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Nomination de Nina Walett: mensonge éhonté de la CMA
Publié le mardi 12 juillet 2016  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de la CVJR
Bamako, le 29 octobre 2015 le CVJR était face a la presse pour expliquer les mandats de la commission




En considérant comme violation de la l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, à travers la nomination de Nina Walett INTALOU, en qualité de ministre de l’Artisanat et du tourisme, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) se rend coupable d’un mensonge éhonté.

Il n’aura pas fallu longtemps pour que la Coordination des mouvements de l’Azawad sorte de ses gongs. En effet dès le lendemain de la publication de la liste du Gouvernement Modibo KEITA, remanié, elle s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle fait savoir que la nouvelle titulaire du portefeuille de l’Artisanat et du tourisme ne la représente pas.
‘’La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’elle n’a déposé aucune liste, ni proposé aucun de ses membres pour figurer dans le nouvel appareil d’Etat malien et n’en a aucunement l’intention en dehors des mécanismes de concertation, de gestion et de partage du pouvoir, prévus par l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dans lequel elle s’inscrit parfaitement’’, peut-on lire dans le communiqué de démarcation des mouvements armés.
La Coordination des mouvements de l’Azawad, à lire le communiqué, se fonde ouvertement sur l’Accord pour ne pas se reconnaître en Nina Walett INTALOU. Ce qui de toute évidence est un flagrant mensonge puisque l’Accord stipule justement le contraire en son article 5 : ‘’Une plus grande représentation des populations du nord au sein des institutions nationales’’.
A ce qu’on sache, le Gouvernement est une institution nationale.
A ce qu’on sache également, Nina Walett fait partie des populations du Nord. Elle est même une figure emblématique de ces populations. Par, conséquent sa présence dans le Gouvernement est largement justifiée, en tout cas au regard de l’Accord pour la, paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
De toute évidence, la Coordination des mouvements armés se livre à un procès d’intention au Président IBK. Et pour cause, il n’est dit nulle part qu’un Président de la République est tenu de ne nommer que des personnes à lui présentées par des tiers. En clair le Président IBK n’est pas tenu par une liste soumise par la CMA pour la nomination des membres du Gouvernement.
En cela la Constitution de 25 Février 1992, qui est jusqu’à preuve du contraire en vigueur, est très claire. Elle dispose en son article 38 : ‘’le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. Sur proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions’’.
Il est vrai que dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, certains «arrangements» ou compromis sont possibles. Ils sont mêmes nécessaires. Pour autant un accord reste un accord et ne saurait en aucune autre manière être supérieure à la Constitution qui est la loi fondamentale. Relativement à la nomination des membres du Gouvernement Modibo KEITA remanié, la Constitution a été respectée à la lettre. Si la CMA ne se reconnaît pas en la nouvelle ministre de l’Artisanat et du tourisme, cela n’engage qu’elle.
Pour ce qui est du chef de l’Etat, sa liberté de choix des membres du Gouvernement reste entière. Ce d’autant plus qu’au-delà de l’aspect de «partage du pouvoir», il y a quelqu’un qui a un bilan à défendre au terme d’un mandat de cinq ans. Le Président IBK a besoin d’hommes et de femmes qui, tout en servant l’intérêt général, peuvent l’aider à remplir son contrat avec le peuple malien qui l’a investi de sa confiance avec plus de 77% des suffrages exprimés. Autant dire que le premier venu n’est pas forcément le premier nommé dans un Gouvernement.
En réalité, la Coordination des mouvements armés ne cherche que le pou sur un crâne dégarni. Et pour cause que la forme soit mise ou pas, comme le prétend un de ses porte-parole, la CMA n’avait nullement l’intention de rentrer dans le Gouvernement.
Le Communiqué rendu public le lendemain de la formation de la nouvelle équipe gouvernementale est très explicite sur la question : ‘’la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale qu’elle n’a déposé aucune liste, ni proposé aucun de ses membres pour figurer dans le nouvel appareil d’État malien et n’en a aucunement l’intention (…)’’. Tout est dit. Il n’y a donc plus lieu d’amuser la galerie en pointant du doigt quelqu’un alors que son dessein est de ne pas figurer dans le Gouvernement.
Par sa position tranchée, la CMA qui se prévaut de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger s’inscrit en faux contre ledit Accord. En effet l’Accord stipule en son article 50 : ’’les Parties reconnaissent que la première garantie de l’aboutissement de l’Accord réside dans leur sincérité, leur bonne foi et leur engagement à assumer le contenu de l’accord et œuvrer à la mise en œuvre de l’ensemble de ses dispositions dans l’intérêt de la réconciliation de leur pays, ainsi que de la paix, de la sécurité et de la stabilité du Mali et dans la région dans son ensemble’’. Il est manifeste que de la part de la CMA, il n’y a ni sincérité, ni bonne foi, encore moins engagement.
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