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Gao : le gouvernement engage des concertations
Publié le jeudi 14 juillet 2016  |  L’Essor
Première
© aBamako.com par Androuicha
Première réunion de 2015 du Comité de Pilotage du PAPEM
Bamako, le 19 février 2015 au MATD. Le Comité de Pilotage du Processus d`Appui au Processus Electoral au Mali a tenu sa première réunion de l`année 2015 sous la présidence du ministre de l`administration territoriale et de la décentralisation, M. Abdoulaye Idrissa Maiga.




Le calme est revenu à Gao depuis mardi après-midi, après une matinée fort agitée qui s’est soldée par la mort de 3 personnes et de nombreux blessés aussi bien du côté des manifestants que des force de l’ordre. Mais la tension reste palpable dans la ville car la mobilisation des manifestants se poursuit. Des manifestants campaient encore hier devant le gouvernorat où ils avaient passé la nuit.
« Ils sont toujours devant le gouvernorat », nous a confirmé au téléphone le président du mouvement «Nous Pas Bouger», Almady Maïga qui explique que les manifestants demandent le départ du gouverneur et des responsables de la police et l’armée. Almady Maïga appelle la jeunesse de Gao au calme. Mais son appel a peu de chance d’être entendu. « Nous ne bougerons pas avant l’arrivée des ministres », a juré Youba Cissé, un des jeunes en sit-in devant les bureaux de l’exécutif régional.
Sur les réseaux sociaux, les habitants de la ville expriment leur colère face à la répression qui s’est abattue sur les manifestants qui voulaient simplement protester contre la mise en place des autorités intérimaires. Beaucoup affichent leur détermination à poursuivre la lutte contre l’installation des autorités intérimaires et pour la prise en compte des jeunes de la ville dans le processus d’insertion des combattants en cours dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. « Nous sommes une jeunesse consciente et nous savons ce que nous voulons. Personne ne viendra nous imposer sa loi. Ces mêmes groupes armés qui nous ont maltraité hier veulent nous gouverner sous le label « autorités intérimaires ». Nous disons non ! », peut-on lire sur la page Facebook d’un internaute.
« Pourquoi n’ont-ils pas pris le temps de lire l’Accord et manifester avant sa signature ? Pourquoi ont-ils attendu l’application de l’accord pour manifester ? », s’est interrogé cet autre internaute qui estime que le gouvernement a dû faire des concessions aux rebelles pour obtenir la paix. « On ne peut pas arriver à une paix définitive si personne ne veut céder quoique ce soit », soutient-il.
Un autre intervenant au débat semble partager cet avis en se demandant si les manifestants de Gao étaient en phase avec leurs élus. Les jeunes de Gao n’étaient-ils pas au courant du vote de cette loi ? Pourquoi seulement maintenant, ils veulent manifester leur opposition à cette loi ? Dans le concert des réactions, ces questionnements reviennent souvent, soulevant des interrogations sur le timing de la révolte des jeunes de Gao contre l’installation des autorités intérimaires.
La situation tendue a paralysé la ville encore pendant la journée d’hier. « Les marchés et les banques sont fermés et l’administration publique est paralysée depuis mardi. Je suis même à la maison », a témoigné Mahamadou Tamboura, un fonctionnaire en poste à Gao.
Pour tenter de calmer les esprits, une délégation conduite par le ministre de l’Administration territoriale Abdoulaye Maïga et comprenant ses collègues de la Justice, des Droits de l’Homme et Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, ainsi que de la Sécurité et de la Protection civile, le général Salif Traoré, est arrivée hier dans la Cité des Askia vers en fin de matinée.
Au programme, rencontres avec les autorités administratives et politiques régionales, ainsi que les leaders du mouvement de protestation de la jeunesse de Gao. Le but est de mener des concertations afin de trouver une solution de sortie de crise. Dans son communiqué rendu public mardi, le gouvernement annonçait que sa délégation se rendait à Gao pour « rencontrer les différentes composantes de la société et de la population afin de trouver dans le calme et la sérénité des réponses appropriées aux préoccupations des différentes parties ».
A. DIARRA
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