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Baisse du coût des loyers : Le gouvernement se manifeste par des mesures concrètes
Publié le dimanche 3 juillet 2016  |  Aujourd`hui
CCIM
© aBamako.com par A.S
CCIM : la Foire de Fin d’année 2013 au Mali
Bamako, le 20 décembre 2013 au CICB. le ministre du Commerce, Abdel Karim Konaté, a procédé, à la coupure du ruban symbolique marquant l’ouverture officielle de la Foire de Fin d’Année organisée par la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.




Pour soulager les locataires, l’Etat malien va fixer les prix du loyer. Cette loi visant à maitriser le coût du loyer va constituer une bouffée d’oxygène pour de nombreux Maliens, surtout les Bamakois, qui subissent de plus de plus en plus les méfaits de la spéculation immobilière.

Avant, le coût du loyer ne constituait pas un problème à Bamako. Mais ça, c’était avant que les gens y voient une source de revenus. Ainsi, on a pu voir des personnes qui, après avoir construit deux maisons mises en location, n’exerçaient plus aucune activité, ne comptant que sur les revenus de la location. L’immixtion des agences immobilières dans la danse n’a fait qu’empirer les choses pour le locataire bamakois qui voit qu’une grande partie de son maigre salaire est encaissée par le ” proprio”. Face à cette situation de plus en plus intenable pour les locataires, les autorités ont décidé de prendre le taureau par les cornes en édictant des mesures pour les protéger.

Une décision qui se manifeste par une loi arrivée à point nommé car face au diktat des bailleurs, les locataires étaient sans défense. Se trouver un local d’une chambre avec un petit salon à 40 000 Fcfa dans les quartiers moins huppés de la capitale, comme Baco-Djicoroni Golf en commune V du district de Bamako, relève du parcours du combattant. Prenant la juste mesure de la situation, les autorités ont décidé de suivre les traces de leurs homologues du Sénégal en intervenant dans le secteur pour y mettre de l’ordre. Cette mesure ne s’appliquera qu’aux rapports entre bailleurs et locataires ou occupants des locaux à usage d’habitation.

Les rapports entre les personnes morales de droit public et leurs agents ne sont pas concernés tout comme les rapports entre les entreprises commerciales ou industrielles et leur personnel, en ce qui concerne les locaux affectés au logement de ces agents. Exempts de défauts, les grands travaux sur les bâtiments en location incomberont aux bailleurs. Le prix maximum annuel du loyer est fixé à 5% de la valeur réelle de l’immeuble à usage d’habitation. En cas de location au mois, le montant ne peut excéder le douzième du loyer annuel.



Plus de caution

Avec l’intervention des agences immobilières dans la location pour jouer les intermédiaires entre les véritables propriétaires et les locataires, les prix ont encore augmenté. Ainsi, avant d’occuper une maison, il était demandé au locataire de payer trois (3) mois de caution (la troisième tranche revenant à l’Agence) et deux (2) mois d’avance. Pour prendre ses quartiers dans un appartement de 40 000 Francs Cfa par exemple, il fallait débourser 200 000 Fcfa. Pire, au moment de quitter les lieux, c’est la croix et la bannière pour rentrer en possession du montant équivalant à sa caution. Ceci ne sera bientôt que mauvais souvenir car la nouvelle disposition prévoit que la caution à verser d’avance, à titre de garantie, ne peut excéder une somme correspondant à un mois de loyer (Art 11). Dans ce cas, au lieu de 200 000Fcfa pour un local de 40 000 Fcfa, l’on devra désormais payer 80 000 Fcfa. Pour le suivi des dispositions prises par le Gouvernement, une Commission nationale de fixation des loyers sera mise en place au 1er janvier de chaque année, pour rassurer sur le respect des mesures. Selon cette loi, il ne sera désormais plus possible pour le bailleur de mettre à la rue de façon arbitraire un locataire. Il sera tenu de lui signifier cela par un préavis de six (6) mois qui indiquera avec précision le ou les motifs qui justifient l’exercice du droit de reprise.

Approchées, les deux parties (bailleurs et locataires) n’apprécient logiquement pas de la même manière. Si les uns soutiennent l’Etat dans cette démarche volontaristes en plus de sa politique des logements sociaux, les seconds s’en plaignent car arguent-ils “les conditions dans lesquelles les gens construisent leurs bâtiments où acquièrent le matériel ne sont pas les mêmes. Alors, vouloir à partir d’une expertise qui peut s’avérer fausse, fixer des prix est injuste”. En tout cas, il revient à l’Etat, en plus de cette future baisse des coûts de loyers, de mettre en place une véritable politique de logement pouvant combler l’attente des plus de 2 millions de Bamakois aujourd’hui et plus de 3 millions en 2035.

Fatoumata Bamba
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