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Editorial : Les leçons d’un réaménagement
Publié le lundi 11 juillet 2016  |  La Dépêche




La discrète entrée au gouvernement des groupes armés est le principal acte à retenir du réaménagement ministériel opéré le jeudi dernier. Un évènement ayant provoqué diverses interprétations et des commentaires parfois farfelus.
Au-delà des considérations politiciennes, pourtant, ce nouveau gouvernement illustre parfaitement une ferme volonté : celle de donner un coup d’accélérateur au processus de paix et de réconciliation nationale.
Les dernières tractations diplomatiques, même si elles n’ont pas révélé leurs secrets laissaient entrevoir une certaine volonté du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, d’aller un peu plus vite. Une démarche favorablement accueillie d’ailleurs par les parties signataires, c’est à dire les groupes armés qui avaient auparavant appelé à la mise en place diligente des autorités intérimaires.
Renforcé dans sa dynamique par le conseil de sécurité des Nations Unies qui vient d’accéder à sa pressante requête de renforcement du mandat de la MINUSMA, IBK pouvait être bien à l’aise d’accéder à la demande de ses partenaires au dialogue politique, à savoir la CMA et la plateforme qui avaient commencé à douter de la bonne foi de Bamako quant au respect des engagements.
L’entrée au gouvernement de leurs représentants est un signal fort qui doit être perçuenon seulement comme une volonté politique d’avancer, mais aussi et surtout comme une preuve de bonne foi.
Il est clair qu’on ne peut faire d’omelette sans casser des œufs. Ainsi, le président IBK a choisi le moindre mal en concédant un sacrifice énorme. Mettre en péril sa popularité auprès d’une large partie des plus radicaux de la société malienne et exacerber le sentiment de colère d’une certaine opposition politique. Une opposition qui avait déjà épuisé son fonds de commerce et qui vient d’en avoir sur un plateau d’or.
A l’analyse donc, on retient seule chose : c’est qu’ en formant un tel gouvernement, le Président Ibrahim Boubacar Kéita n’a cherché à faire plaisir à personne. Il a simplement exprimé sa bonne foi d’aller vers la paix et réaffirmé sa ferme volonté de redonner au Mali l’espoir d’une stabilité politique qui passe par la présence de l’Etat sur toute l’étendue du territoire nationale.
Ce n’est donc ni par malice, ni par zèle qu’il a initié une telle action. Le temps compte beaucoup pour lui et pour ce qui concerne les dividendes politiques, si elles ne sont pas immédiates, à long terme, IBK a remporté un jackpot.
Pour ceux qui savent qu’en politique, les solutions par raccourcis ne sont pas durables, il est aisé de comprendre que IBK sait bien ce qu’il fait et ce qu’il veut.
Abdoulaye Niangaly
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