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Gestion calamiteuse à l’Université de Ségou : Le nouveau Ministre fortement interpellé
Publié le mercredi 13 juillet 2016  |  Nouveau Réveil
Conseil
© aBamako.com par A.S
Conseil des ministres du mardi 19 janvier 2016




Affairisme et magouille à la pelle. Mme le nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Pr Assétou Founé Samaké Migan, va-t-elle prendre des mesures pour démasquer la machine à piller du Rectorat de l’Université de Ségou (US) ? En tout cas, le jeu en vaut la chandelle, rien que de part les pratiques d’outre-tombe qui ont cours dans le service de cette structure étatique.
La mauvaise gestion qui a cours au Rectorat de l’Université de Ségou (US), a annihilé les efforts du gouvernement. Mais aussi, ceux des partenaires. D’où la paralysie des facultés de l’université, à tous les niveaux. Ou presque.
Depuis l’installation du Pr Abdoulaye Traoré, à la tête du Rectorat de l’US, la mauvaise gestion des ressources humaines et financières et bien d’autres phénomènes jugés diffus sont devenus courants au niveau de cette structure.
Et si Mme le nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur pouvait ordonner, sans complaisance ni parti pris, la vérification de fonds en comble de l’Université de Ségou, on devrait, peut-être, découvrir un grand réseau de mafieux savamment monté en vue de saccager les fonds publics.
À en croire nos sources, ce genre de petit truand au Rectorat de Ségou ne cesse de causer d’énormes préjudices à l’État malien, par leur façon de faire. En effet, on voit qu’au niveau de l’US les anciennes amours, sont encore présentes dans la tête des cadres évoluant au sein de cette entité administrative qu’est le Rectorat.
Un Rectorat de mafieux pour des mafieux
Aujourd’hui, l’Université de Ségou est en proie à un scandale sans précédent. En premier lieu, l’éthique et la déontologie sont foulés au pied depuis des lustres.
L’arrivée du recteur, le Pr Abdoulaye Traoré, a permis une réglementation des pratiques frauduleuses au niveau de l’Université de Ségou. Normalement, la réglementation engendre l’application rigoureuse des normes, mais on assiste, aujourd’hui, à une magouille et à un vol sans précédent.
Le résultat est que la somme de 1,74 milliards de francs CFA a été décelée par le Vérificateur dans la gestion de l’Université de Ségou par le recteur, le Pr Abdoulaye Traoré (inculpé non détenu), et qui jusqu’au remaniement du jeudi dernier bénéficiait du soutien de l’ancien « sinistre » de l’Enseignement Supérieur, Me Mountaga Tall. Depuis, le pire est à craindre à l’Université de Ségou.
Toutefois, le goût du lucre aidant, l’acte de nomination du Chef du Service des Finances de l’US, Mamadou Salif Diakité par Me Tall, n’est pas conforme aux dispositions réglementaires en vigueur. L’homme a été nommé à l’époque par Arrêté du Ministre Tall de l’Enseignement Supérieur en lieu et place d’un arrêté interministériel tel que prévu par l’article 46 du Décret n°10-168/P-RM du 23 mars 2010 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’US.
Plus grave, l’US a procédé à des acquisitions ne répondant pas à des besoins réels. À titre d’exemple, elle a acquis des cartouches d’encre pour des imprimantes qui, jusque-là, ne sont pas disponibles à l’Université et des fournitures scolaires destinées aux étudiants qui ne les ont pas reçues. Cette pratique a dissimulé des achats fictifs.
Pendant ce temps, le Chef du Service des Finances, Mamadou Salif Diakité, a simulé la mise en concurrence des fournisseurs lors d’achats courants, en violation des dispositions de l’article 30.3 de l’Arrêté n°09-1969/MEF-SG du 6 août 2009 fixant les modalités d’application du Décret n°08-485/P-RM du 11 août 2008 portant procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public. Bien plus, notre Chef du
Service des Finances a admis, lors d’achats, des fournisseurs qui n’ont pas la capacité juridique en violation de l’étape 3 de la section 2.1.2.2 du manuel d’exécution des dépenses publiques qui exige des fournisseurs, notamment, la fourniture du quitus et de l’attestation mensuelle de déclaration de TVA, lors d’achats directs de biens et des prestations de service.
Quant au Régisseur, Awa Diop, elle a payé des factures de fournitures de bureau pour un montant de 5,40 millions de FCFA en l’absence de bons de commande et de bordereaux de livraison ainsi que des frais d’hôtel non supportés par des ordres de mission pour un montant de 464 400 FCFA. Le montant total de ces irrégularités est de 5,86 millions de FCFA.
Et comble de la « bouffecratie » à l’Université de Ségou, le Recteur, le Pr Abdoulaye Traoré a sorti, irrégulièrement, des biens du patrimoine de l’US d’une valeur de 24,98 millions de FCFA et les a mis à la disposition de ses agents pour des usages domestiques, sans qu’il n’existe de textes réglementaires leur accordant ces avantages. Cette mise à disposition irrégulière constitue un détournement des biens de l’État à des fins personnelles.
Alerte aux scandales
Selon des documents à notre disposition, les fraudes, la mauvaise gestion, les dépenses sans pièces justificatives et les irrégularités à la pelle sont, entre autres, des manquements à l’orthodoxie financière à l’Université de Ségou. Et le hic qui titille, c’est la gestion pour le moins patrimoniale du Rectorat. Même l’octroi des dotations de carburant, reste un mystère pour les travailleurs. Depuis, le Chef du Service des Finances n’arrive pas à justifier l’utilisation d’un montant de 19,15 millions FCFA au titre de l’achat de carburant.
À qui profite ce genre d’activités mafieuses? Et tout le monde s’interroge actuellement, si le nouveau gouvernement qui a promis le changement, ne sera pas roulé dans la farine.
Voilà qui, loin de troubler l’ordre public (comme rapporteraient les maffiosi de la République), sonnerait comme une véritable alerte aux oreilles des autorités maliennes. Et si Mme le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique veut aller loin sur la feuille de route, à elle confiée par le Premier Ministre, elle ferait mieux de tirer au clair les affaires en cours à l’Université de Ségou. Sa crédibilité en dépend aussi, même si elle peut cacher d’autres affaires managées par des proches. Sauf si elle veut à l’instar de son prédécesseur devenir « sinistre » de l’Enseignement Supérieur.
En tout cas au Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, vous avez un très bon dossier sur votre bureau. Déployez seulement les enquêteurs. Et vous pourrez donner raison aux médisants de la République.
En attendant, nos enquêtes se poursuivent. Comment l’Université de Ségou a du mal à convaincre de son efficacité sur le terrain ? La réponse dans nos prochaines éditions.
Arouna Traoré
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