ils subissaient impuissamment.
On cite notamment le cas de l’ex-DGA à la retraite, Abdel Kader Cissé, limogé sans raison de son poste de simple DGA, dessaisi sans raison valable de son véhicule de service, ‘’chassé’’ de la cellule qu’il occupait. D’autres victimes ou supposées telles sont citées comme feu Mamadou Kaba, feu Kiabou, feu Bakary Coulibaly, Niazé, etc.
La liste est longue et a pu pousser le nouveau D.G. sur le chemin de la recherche du temps perdu. Malheureusement, le temps perdu ne revient jamais, comme on dit. Mais surtout, le nouveau D.G. aurait dû tirer les enseignements du passé. Pour ne pas faire, comme les autres, en essayant de tourner la page, de mettre fin à ce cycle de vengeance.
Son attitude nous paraît semblable à celles des Juifs, qui, après avoir subi l’Holocauste, sont en train de faire subir le même sort aux Palestiniens. L’idée de vengeance du nouveau D.G. est si probable que, dès sa prise de fonction, il a fait revenir d’anciens camarades. Choix pas mauvais, mais qui en dit assez sur son état d’âme.
Et si c’était Choguel…et pourquoi donc ?...
La question a tout son sens. En effet, selon nos informations, l’instruction de chasser les ‘’retraités’’ est venue du ministère, et ce, avant même la prise de fonction du nouveau D.G. Pourquoi ? Plusieurs explications ou supputations sont possibles. L’épouse du ministre travaille à l’AMAP depuis longtemps. Malgré son Doctorat doublé de son statut de femme, elle n’a jamais accédé à un poste de responsabilité.
Mais, les postes de responsabilité, rappelons-le, sont rares à l’AMAP (cela devrait être d’ailleurs l’un des nouveaux chantiers du nouveau D.G. plutôt que d’essayer d’effacer le passé). Choguel a donc pu en vouloir à tous ces D.G. qui se sont succédé, sans rien faire pour son épouse dotée des compétences requises. Et pourquoi ne le ferait-il pas lui-même ? Difficile, moralement parlant, de nommer sa propre épouse dans une situation pareille, même si elle le mérite amplement.
Gaoussou Drabo, ministre de la Communication, ne s’était pas en tout cas encombré de toutes ces considérations pour désigner son jeune frère Souleymane Drabo à la tête de l’AMAP.
…Ou encore Koulouba ?
L’histoire se répète avec les frères Drabo. En effet, à sa nomination comme D.G. de l’AMAP, Ousmane Maïga avait reçu des instructions de Koulouba pour faire partir les Drabo. Sambi Touré était alors Directeur de la communication à la Présidence de la République. G. Drabo avait cherché alors à mieux comprendre la situation.
Il en aurait fait part au président IBK qui aurait dit n’être pas au courant d’une telle initiative, avant de les inviter à poursuivre leur travail. Sambi Touré n’est plus à Koulouba et la même décision revient, plus têtue que jamais. D’où questions : le Palais de Koulouba serait-il une fois de plus derrière cette chasse aux sorcières ? Si oui, pourquoi ? Sinon, Choguel oserait-il prendre lui seul l’initiative de s’attaquer à ces monuments de la presse malienne, qui, du reste, ne réclamaient-plus un franc à l’Etat ? Dans ce cas, qu’est-ce qui gênerait véritablement le ministre ?
Pour Koulouba, nous ne voyons pratiquement aucune raison sérieuse. À moins qu’il n’y ait un compte personnel à régler que nous ignorerions. Serait-ce lié à ‘’L’avenir politique’’ publié tous les mardis dans L’Essor ? Peu probable, de notre point de vue, car G. Drabo, malgré ses analyses très documentées, se garde toujours de heurter le régime. On peut dire qu’il est resté ce journaliste fonctionnaire.
En ce qui concerne Choguel et par rapport à la même chronique, la conclusion est la même. Mais, la raison personnelle - déjà évoquée - peut être déterminante.
Les questions de carrière, de terre (foncier), de femme…ne sont jamais banales. Peut-être que le nouveau D.G. va intégrer cette réalité et ne pas s’attirer d’autres ‘’foudres ministérielles’’. Ce serait un gage de longue vie pour un D.G. qui n’aurait pas dû être là, si ce n’est grâce à la seule omnipotence de Dieu. Selon nos sources, Abdoulaye n’était que figurant sur la dernière liste de trois. Les dés étaient présumés pipés. Il y a ‘’peut-être’’ une part de vérité quand on dit que le destin de tout homme est tracé d’avance. Ce qui est en revanche ‘’sûr’’, c’est que l’effort paye toujours, et qu’il faut toujours tenter. Le ‘’destin’’ va s’occuper du reste.
En devenant ‘’D.G. par défaut’’, c’était la meilleure récompense de Dieu contre d’éventuels ‘’ennemis’’. Et cette ‘’récompense divine’’ n’aurait jamais dû être troquée pour un ‘’acte vengeur’’. Tout se paye cash dans la vie.
La Rédaction
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