Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Mali : réactions mitigées sur le nouveau mandat de la MINUSMA adopté par le Conseil de sécurité (SYNTHESE)
Publié le samedi 2 juillet 2016  |  Xinhua
Forum
© aBamako.com par momo
Forum sur la mise en œuvre de l’accord de paix
Bamako, le 05 juillet 2015 la Jeune Chambre Internationale Bamako ELITE a organisee un forum sur la mise en œuvre de l’accord de paix sous son Excellence du Ministre des Affaires Etrangère, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale Abdoulaye DIOP au Radisson Blu.




Les Maliens ont réagi différemment à la décision du Conseil de sécurité de l’ONU de doter la force onusienne au Mali (MINUSMA) d’un mandat plus offensif et d’augmenter l’effectif de la Mission à plus de 15.000 Casques bleus.

Le gouvernement malien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, s’est dit satisfait de ce nouveau mandat qui est, a-t-il déclaré, une "avancée importante" vers la paix au Mali et "un signal fort à tous les ennemis de la paix".

Pour leur part, les observateurs sont sceptiques quant à l’efficacité du nouveau mandat adopté mercredi à l’unanimité.

"Nous allons voir ce que ce nouveau mandat va changer. Nous voulions un mandat robuste dotant la Minusma d’une brigade d’intervention rapide munie de drones, d’avions et capable de mener des attaques contre les groupes résiduels de terroristes qui continuent à nuire à la paix", a souligné Mme Maïmouna Traoré, ancienne volontaire internationale des Nations unies.
Pour Fousseyni Camara, un bloggeur malien, "cette mission n’est plus adaptée au contexte malien".

"Malgré le renforcement de l’effectif, la MINUSMA demeure une mission d’interposition qui n’est efficace qu’entre deux pays en guerre. Contre l’occupation d’un pays par des terroristes, la MINUSMA doit sortir de cette contrainte et engager une lutte implacable contre les réseaux terroristes aux côtés des FAMA (Forces armées maliennes)", a-t-il affirmé.

Dans une tribune partagée avec la presse, Yaya Sangaré, député ADEMA (majorité), exprime sa déception à l’issue de la la résolution 2295 prorogeant le mandat de la MINUSMA de "bouillabaisse chinoise" servie par les Nations unies.

"A la lecture de cette résolution, je suis très déçu et révolté. Il apparaît nettement que la communauté internationale joue avec les mots dans la gestion de la crise malienne", a-t-il déploré.
"Malgré les cris de cœur des millions de Maliens, malgré les pleurs et les larmes de nos plus hautes autorités, cette résolution reste très évasive et ambigüe sur les aspirations des Maliens à avoir une MINUSMA plus robuste tant dans ses actions que dans sa logistique à faire face aux menaces terroristes et des narcotrafiquants", a indiqué le député.

Yaya Sangaré a déclaré ne pas comprendre que le redéploiement progressif des forces armées et de sécurité sur l’ensemble du pays, particulièrement dans le centre et le nord, soit conditionné à la mise en place d’une "armée reformée et reconstituée".

Pour le parlementaire, cela veut dire que les "FAMas ne sont pas autorisées à réoccuper Kidal (mission régalienne) qu’après l’intégration effective des ex-combattants des groupes armés signataires".

Le Conseil de sécurité n’autorise la MINUSMA à recourir à "tous les moyens nécessaires pour accomplir son mandat, dans ses capacités et dans ses zones de déploiement" qu’en cas de "menaces graves et crédibles".

"Qui apprécie cette gravité et cette crédibilité pour qui connaît le processus de prise de décision au sein du Conseil de sécurité, qui assure dans les faits le commandement en chef des opérations militaires sur le terrain", s’interroge un diplomate africain en poste à Bamako.

Le député Sangaré ainsi que d’autres experts interrogés se demandent si les menaces ne sont pas déjà "suffisamment graves et crédibles" au "regard du nombre des morts" dans les rangs de la MINUSMA comme dans ceux des FAMas et des autres forces étrangères pour confier une mission claire et nette, comme en RDC où les Casques bleus engagent des poursuites contre les rebelles jusqu’à leur réédition totale ?"

Pour Abdourhamane Dicko, président de l’Association des ressortissants de Gabéro (Gao, nord du Mali), la MINUSMA doit réellement appuyer le déploiement des forces armées maliennes comme "seules forces autorisées sur toute l’étendue du pays".

La MINUSMA doit donc "imposer" la paix dans le sens d’obliger les parties maliennes à assumer leurs responsabilités dans la mise en œuvre de leur accord. "Cela passe par des sanctions qui ne sont jamais prises contre quel que acteur que ce soit", a souligné Dicko. Fin
Commentaires